Il était la prunelle des yeux de toute la famille. Mais, sur sa Suzuki 125 EN, Obrian Soobhee, 20 ans, s’est fait renverser par une voiture, jeudi. Il n’a pas survécu. Chez lui, sa maman, sa sœur, sa marraine, ses proches, ses voisins, tous pleuraient un gars qui étaient « un ange » pour eux. Ils est parti trop tôt.
La tristesse était palpable dans la petite demeure sur l’avenue St-Jean à Quatre-Bornes. Le cadavre d’Obrian Adams Soobhee, tout jeune, reposait dans le cerceuil frigorifié, vêtu d’un costume noir, d’une cravate de la même couleur et d’une chemise blanche immaculée. « C’est un ange qui s’en va. C’était un jeune homme respectueux, qui avait de bonnes manières, qui n’avait pas de mauvaises fréquentations, qui sortait à peine », nous dit Dominique Marié, sa tante et en même temps sa marraine. Elle pleurait toutes les larmes de son corps. « J’étais très attachée à Obrian, il était comme un fils pour moi, il est parti trop tôt, il avait toute sa vie devant lui et il était très attachant, aimable et serviable », nous dit-elle d’une voix serrée.
Et Milena, une amie du défunt, d’ajouter : « Obrian était jovial, toujours un sourire au bout des lèvres, un passionné de moto. Il était mécano. C’était un gars qu’on aimait immédiatement, car il était sympa et joyeux. »
Sa marraine n’arrêtait pas de pleurer en nous parlant. « Obrian voulait quitter Quatre-Bornes pour s’acheter une maison ailleurs. Il était croyant, allait à la messe. Puis, il avait gardé l’esprit du scoutisme, qu’il a pratiqué durant son adolescence. Il sortait avec ses amis scouts et il était prudent. C’est son papa Bruno qui allait le récupérer le soir pour qu’il rentre à la maison », nous dit-elle.
Sa maman Madegee et sa soeur Konchela sont tout en pleurs. « Mo tibaba finn ale tro boner, mo piti to finn kit nou, ki fer inn ariv sa. Bon Dieu, mo piti finn mor, ki mo pou fer aster ? » Ce sont là le sentiment de la maman sur le cerceuil frigorifié du jeune homme. Dans le salon, c’est le silence, on voit des visages crispés, certaines dames, des voisines, des proches sont en larmes. Elle ne peut nous parler, tellement prise par les émotions. Idem pour la sœur. Les deux revenaient du lieu de l’accident, juste à l’arrière de la foire de Quatre-Bornes. « On est allé déposer un bouquet de fleurs pour Obrian », nous dit Konchela.
À l’extérieur, les hommes grillent cigarette sur cigarette, mais le silence est assourdissant. Les regards sont hagards, on ne se parle pas. Il n’y a pas de mots pour expliquer le départ soudain d’Obrian. « Tous les jours, il est en retard pour son travail à la Résidence Kennedy, mais juste jeudi, il était à l’heure et le malheur l’attendait », nous dit la tante.
Elle explique qu’Obrian a fréquenté, en préprimaire, l’école Super Kid, puis en primaire, l’école Baichoo Madhoo, puis le prévoc du St-Esprit et ensuite le centre de formation technique du VTI pour apprendre la mécanique. « Sa passion était la moto et il était toujours bien sapé. Il achetait des vêtements griffés, il se faisait couper les cheveux chaque semaine, il aimait être classe, il aimait manger du poulet, de la viande, du poisson, mais pas de légumes, sauf des frites », se souvient la marraine, toujours en pleurs. « Il restait un bébé pour nous tous, tellement il était souriant, jamais en colère, on le gâtait, car il était bon », conclut Dominique Marié.
À l’intérieur, l’atmosphère est lourde, la maman n’arrête pas de pleurer, les proches ont la mine des mauvais jours, de même que les voisins. Et dans le cerceuil, Obrian, le visage frais, comme endormi. Le voir partir à 20 ans, c’est dur pour les autres membres de la famille. Car, Obrian avait toute la vie devant lui. Il a fallu la maladresse d’une chauffeur en ce jeudi matin pour que tout se brise. La fin d’une vie.
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