Les nouveaux horaires pour les écoles préprimaires font grincer les dents des chauffeurs de vans scolaires. Une correspondance a été adressée à la ministre de l’Éducation dans ce sens par l’Association of School Bus Owners. Celle-ci réclame un retour vers les anciens horaires.
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Avec la gratuité du préscolaire à partir de ce mois, une annonce faite par le Premier ministre en mars 2023, les écoles privées payantes ayant accepté de bénéficier de ce « scheme » seront tenues de respecter des horaires d’opération précis. Les classes devront démarrer à 8 h 30 et prendre fin à 15 heures, soit une durée de 6 heures et 30 minutes. Or, jusqu’ici, les classes de préprimaire, pour de nombreux établissements, démarraient à 9 h pour prendre fin entre 14 h et 14 h 30.
Shameem Sahadut, de l’Association of School Bus Owners soutient que les nouveaux horaires, auront des répercussions sur les opérations des chauffeurs de vans scolaires, « d’autant plus que nous devons transporter des enfants du cycle primaire au même moment ». Jusqu’ici, les chauffeurs pouvaient d’abord déposer les élèves du primaire vers 8 h 30, et ensuite ceux de la maternelle vers 9 h, voire jusqu’à 9 h 15. « Dorénavant, de nombreux chauffeurs seront probablement tenus de faire un premier voyage transportant les élèves de la maternelle et un deuxième pour ceux du primaire », entrevoit-il. Ce qui devrait avoir un impact sur la rentabilité.
De plus, le porte-parole de l’Association of School Bus Owners est d’avis que si des chauffeurs persistent à déposer les élèves du primaire d’abord et ensuite ceux de la maternelle, cela comporterait des risques liés à la sécurité des élèves du cycle primaire.
« Actuellement, de nombreux établissements du primaire n’ouvrent leurs portes qu’à partir de 8 h 15. Ce qui fait que nombre d’entre eux se retrouvent à patienter dans la rue, livrés à eux-mêmes. Imaginez si on les dépose encore plus tôt... »
Jean Luc Ducasse, chauffeur de van scolaire depuis environ 35 ans, parle lui d’un « cafouillage » également à la sortie des classes. Les élèves de la maternelle et ceux de Grade 1 dans les écoles primaires vont terminer quasiment à la même heure. « Enn sofer pa pou kapav fer mazisien pou li dan de landrwa mem ler. Li inposib ! »
Lorsque les écoles maternelles terminaient entre 14 h 15 et 14 h 30, cela donnait le temps aux chauffeurs d’aller les déposer avant de venir récupérer ceux du primaire. « Parski pa kapav trenn zelev maternel la. Bann gran zanfan pou kraz zot », affirme ce chauffeur qui opère principalement dans la région de Rose-Hill. Or, avec les nouveaux horaires, il estime que ses confrères et lui pourraient se retrouver à faire leur travail « sur le rush ». Ce qui, selon lui, pourrait augmenter le risque d’accidents.
Cette situation pourrait aussi engendrer une prolifération de « vans marrons », à en croire Jean Luc Ducasse. Selon lui, de nombreux chauffeurs auront tendance à privilégier les élèves du primaire, car ils font un contrat de six ans avec les parents, contrairement au préprimaire dont la durée est de deux ans seulement. « Une situation qui va profiter aux vans marrons, avec tout le risque que cela comporte pour la sécurité des enfants qui ne seront pas assurés », fait-il ressortir.
Une réorganisation nécessaire
Sollicitée, Caroline Arekion, directrice de l’Early Childhood Care and Education Authority (ECCEA), le personnel enseignant et non enseignant est appelé à travailler durant 7 heures par jour, tel que prescrit par la National Remuneration Board. « Étant donné que c’est l’État qui prend désormais en charge les salaires des employés, il faut s’assurer que la loi soit scrupuleusement respectée. »
Aussi, avec de nombreuses écoles maternelles proposant un service de garderie (child-minding), Caroline Arekion indique qu’il fallait préciser la durée pendant laquelle le service est gratuit et quand les parents seront appelés à payer pour des services additionnels, s’ils le requièrent.
En ce qui concerne le « cafouillage » appréhendé par les chauffeurs de vans scolaires, la directrice de l’ECCEA estime que tout changement requiert un certain réajustement. « Nous savons, par exemple, que le service de transport comprend une flotte de plusieurs véhicules. Un changement d’horaires va certainement demander une réorganisation. Ce qui, selon moi, n’est pas quelque chose d’impossible », suggère-t-elle.
Interrogé quant à l’extension de la durée qu’un enfant passe à la maternelle, Caroline Arekion laisse entendre que cela ne veut pas dire que l’enfant sera davantage sollicité. « Il faut savoir que la durée prend aussi en considération le fait que les enfants font la sieste durant les heures de classe », fait-elle remarquer.
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