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My Pop-Up Store : la success story de militants anti-gaspi

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  • Entre leurs mains, le vieux reprend vie
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Une ouvrière s’attellant à retaper un vieux denim.

Ils sont jeunes, ont cette envie de partager sans rien attendre en retour. Une équipe de femmes pour le textile et une autre composée d’hommes pour la menuiserie. Le slogan de My Pop-Up Store est : tout faire pour ne rien envoyer à Mare-Chicose. Just pop in !

Dans cette boutique de Good Shop à Floréal, il y a de tout. Vêtements en veux-tu en voulà, pour tous les goûts, tous les âges, de toutes les tailles, de toutes les couleurs… Ils prennent de tout et vendent de tout. 

Marie-Louise est aux commandes. « On se retrouve dans notre désordre », nous dit-elle sous l’oeil de Juliana. Les revenus des ventes sont reversés dans le shop et aussi pour couvrir les frais.

Les vêtements sont rangés selon les âges. De minuscules robes, des shorty de bébés, des pantouflettes, des jupettes, des robes, des pantajupes, des shorts, des bermudas... Juliana, qui est notre guide du jour, est fière du travail qu’accomplit My Pop-Up Store. « Nous avons une équipe solide et très motivée, que ce soit au niveau du textile ou de la menuiserie et aussi au niveau du marketing. »

Textile : en veux-tu en voilà !

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Dans son atelier de récup de textile (denim), de l’énergie à en revendre. Une passion débordante, dévorante. « Et Bam, et Bam, envoyez la musique », dit la chanteuse Mentissa. Victoria virevolte, milite. Un engagement qu’elle ressent au plus profond de son être. On lui demande pourquoi. Elle répond : « Je suis une environnementaliste pure et dure et je me bats contre les rejets, je suis pour la récup. »

Combien de denim à recomposer, des designs qui n’ont rien à envier aux grands magasins… Dans cet atelier, le vieux reprend vie entre des mains expertes et motivées. Le tout, à des prix défiant toute concurrence. 

Ce concept gagne du terrain. Ne jetez plus à Mare-Chicose, car tout peut être récupéré et réutilisé, sans compter que c’est propre et sûr, affirment les animateurs de My Pop-Up Store. Il suffit juste d’appeler Good Shop.

Menuiserie : on fait du neuf avec du vieux

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Dans l’atelier de menuiserie à Mangalkhan, on s’attelle à mettre la dernière main à quelques meubles qui iront décorer un magasin. Ici, on ne jette rien. 

À titre d’exemple, ils ont récupéré les faux plafonds du gymnase de l’usine de textile de Ciel qui a fermé ses portes. « On a récupéré 33 tonnes de déchets à l’année et on leur a redonné vie. Il y a de la réflexion derrière, il y a des jeunes designers, des experts. En fait, ce concept est animé par des gens qui ont une culture de la récup et ils le font avec passion », souligne Juliana.

L’atelier reçoit du mobilier en allant le récupérer. « Si vous avez un meuble encombrant ou que vous faites une rénovation et que vous ne savez pas où vous débarrasser de vos restes, on les prend, on les retape professionnellement, que ce soit à la peinture au pistolet, au vernissage, juste tout et on les revend. Il faut avoir cet esprit anti-gaspi », insiste notre guide.

Dans cet atelier, on retrouve des gars comme Krishna et Nelson, peintres mais aussi menuisiers. Il y a aussi John, et Jérémie qui nous explique le concept. « Je suis un encadreur en menuiserie, je participe au concept anti-gaspi. Les travailleurs ont de la motivation, ils ont épousé le concept de cette ONG. Ici c’est un atelier de miséricordieux », lance-t-il.

De son côté, Kevin est à plein temps. Il est ingénieur en bâtiment. « Il y a un aspect social dans ce qu’on fait, on encadre les ouvriers, on leur donne un outil pour la vie, car ils redonnent vie aux vieux mobiliers qu’on jette à Mare-Chicose et qui polluent. Alors, on investit dans tout ce qui est ‘input’, mais à la fin on vend du neuf », fait-il ressortir.

Au fond de l’atelier, une panoplie de bois, certains recyclés, d’autres qui doivent l’être. Entre les mains des menuisiers qui sont là, le vieux est sublimé. 

Questions à…Elizabeth de Marcy Chelin-Chabert, directrice et fondatrice de My Pop-Up Store : «Consommer local est une réalité nécessaire»

elizabethQuelle est la fonction de My Pop-Up Store ? 
My Pop-Up Store est une plateforme de visibilité pour les créateurs et les designers mauriciens, qui existe depuis 2012. Depuis sa création, My Pop-Up Store a pour objectif de promouvoir et de soutenir les marques 100 % locales. À travers nos projets, nous offrons une visibilité de choix aux marques locales désireuses de se faire connaître à travers des expériences de shopping innovantes. En 10 ans, My Pop-up Store a travaillé avec 200 entités créatives sur 42 boutiques éphémères. 

Pourquoi offrir une telle plateforme ?
Notre plateforme est une manière différente d’exposer les créations et produits des entrepreneurs créatifs mauriciens. Nous avons aujourd’hui une boutique permanente à Vanilla Village dans l’Ouest, nous proposons trois boutiques éphémères par an et nous proposons aussi l’accès aux boutiques des hôtels du groupe Attitude. 

Nous proposons d’accompagner les marques de manière personnalisée afin qu’elles créent de nouveaux produits, qu’elles innovent dans leurs créations. Sortir de sa zone de confort, être confronté à des notions de design avancé ou de durabilité.

Est-elle gratuite ?
Notre plateforme de visibilité est gratuite pour l’accès à la vente dans les boutiques des hôtels du groupe Attitude. Concernant les boutiques éphémères et la boutique permanente, nous demandons à chaque exposant des frais de participation pour la concrétisation et la mise en place de la boutique. 

Êtes-vous subventionné ?
My Pop-Up Store n’est pas une entreprise subventionnée. Notre vocation d’entreprise sociale et solidaire est de réinvestir tous les profits de l’entreprise dans la création de nouveaux projets visant à faire connaître le « made in Mauritius ». 

Nous avons des partenaires de choix, à l’instar du Mauritius Research and Innovation Council qui a, en partie, financé notre projet d’accompagnement en méthodologie et création, avec pour bénéficiaires plus de 50 artisans lors de l’année écoulée. 

Est-ce que le concept « made in Mauritius » fonctionne ? 
Nombreux sont les consomateurs qui aujourd’hui souhaitent acheter local. En 2022, consommer ou acheter local n’est pas qu’une tendance mais une réalité nécessaire. Aujourd’hui, nous avons le choix de consommer local car l’éventail des produits qui nous sont offerts est bien plus large qu’on ne le pense.

Quelles sont les retombées sur les produits qui sont sur votre plateforme ?
Les marques locales avec lesquelles nous travaillons gagnent en visibilité à travers nos réseaux et nos plateformes, les artisans gagnent en confiance et en reconnaissance, les métiers artisanaux en voie de disparaître sont révélés et les talents de nombreux Mauriciens mis en lumière. 

Mieux connaître Elizabeth de Marcy Chelin-Chabert

Diplômée d’un Master II (DNSEP) de l’École Supérieure des Beaux-Arts de Montpellier, Elizabeth de Marcy Chelin-Chabert débute sa carrière dans l’enseignement, d’abord à la CETEC de la Chambre de commerce de Nîmes, puis à Maurice, au Charles Telfair Institute, où elle enseigne le design.

Très vite, elle se rend compte que la théorie ne suffit pas et qu’elle veut continuer à créer. Elle lance donc, en 2012, sa propre entreprise de 
« visual merchandising », In Situ*, afin d’aider les marques à innover et se démarquer. 

Toujours à la recherche de nouvelles idées, Elizabeth de Marcy Chelin-Chabert est également la première à lancer le concept store 100 % local à Maurice à travers My Pop-Up Store. Elle décline le concept en créant des événements pop-up sur des thématiques précises, à l’instar de Gourmet Experience qui est devenu un événement incontournable de la scène gastronomique locale.

 

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