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Nombre de mariages en baisse : quand les jeunes ne veulent plus se dire «oui pour la vie»

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De nos jours, de plus en plus de jeunes éprouvent une certaine réticence envers le mariage, préférant soit retarder l’échéance, soit même l’éviter totalement. Pourquoi cette crainte de s’engager pour la vie ? Éléments de réponses.

Traditionnellement considéré comme un symbole de stabilité et de sécurité dans la vie adulte, le mariage semble perdre de son attrait auprès d’une génération qui privilégie souvent l’indépendance et l’épanouissement personnel. Les raisons de cette réticence à se marier sont multiples. Les jeunes d’aujourd’hui accordent une grande importance à leur carrière professionnelle et à leur développement personnel. De ce fait, ils souhaitent explorer le monde, réaliser leurs aspirations et atteindre leurs objectifs avant de s’engager dans une relation amoureuse à long terme.

Un tue-l’amour

Stéphan, dans la trentaine, apprécie la compagnie que lui confère une relation, mais l’idée de s’engager ne le séduit guère. Bien qu’il n’est pas réticent à l’idée de partager sa vie avec une autre personne et affronter ensemble les aléas de la vie, voire envisager d’avoir des enfants, l’idée de se marier ne lui convient pas.  « J’ai vu beaucoup de gens dans mon entourage être heureux quand ils étaient en union libre. Cependant, dès qu’ils se sont mariés, les choses ont commencé à se détériorer », confie-t-il.

Selon lui, le mariage est une institution réglementée par la loi. Il affirme que c’est lorsque les couples intègrent cette structure que tout commence à se briser. « Quand deux personnes partagent leur vie au quotidien, c’est là que leur véritable nature se révèle. Lorsqu’on est simplement en relation, tout semble beau, on ne montre pas son vrai caractère. Mais une fois que l’on passe sa vie ensemble, les incompatibilités deviennent évidentes. De plus, je pense que le mariage brise la magie d’un couple. Une fois mariés, on prend son partenaire pour acquis et on cesse de faire des efforts pour maintenir la flamme, comme des sorties, des soirées romantiques et d’autres petits moments spéciaux. On finit par tomber dans la monotonie », explique-t-il.

Prioriser la liberté

Rizwana E. est une jeune femme indépendante, déterminée à vivre pleinement sa vie tout en poursuivant ses rêves les plus chers. Issue d’une famille qui, contrairement à d’autres, ne lui met pas la pression pour se marier, elle se sent libre de suivre son propre chemin. « J’ai une sœur qui a choisi de se marier et d’avoir des enfants. À l’inverse d’elle, je me consacre à ma carrière dans les finances. Je veux aussi cocher au maximum les cases de ma ‘bucketlist’. Cela va des voyages à la découverte de nouvelles cultures et autres », partage-t-elle.

Elle ne souhaite pas embrasser la vie matrimoniale et préfère conserver sa liberté. « Je ne veux pas rentrer chaque jour et me sentir stressée comme la plupart des gens. Qu’est-ce que je vais préparer à manger ? Nettoyer la maison, faire la lessive et accomplir d’autres tâches, souvent sans l’aide d’un homme. La femme s’oublie quand elle se marie. Elle se consacre entièrement à sa famille. Moi, je ne veux pas de ça. Je veux m’occuper de moi-même, car je sais qu’une fois mariée, je serai négligée. On dit que nous sommes ceux qui prennent le plus soin de nous-mêmes », affirme-t-elle.

Z.J. est une célibataire endurcie. Elle n’a jamais été impliquée dans des relations sérieuses et n’a jamais envisagé de se marier un jour. Son aversion pour le mariage trouve ses racines dans son passé familial tumultueux. Ayant grandi dans une maison où les disputes étaient monnaie courante entre ses parents, puis plus tard, entre son frère et sa belle-sœur, elle a toujours aspiré à une vie paisible. « Voir deux personnes vivant sous le même toit se quereller pour des bagatelles ne m’inspire pas. Je pense que la paix que je recherche ne sera pas atteinte dans le mariage, car fonder une famille demande des sacrifices et des compromis. J’ai souvent constaté que les deux conjoints ne sont pas prêts à les faire. L’un s’investit tandis que l’autre non », déplore-t-elle.

Le mariage est-il un tue-l’amour ? A-t-il vraiment un impact négatif sur une relation amoureuse, avec ses responsabilités et contraintes ? Quand des couples vivent en union libre durant de nombreuses années, puis franchissent le pas, tout s’effondre. Pourquoi ? Tel est le cas d’Angela, divorcée avec un enfant. Pourtant, au départ, tout fonctionnait à merveille dans son couple. Ils ont vécu ensemble pendant plusieurs années, mais au lieu de renforcer leur amour et leur engagement, le mariage a entraîné des tensions et des difficultés. Elle nous confie : « Au début, tout semblait si bien fonctionner que le mariage semblait être une évidence. Mais contre toute attente, après deux ans de mariage, nous avons divorcé en raison d’incompatibilités ».

Rester ensemble contre vents et marées

Le mariage a-t-il encore un avenir ? D’un côté, les jeunes ne veulent plus s’engager. De l’autre, ceux qui décident de franchir le pas n’hésitent pas à divorcer au moindre problème. Cette tendance, devenue monnaie courante, détonne avec les couples d’autrefois, qui malgré les défis de la vie conjugale, s’efforcent de faire fonctionner leur relation.

« Dans un couple, si l’un est le feu, l’autre doit être l’eau »

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Pour le couple Veeraragoo, le respect mutuel et la communication sont des éléments clés dans une relation.

Vijayen et Savritree Veeraragoo ont célébré leurs noces d’or le 21 octobre dernier. 50 années de vie commune où l’amour, le respect mutuel, la patience et l’abnégation sont omniprésents. Pourtant, le mariage de ces deux résidents de Riche-Terre a été jalonné de hauts et de bas. Toutefois, ils ont su garder le cap grâce à leur compréhension mutuelle et à leur engagement indéfectible. Ils sont les parents de trois enfants et ont la joie d’avoir six petits-enfants. Pour eux, la clé de la longévité de leur mariage réside dans la patience et la compréhension. 

« Quand on s’est marié, on n’était pas prêt pour la vie conjugale. Moi, je venais de la ville et lui d’un village. L’adaptation n’a pas été facile, mais on s’est investi pour rester ensemble », confie Savitree Veeraragoo. Grâce à leur amour et leur engagement l’un envers l’autre, ils ont su surmonter les épreuves et construire une relation solide. « Dans un couple, si l’un est le feu, l’autre doit être l’eau. Ce n’est pas toujours rose, mais la vie conjugale demande du temps pour s’adapter et de la patience pour surmonter les obstacles », ajoute-t-elle.

Vijayen et Savritree Veeraragoo soulignent de plus l’importance du respect mutuel et de la communication dans une relation. « Un couple doit faire des choses ensemble et surtout penser aux enfants qui sont les seuls à souffrir en cas de séparation. Les jeunes d’aujourd’hui n’hésitent pas à divorcer aux moindres défis. Ils ne pensent qu’à eux et non pas aux enfants qui sont trimballés d’un parent à l’autre », déplore notre interlocutrice. Alors que son époux et elle avancent dans la vie, ils continuent à travailler ensemble et à s’entraider, tout en savourant chaque instant avec leurs enfants et petits-enfants.

Une compréhension mutuelle, la clé de la réussite

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Le couple Gunny est amoureux comme au premier jour même s’il y a des hauts et des bas.

Samad Gunny et son épouse, Nuzhah, ont respectivement 37 ans et 36 ans. L’un est directeur et consultant, alors que sa tendre moitié travaille dans le secteur financier. Ils sont fiers d’être les parents de trois charmants garçons nommés Shayaan, Salman et Kyan. « Nous sommes tombés amoureux au collège. Cela fait 14 ans que nous sommes ensemble. Pour moi, le mariage est sacré. Chaque fois qu’il y a un problème dans notre relation, nous essayons de le résoudre ensemble et en cas de désaccord, l’un de nous doit céder (généralement c’est moi) », affirme Samad Gunny. Selon lui, souvent, c’est par manque de maturité, de compréhension et de bons conseils que les couples battent de l’aile. Pour maintenir une bonne relation, il faut avoir une compréhension mutuelle entre les époux.

Il conseille aux jeunes qui ne veulent pas se marier tôt de poursuivre leur carrière s’ils ont des objectifs. Il sera toujours temps de penser au mariage ultérieurement.


Nansha Bholah, Life Coach : «Les relations et les engagements sont souvent superficiels»

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La coach de vie indique qu’une connexion émotionnelle et physique forte est nécessaire pour maintenir la passion dans la relation.

Nansha Bholah, coach de vie, explique que trop souvent, dans la hâte de se marier pour satisfaire les attentes des autres, de nombreux couples ne maintiennent pas leur relation. « Certains vont même jusqu’à avoir des enfants alors qu’ils vivent déjà un enfer. Nous sommes tellement obsédés par l’approbation des autres que nous passons à côté de ce qui compte vraiment », fait-elle ressortir.  

Elle considère que la vie est trop courte pour organiser un mariage selon les désirs de la société. « De plus, de nos jours, les relations et les engagements sont souvent superficiels, basés sur des situations temporaires, des amitiés avec des avantages ou des aventures d’un soir. Dans tous ces cas, aucun des deux partenaires ne se respecte vraiment, même s’ils ont décidé d’aller dans la même direction. Tôt ou tard, les problèmes surviennent et la rupture peut être plus douloureuse qu’on ne le pense », ajoute Nansha Bholah. Cette dernière recommande la prudence. Elle confie : « Dans une relation, il faut un ajustement mutuel des deux côtés. Personne n’est parfait, mais nous devons accepter nos imperfections et les améliorer si nécessaire, tant qu’il y a du respect. Sinon, il est temps de se dire au revoir. » Notre interlocutrice déplore le fait que des couples pensent déjà au divorce avant de se marier. « Ils pensent à l’aspect financier, entre autres. Or, ils doivent tenir compte du fait qu’un divorce n’est pas facile, surtout s’ils ont des enfants ».

Voici, selon Nansha Bholah, les raisons pour lesquelles un mariage risque de ne pas durer :

  • Instabilité financière : si le couple n’est pas financièrement stable, il ne vit pas le mariage, mais survit. C’est une raison cruciale, bien que pas toujours discutée.
  • Routine : au fil du temps, la routine s’installe et le couple oublie la base de leur relation qui est l’amour.
  • Manque de confiance : la perception commune veut que le mariage élimine toute possibilité de self-care et de self-love, entraînant une négligence mutuelle et un manque de confiance entre les partenaires. 
  • Ingérence d’une tierce personne dans la vie du couple : l’interférence des parents, des proches ou encore des amis peut s’avérer néfaste pour la solidité d’un mariage. Dans notre société, l’idée de se marier parce qu’il est temps de le faire et d’avoir des enfants subsiste encore, souvent avec le choix du partenaire dicté par les parents ou la société. Cela génère de nombreuses frustrations, car chaque individu évolue à son propre rythme, avec sa propre maturité et ses projets personnels à réaliser avant de s’engager.
  • Voir ailleurs : de nos jours, il est très facile d’aller trouver l’amour en dehors du couple. Une légère dispute ou un manque de considération peut pousser l’un des partenaires, voire les deux, à chercher une relation ailleurs pour se réconforter plutôt que de régler les problèmes par une communication appropriée.

Ainsi, fait ressortir Nansha Bholah, à cause de tous ces facteurs ci-dessus, la vie sexuelle en souffre énormément. Or, le manque de relation physique cause des frustrations et encourage les partenaires à chercher ailleurs.

Pour réussir un mariage, Nansha Bholah préconise : 

  • La communication : il est important de pouvoir communiquer ouvertement et honnêtement sur ses sentiments, ses besoins et ses attentes.
  • La compréhension et la tolérance : savoir écouter et accepter les différences de l’autre est crucial pour une relation harmonieuse.
  • La chimie, l’amour et l’affection : une connexion émotionnelle et physique forte est nécessaire pour maintenir la passion dans la relation.
  • Le respect envers son partenaire et son entourage : il est primordial de respecter les opinions, les croyances et les choix de son partenaire ainsi que de sa famille et ses amis.
  • La collaboration : travailler ensemble en tant que partenaires pour surmonter les défis et réaliser les objectifs communs.
  • Le respect de l’espace de son partenaire : reconnaître et respecter le besoin d’intimité et d’indépendance de l’autre est essentiel pour maintenir l’équilibre dans la relation.
  • Une situation financière indépendante : quand chaque partenaire dispose de son propre argent, il/elle est capable de mener une vie autonome et équilibrée. Il est essentiel de pouvoir vivre le mariage et non simplement survivre.
  • La compassion et l’empathie envers son partenaire : faire preuve de compassion et comprendre ce que l’autre ressent, tout en étant capable de gérer les émotions avec sensibilité, est primordial.

En chiffres

Le nombre de mariages est en baisse à Maurice. On comptabilise un total de 8 654 célébrations, incluant Rodrigues, en 2023 contre 9 558 mariages en 2022. Ce qui représente une baisse de 9,5 %, indique Statistics Mauritius dans un rapport publié le lundi 11 mars. 

Du coup, le taux brut de nuptialité, c’est-à-dire le nombre de personnes mariées sur 1 000 habitants au cours d’une année, a diminué de 15,1 à 13,7 au cours de cette période. Autre constat : si les Mauriciens ont été moins nombreux à se faire passer la bague au doigt, les Rodriguais, quant à eux, ont été plus nombreux comparativement à 2022, à se dire oui.  

L’évolution du nombre de mariages 

2022 

À Maurice    9 386
À Rodrigues    172

2023 

À Maurice    8 471
À Rodrigues     183

Monique Dinan aborde la question du mariage dans son nouveau livre 

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Le couple Dinan fête cette année ses 55 ans de mariage. 

Monique Dinan a récemment sorti un livre intitulé « La beauté du mariage », soulignant comment l’amour grandit au fil des années et comment donner son corps est un acte important. Son époux, Pierre et elle se sont dit oui en 1969 et célèbrent cette année leurs 55 ans de mariage. Certes, elle se dit consciente qu’un jour, l’heure de la séparation viendra quand l’un d’entre d’eux décédera. Toutefois, en attendant, ils profitent l’un de l’autre au maximum. « Nous sommes reconnaissants de nous comprendre si bien et de mener une vie semée d’amour, tous les deux en tant que femme et homme, cherchant ce qui rend l’autre heureux », partage-t-elle.

Que pense-t-elle de la réticence des jeunes envers le mariage ? Tout d’abord, recommande-t-elle « il faut prendre le temps de savoir si c’est la bonne personne avec qui l’on veut construire quelque chose ». Ensuite, il est essentiel de se préparer dès l’adolescence à comprendre ce que l’amour implique, tant pour les garçons que pour les filles. « Les filles doivent comprendre que ce n’est pas l’amour de jeunesse qui durera, mais plutôt l’engagement du mariage et de la parentalité. Les adolescents doivent prendre le temps d’apprendre ce qu’est l’amour », indique-t-elle. Notre interlocutrice fait comprendre que les garçons aussi recherchent le bonheur ainsi qu’un amour stable et patient. « En tant que pères, ils portent une grande responsabilité au sein de la famille et jouent un rôle crucial dans la détermination du genre de l’enfant. Ils doivent être des pères qui guident et soutiennent les enfants dans leur épanouissement au sein d’une famille unie », souligne-t-elle.

L’amour dans un couple, poursuit-elle, grandit année après année. De plus, un mariage réussi contribue à plus de paix sociale et de progrès dans le pays. Monique Dinan met aussi l’accent sur la foi qui joue un rôle crucial dans un mariage. « Il est important de prendre le temps de prier en couple, peu importe sa foi, car cela aide à savoir pardonner et à prendre patience », dit-elle.

Pour Monique Dinan, il est de plus en plus crucial que les enfants grandissent dans une famille aimante et stable. 

« C’est une mission importante pour les femmes et les hommes. Il faut se rendre compte que le bonheur dépend d’un foyer stable et se rappeler que le divorce apporte du chagrin. Malheureusement, les enfants partagent souvent la souffrance de leurs parents et en pâtissent », conclut-elle.

Meghna Raghoobar : «Le mariage était souvent considéré comme un arrangement pratique ou économique»

meghnaLa sociologue Meghna Raghoobar revient sur l’aspect social de la baisse du nombre de mariages. Elle explique que, même si le mariage reste un objectif de vie pour certains, pour d’autres, des priorités telles que la carrière, les voyages et divers autres intérêts prennent le dessus.

D’un point de vue social, qu’est-ce qui pousse les gens à éviter le mariage ?
Les adultes ne veulent plus se marier pour les mêmes raisons que les générations précédentes. Il s’agit d’une décision très personnelle qui dépend grandement des priorités et des expériences de vie de chaque individu. Nous observons également une augmentation des couples de la génération Y (1981 - 1996) qui choisissent des modes de vie alternatifs tels que le « live-in » ou le LAT (Living Apart Together), qui ne nécessitent pas d’engagement légal ou religieux. Certains individus ont décidé de ne pas se marier, car leur priorité dans la vie demeure leur carrière, les voyages ou la poursuite de passions personnelles qui occupent une grande partie de leur quotidien. Le peu de temps qui leur reste est préférablement consacré à leur famille ou à leurs amis. Les plus libéraux optent pour des relations ouvertes ou polyamoureuses, qui ne requièrent pas nécessairement un mariage. Malgré tout, celui-ci demeure un projet de vie pour de nombreuses personnes, mais peut-être un peu plus tardivement qu’il y a 20 ou 30 ans.

Comment l’évolution des modèles familiaux et des structures sociales influent-elles sur la perception individuelle du mariage et sur la décision de s’engager dans une relation conjugale ?
Les individus sont exposés à une plus grande diversité de structures familiales, comme les familles monoparentales, les familles recomposées, les familles LGBTQ+, entre autres. L’évolution des normes sociales a conduit à une diminution de la prédominance des modèles familiaux traditionnels, comme la famille nucléaire composée d’un père, d’une mère et d’enfants, au cours des 11 dernières années. Cette diversité a contribué à élargir les perspectives individuelles sur les relations conjugales et remet en question les attentes traditionnelles du mariage. 

Quels sont les facteurs économiques les plus prédominants qui semblent contribuer à la diminution du taux de mariage ?
Stevenson et Wolfers (2007) démontrent deux schémas contribuant à la diminution du taux de mariage. Ils ont montré qu’une augmentation de 10 % du taux de chômage masculin réduit de 1 % la probabilité de mariage chez les jeunes adultes. De plus, ils ont documenté comment l’évolution des rôles de genre a influencé les schémas de mariage, les femmes étant moins susceptibles de se marier uniquement pour des raisons de sécurité économique. Les recherches menées par Cherlin (2010) suggèrent également que les personnes ayant un niveau d’éducation plus élevé sont davantage enclines à privilégier l’avancement professionnel et l’épanouissement personnel plutôt que le mariage à un âge plus jeune. L’éducation joue ainsi un rôle significatif dans les décisions de mariage, les niveaux plus élevés de scolarité étant souvent associés à un mariage retardé ou à des taux de mariage plus bas. D’autre part, Lichter et al. (2019) soulignent comment l’augmentation de l’inégalité des revenus a contribué à la baisse des taux de mariage, notamment parmi les populations socialement défavorisées.

En quoi les attentes individuelles concernant les relations amoureuses et la vie conjugale ont-elles changé au fil du temps, et comment ces changements se traduisent-ils dans les statistiques de mariage ?
Historiquement, le mariage était souvent considéré comme un arrangement pratique ou économique, avec des attentes limitées en termes de satisfaction personnelle. Aujourd’hui, les attentes individuelles concernant les relations amoureuses et la vie conjugale ont évolué vers une plus grande priorisation du bonheur personnel, de la compatibilité et de la réalisation individuelle dans leurs relations. Cette recherche de compatibilité peut prendre du temps et contribuer à une diminution du nombre de mariages, car les individus sont moins pressés de s’engager dans une relation s’ils ne trouvent pas un partenaire qui répond à leurs attentes. Le nombre de personnes qui ne se sont jamais mariées a augmenté entre 2011 et 2022, passant de 27,6 % à 31,5 %. Les individus ont tendance à être plus sélectifs dans le choix de leur partenaire de vie, cherchant des relations basées sur des intérêts communs, des valeurs partagées et une connexion émotionnelle profonde.

Quels sont les défis du taux de mariage en termes de politiques publiques et de structures sociales?
Une diminution du taux de mariage entraîne un vieillissement de la population et des déséquilibres démographiques, notamment une diminution du nombre de naissances. Une baisse du taux de mariage peut également entraîner une diminution de la stabilité familiale, car les familles monoparentales ou les couples non mariés peuvent être plus vulnérables sur le plan économique et émotionnel. Bien que le mariage ne garantisse pas nécessairement la création de familles fonctionnelles, des noces conçues avec bienveillance, qui favorise un bon épanouissement, assure un attachement sécurisé pour les adultes de demain. Ceci contribuerait à rendre notre société plus stable et harmonieuse.

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