Déterminer l’âge de la responsabilité pénale, créer des petites unités thérapeutiques à la place des centres correctionnels pour mineurs ou introduire une Juvenile Justice Act…
Ce sont là les recommandations avancées par l’Ombudsperson for Children dans son rapport publié mercredi.
Des petites unités thérapeutiques pour combattre la délinquance juvénile… C’est ce que préconise, entre autres, le rapport annuel 2015-2016 du bureau de l’Ombudsperson for Children (OCO). Rita Venkatasawmy, Ombudsperson for Children, était face à la presse, mercredi pour dévoiler son premier rapport depuis sa nomination en décembre 2015. Un document de quelque 300 pages qui s’articule autour de la détention juvénile.
Rita Venkatasawmy n’y est pas allée de main morte et a qualifié de « déplorables » les conditions dans lesquelles vivent les détenus mineurs dans les centres correctionnels. Selon elle, une enquête minutieuse a été menée depuis janvier 2016 dans les Rehabilitation Youth Centres (RYC) et les Correctional Youth Centres (CYC).
« L’environnement actuel dans les RYC et les CYC n’est pas propice à la réhabilitation. C’est pourquoi nous préconisons les petites unités thérapeutiques pour venir en aide à ces enfants. Pour qu’il y ait réhabilitation, l’enfant doit évoluer dans un environnement familial où il peut bâtir des relations et non dans une institution ».
Afin de combattre la délinquance juvénile, l’OCO met l’accent sur la prévention au lieu de la répression. « Il faut comprendre qu’un enfant délinquant a, lui-même, été victime d’abus. On ne devient pas délinquant par hasard », a souligné Rita Venkatasawmy. Elle ajoute qu’il faut « bannir » l’article 18 de la Juvenile Offenders Act, comme recommandé par les Nations unies.
Autre recommandation de l’OCO : la création d’un Integrated Child Protection System au niveau du ministère de l’Égalité des Genres et du Développement de la famille pour protéger le droit des enfants étiquetés comme étant hors de contrôle.
Définir l’âge criminel
L’Ombudsperson for Children est catégorique : il faut définir l’âge de la responsabilité pénale à Maurice. « Depuis 1996, l’United Nations Convention on the Rights of the Child (UNCRC) demande à l’État mauricien de définir l’âge de la responsabilité criminelle. Or, nous sommes en 2016 et on ne l’a toujours pas. Pour moi, l’âge pénal doit être fixé le plus tard possible. »
Un Juvenile Justice Bill
Rita Venkatasawmy dit accueillir favorablement le Childrens’ Bill, mais souligne que cette loi ne résoudra pas le problème de la délinquance juvénile. « Il nous faut un Juvenile Justice Bill. Ce projet de loi va permettre à l’État mauricien d’être en conformité avec les recommandations de l’UNCRC et d’autres organisations internationales en ce qui concerne les enfants en conflit avec la loi. »
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