Nous sommes arrivés au mois de novembre et à cette occasion, des hommes se laissent pousser la barbe et la moustache. L’objectif : sensibiliser le public, en particulier les hommes, aux maladies masculines. Par ailleurs, pour ne pas être barbant et plaire à ses dames, les hommes ont plus d’un rasoir dans leur sac. La barbe a longtemps été négligée sur le front de la mode et elle est revenue en force ces dernières années. Messieurs, êtes-vous pour la bonne cause ou la tendance ?
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Ils sont nombreux ces hommes qui ont déposé rasoirs, ciseaux ou tondeuse, et qui arborent fièrement leurs barbes ou leurs moustaches. C’est une tendance mondiale qui a séduit plus d’un depuis des années déjà.
Le No-Shave November ou simplement le Movember est un cocktail de styles pour la bonne cause. Le mouvement connaît depuis quelques années un succès phénoménal. Le but est d’éveiller les consciences tout particulièrement sur les maladies parfois peu connues et plus précisément aux cancers de la prostate et des testicules.
L’objectif est de se laisser pousser la barbe et la moustache tout le mois de novembre, symbole de masculinité qui revient notamment à la mode ces dernières années. L’objectif du mouvement est de mettre de côté l’argent, normalement destiné au toilettage capillaire allant de quelques roupies pour des rasoirs, à une visite plus coûteuse chez le barbier, afin qu’il aille aux organisations pour la recherche sur le cancer.
Renouvelé tous les ans, ce mouvement permet à chaque homme de jouer le jeu à sa façon. Certains proposent des styles de moustaches et barbes particulièrement loufoques quand d’autres optent pour quelque chose de plus classique. La gent masculine est ainsi amenée à prendre soin de sa santé et de faire de la prévention. Chaque pays qui soutient Movember a sa propre page sur Facebook. Les hommes prenant part à l’évènement publient des photos de l’avancement de la pousse de leurs moustache et barbe, et incitent leurs amis à financer l’association caritative qu’ils ont choisie. Ils se soutiennent ainsi entre eux, se dispensant des conseils et des encouragements.
Raisons différentes
Simple tendance, effet de mode ou crise identitaire, c’est en tout cas une bonne nouvelle pour le métier de barbier, qui revient au goût du jour. Chacun adopte son propre style et pour des raisons différentes. Alors, vous êtes plutôt pour le style hipster, courte de trois jours, bien taillée, négligée, à l’anglaise ou encore à la gauloise : la liste est longue. Plus qu’un effet de mode, la barbe s’est imposée sur les visages de presque tous les jeunes hommes depuis leur plus jeune âge. Chacun essaie un peu de se démarquer. Finies donc les remarques sur la barbe du genre « enlève cette barbe, tu fais sale. » Maintenant c’est une tendance en pleine explosion.
Moustache : le grand retour
Qui a dit que la moustache était ringarde ? C’est un fait : de plus en plus d’hommes remettent au goût du jour le plus ancestral des styles de barbe. Mais attention, il ne suffit pas de laisser pousser votre moustache en rasant le reste pour recevoir le label « moustachu agréé ». Car oui, de nombreux modèles de moustache existent, pour pouvoir l’arranger à toutes les sauces. Emparez-vous d’un peu de cire à moustache, et laissez exploser votre créativité !
Si vous êtes en manque d’inspiration et à la recherche d’un look actuel, sachez que, niveau tendance, deux modèles se démarquent : la moustache crayon et la moustache en croc ! Si vous avez du mal à visualiser la première, imaginez juste le visage de Zorro : il s’agit d’une moustache fine et discrète, idéale pour ceux qui n’aiment pas avoir une touffe sous le nez. Pour l’autre, on la définira comme une moustache assez longue sur les côtés, avec des pointes légèrement relevées. Si le style est assez « fun » de base, vous êtes évidemment libre de le modeler à votre manière.
Le boom
Plus beau, plus classe, plus virile et plus conscient. Alan Olivette fait partie de ceux qui ont adopté le style. Le jeune homme a plus d’un tour dans son sac. Âgé de 21 ans, ce dernier a opté pour garder sa barbe depuis que celle-ci a commencé à pousser. « Tout est dans le style. Tantôt c’est la barbe de trois jours, tantôt le style rétro. Quand j’avais 18 ans on me disait souvent que j’avais l’air d’en avoir 25. Cela rend plus viril et à la fois plus classe. Et ces dames en sont ravies », raconte le jeune homme.
Dans sa quête d’expérience de tous les styles, il n’est pas à la mode pour être au top de la tendance, mais pour la bonne cause. D’ailleurs, c’est justement en suivant le mouvement du Movember qu’Alan s’est décidé à se prêter au jeu. « Tous les ans je me rase le 31 octobre pour fidéliser avec le mouvement. La sensibilisation des maladies masculines est minime chez les hommes », indique Alan.
Vikash : « Tout vient à point à qui sait attendre ! »
Trois ans depuis que Vikash Heerah ne s’est pas coupé la barbe et la moustache. « J’ai vu beaucoup de jeunes se laisser pousser la barbe et la moustache comme cela leur plaisaient. Le No-Shave November a permis aux hommes de s’y prêter pour une bonne cause. Même ceux qui n’ont pas autant de barbe se laissent tenter. Il y en a qui, sans connaître la cause, la prennent même pour un jeu », souligne Vikash. Il est âgé de 28 ans et cela devenait un peu rasoir pour ce commis de quai de la capitale de garder sa barbe juste pour faire comme tout le monde. C’est pourquoi il a voulu changer la donne. « La plupart des jeunes qui se laissent pousser la barbe n’en prennent pas soin ou les vieux qui la laissent pousser à tout va. J’ai voulu adopter le look hipster pour justement sortir du lot, comme dans la pratique pour rester libre », explique ce dernier.
D’ailleurs, il y tient comme à la prunelle de ses yeux et en prend grandement soin. La laver plusieurs fois par jour avec du shampooing, l’hydrater avec des huiles essentielles conçues pour, appliquer une pommade spéciale et finir par la brosser pour lui donner le rendu souhaité. « Le maquillage cela s’achète. Alors qu’une barbe non, il faut être patient, la laisser pousser et en prendre soin. Je dépense tous les mois près de Rs 1 500 pour prendre soin de ma barbe. Une dépense justifiée car nous les hommes, il nous faut en prendre soin. Dommage que jusqu’à présent je n’ai pas vu un bon barbier à Maurice qui sache entretenir », confie-t-il.
Les soins
Krishnen Nulliah est un jeune de 24 ans qui se laisse pousser la barbe depuis l’âge de 18 ans. Il en prend soin et a adopté un style bien à lui. « Ce n’est pas évident pour tous les hommes de se laisser pousser la barbe et la moustache. Du fait de leur mode de vie ou de leur emploi. Mais c’est un petit plaisir que je m’accorde », explique le jeune homme. Souvent associé à différents thèmes, comme la virilité ou un vrai style. Krishnen a su cependant l’adapter à sa personnalité. « Pour moi, cela ne fait pas de différence mis à part que cela attire l’œil parfois. » De plus, comme pour la plupart des adeptes des barbes, Krishnen doit en prendre soin.
« C’est comme pour les cheveux, il faut en prendre soin, environ Rs 800 par mois. Rs 500 pour une huile spéciale et Rs 300 de plus chez le barbier. Les produits comme l’huile apportent de la brillance et nourrissent ma barbe. Chez le barbier, j’y vais uniquement pour la corriger et donner la forme. Parfois, cela m’embête, mais je ne changerais pour rien au monde », conclut ce dernier.
Barbier : un business au poil
En faire les contours, la tailler régulièrement ou encore l’entretenir avec des produits. Nabil Ibrahim, 23 ans a ouvert son barber’s shop, en début d’année et depuis enchaîne les rendez-vous. Le Gentlemen’s The barber’s Shop située à Terre-Rouge ferme souvent ses portes à des heures irrégulières car les clients y affluent. Surtout pendant les périodes de fête.
Des huiles généralement le soir, un baume le matin, pour faciliter le coiffage. Une huile pour l’hydratation en massage avant de se coucher, un baume le matin pour assouplir et faire briller. Un shampooing spécifique deux fois par semaine. Les hommes font de plus en plus attention à leur style et c’est chez le barbier qu’ils se rendent pour soigner leur look. « De plus en plus, les hommes prennent soin d’eux. Avant c’était un peu négligé, mais aujourd’hui même le négligé est devenu un style », souligne le barbier.
Deux tendances se dégagent. La première illustre une barbe à l’italienne très courte et parfaitement entretenue. La seconde se démarque par le grand retour de la moustache associée à une barbe longue, qui nécessite le passage chez le barbier. « Il y a dans mon salon une ambiance, c’est convivial, c’est un rendez-vous toutes les semaines, comme pour les femmes qui vont chez la coiffeuse.
Souvent, mes clients évitent de faire le nécessaire d’eux- mêmes, car il y a aussi un savoir-faire et cela nécessite du matériel », explique ce dernier. Se composer un look avec sa pilosité, serait pour les hommes l’équivalent du maquillage pour les femmes. Une séance chez le barbier coûte entre Rs 75 et Rs 200, sans compter des soins qui peuvent aller jusqu’à Rs 3 000. « Il y en a qui viennent aussi me voir pour des soins qui les aideraient à faire pousser leur barbe », conclut Nabil.
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