« Le combat contre la corruption est l’affaire de tous. » Propos de Navin Beekarry, directeur de l’Independent Corruption Against Corruption (ICAC), lors du lancement d’une série d’activités à l’occasion de la Journée mondiale contre la corruption, célébrée le samedi 9 décembre. Des représentants du Conseil des Religions ont été invités à participer à un forum sur « Les valeurs dans la lutte contre la corruption ».
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Le forum a eu lieu dans la matinée du mardi 5 décembre, à l’auditorium du collège MGI, Moka, en présence de Roger Koranteng, responsable du secrétariat du Commonwealth. Selon Navin Beekarry, le but de ce forum est de faire de sorte que tout un chacun participe au combat contre la corruption. « La lutte contre la corruption va au-delà des enquêtes et des poursuites, il faut éduquer les gens. C’est l’une des tâches principales de la commission », a souligné Navin Beekarry.
Selon le directeur de la commission anti-corruption, il faut valoriser l’intégrité dans la société, car elle est l’antidote contre la corruption. Le patron de l’ICAC estime également qu’il faut prôner les valeurs telles que l’intégrité et l'honnêteté, pour ne pas se laisser tenter par la corruption. « La religion offre une base pour développer ces valeurs », a-t-il affirmé. Le directeur de l’ICAC a salué Ian Ernest qu’il a approché, a-t-il dit, pour lancer cette initiative. « C’est Dieu qui l’a envoyé, car j’avais cela en tête. » Il a aussi indiqué que la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI) avaient dépensé beaucoup pour compléter des études sur la corruption. « Vous serez surpris d’apprendre que ça coûte un trillion de dollars », a lancé Navin Beekarry.
Jugdish Joypaul, ‘Media Consultant’, a aussi participé au forum-débat. Il a soutenu que le pays doit lutter fermement contre les fléaux de la société. Selon le journaliste, la presse mauricienne a aidé à bâtir des ponts dans la société, là où il y avait des fissures et de la méfiance. « Nous donnons au monde l’exemple d’une coexistence pacifique et de l’unité dans la diversité. Mem si destin trist gard ene sourir liss », a-t-il conclu.
Un rapport sur le Financial Crime Commission en préparation
Le directeur de la commission anti-corruption s’attelle à la mise sur pied d’une Financial Crime Commission (FCC). Selon le numéro un de l’ICAC, il prépare un rapport, mais il reviendra au gouvernement de décider de la marche à suivre. Navin Beekarry a aussi commenté l’initiative de l’ICAC de proposer un guide pour les hommes du barreau. « Les hommes de loi sont exposés à des risques et ils ont un rôle à jouer dans la lutte contre le blanchiment d’argent ».
Interrogé sur les témoins auditionnés devant la commission Lam Shang Leen, Navin Beekarry a souligné que l’ICAC pourrait démarrer des enquêtes sur des cas de blanchiment d’argent. Cependant, a-t-il dit, la procédure veut que les recommandations soient soumises à la présidence. Ce sera après consultation que les dossiers seront transmis aux autorités concernées, y compris l’ICAC, a ajouté Navin Beekarry.
Le Dr Roger Koranteng a estimé, quant à lui, que le Conseil des Religions est l’une des meilleures plateformes pouvant aider à combattre la corruption à Maurice. Le conseiller du Commonwealth a indiqué que les chefs religieux devaient contribuer à une meilleure société où la corruption n’aurait plus cours. Pour le responsable du secrétariat du Commonwealth du Mali, l’aide religieuse est précieuse. Il s’est interrogé cependant sur la valeur du mérite. « À l’anniversaire de nos enfants, on leur offre des cadeaux. Mais qu’en est-il du mérite ? Ne sommes-nous pas en train de développer une contre- valeur ? », s’est interrogé le Dr Roger Koranteng.
L’Icac s’apprête à mieux s’équiper pour combattre les délits financiers
« Le gouvernement veut moderniser notre secteur financier. Il faut ainsi prendre des précautions pour empêcher que des criminels n’utilisent le secteur pour écouler leur argent sale ». Propos du directeur général de l’Independent Commission against Corruption (Icac) au lancement du projet Transparency, Ethics, Accountability and Leadership (TEAL), par le biais de la Youth African Leaders Initiative (YALI), et le Mandela Washington Fellow 2016.
L’ICAC a organisé, depuis le début de cette semaine, une série d’activités dans le cadre de la journée mondiale contre la corruption. Le projet TEAL vise à promouvoir et améliorer la transparence, l'éthique, la recevabilité et le leadership dans le pays. Trois autres ateliers de travail seront organisés avec la participation de 80 Mauriciens, issus du secteur public et du privé. Étaient présents, Paul Stempel, Economic and Commercial Officer de l’Ambassade américaine, Rajen Bablee, de Transparency Mauritius, et le commissaire des prisons, Vinod Appadoo.
Navin Beekarry a expliqué que la commission anti corruption travail sur le projet Transparency Ethics Accountability and Leadership (TEAL) avec l’Ambassade américaine depuis quelque temps déjà. « Il s’agit d’un projet qui touche la lutte anticorruption. L’Ambassade américaine a réalisé l’importance du projet et a décidé de collaborer avec l’Icac sur ce projet », avance le directeur général. Selon Navin Beekarry, la transparence, l’éthique et l’‘accountability’ sont des éléments importants dans la lutte contre la corruption. Il souligne que l’Icac s’apprête à mieux s’équiper pour combattre les délits financiers. Il a également axé son discours sur l’importance de développer les valeurs d’éthique dans la société.
Le directeur de l’Icac s’est interrogé : des sommes d’argent ne seraient-elles pas blanchies dans des compagnies de manière légale ? « Il n’y a pas meilleur jour pour lancer ce projet », a-t-il rappelé. Navin Beekarry se dit optimiste que le projet TEAL contribuera à une meilleure intégrité et transparence au sein de la société.
Rajen Bablee, directeur de Transparency Mauritius, lui, s’est interrogé sur la corruption. « Nous affirmons combattre la corruption, mais n’est-elle pas en hausse? Maurice a perdu cinq places dans le rapport mondial sur la corruption. Certes, on peut punir, mais il faut aussi promouvoir les principes d’éthique et d’intégrité.»
Paul Stempel souligne avoir fait partie de l’US Air Force. « L’intégrité est l'élément primordial dans tout ce qu’on fait au sein de l’Air Force ». Cet ancien ‘prosecutor’ a rappelé que le projet TEAL est en partie financé par le gouvernement américain. « Nous voulons développer une stratégie de participation nationale. Un rapport sera publié à la fin et Maurice pourra utiliser le TEAL. » Il a aussi annoncé que la compagnie Microsoft est intéressée à soutenir Maurice dans le projet Blockchain.
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