Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s'est entretenu samedi par téléphone avec le président américain Joe Biden au sujet de la frappe israélienne ayant détruit à Gaza l'immeuble abritant les locaux de l'agence américaine Associated Press (AP), selon un communiqué de ses services.
Pour la première fois depuis son arrivée à la Maison Blanche en janvier, le président américain a aussi échangé avec son homologue palestinien Mahmoud Abbas, qui l'a appelé à intervenir pour que cessent "les attaques israéliennes envers le peuple palestinien", selon Ramallah.
Côté israélien, M. Netanyahu a souligné auprès du président américain qu'Israël "faisait tout pour éviter de s'en prendre à des personnes non impliquées" dans le conflit, quelques heures après que l'armée israélienne a bombardé une tour dans la bande de Gaza abritant plusieurs médias dont l'agence de presse AP.
Le Premier ministre israélien a insisté sur le fait que l'évacuation des personnes de l'immeuble, "où se trouvaient des cibles terroristes", avait été organisée en amont.
"Nous avons dit directement aux Israéliens que garantir la sécurité des journalistes et des médias indépendants était une responsabilité d'une importance capitale", avait tweeté plus tôt Jen Psaki, la porte-parole de l'exécutif américain.
Des journalistes de l'AFP ont vu vers 15H00 locales la tour de 13 étages, qui abrite également les locaux de la chaîne de télévision qatarie Al-Jazeera, se faire pulvériser par plusieurs missiles.
"Nous sommes choqués et horrifiés par le fait que l'armée israélienne vise et détruise l'immeuble abritant le bureau d'AP et d'autres médias à Gaza", a dit dans un communiqué le patron de l'agence américaine, Gary Pruitt.
L'armée israélienne a affirmé que des équipements du "renseignement militaire" du Hamas, le mouvement islamiste au pouvoir dans l'enclave, se trouvaient dans l'immeuble visé.
L'Etat hébreu et le Hamas échangent depuis lundi des tirs meurtriers depuis et vers l'enclave palestinienne de deux millions d'habitants sous blocus israélien.
Le dernier bilan des autorités palestiniennes fait état de 145 morts, dont 41 enfants, et 1 100 blessés dans les bombardements israéliens.
Plus de 2 300 roquettes ont été lancées par des groupes armés palestiniens sur le territoire israélien depuis lundi, tuant 10 personnes, parmi lesquelles un enfant et un soldat, et faisant plus de 560 blessés.
"Silence"
Cette flambée de violences s'est étendue vendredi à la Cisjordanie, territoire palestinien occupé depuis 1967 par Israël et où siège l'Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas.
Onze Palestiniens ont été tués et plus de 250 blessés dans des heurts avec l'armée israélienne en marge de manifestations de soutien aux Gazaouis et contre la colonisation israélienne.
Samedi, le président palestinien a appelé M. Biden à faire pression sur Israël et affirmé que "la stabilité ne serait assurée que lorsque cesserait l'occupation israélienne", selon un communiqué de la présidence palestinienne.
"Le silence de l'administration américaine sur ce qu'Israël fait et décrit comme de l'autodéfense a mené à des massacres à Gaza, en Cisjordanie et à Jérusalem", avait affirmé vendredi le porte-parole de la présidence, Nabil Abou Roudeinah, appelant l'administration américaine à intervenir "si elle est intéressée à assurer la paix et la sécurité régionale et internationale".
AFP
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