MV Wakashio : l’enlèvement de l’épave accuse de plus en plus de retard

Encore une fois les travaux sur la poupe du MV Wakashio n’ont pu reprendre. Les raisons : une mer démontée et le mauvais temps. Selon la réunion du Conseil des ministres du 15 octobre, les contractuels sont en attente depuis le mois de mars 2021. Cependant, les avis d’experts estiment que l’enlèvement de la structure laissera des séquelles et qu’il faut une étude au préalable. 

Le mauvais temps et la mer démontée ne permettent aucune opération sur les récifs de Pointe-d’Esny. C’est ce que confirme un responsable du ministère de l’Économie océanique. Les travaux sont à l’arrêt depuis mars et les contractuels attendent que la météo soit favorable pour reprendre les opérations. Ils devaient débuter cette semaine, affirme-t-on. Les firmes Lianyungang Dali Underwater Engineering Co Ltd et Hong Kong Lidada Ocean Engineering Co Ltd ont été recrutées par la Japan P&I Club (assureur du MV Wakashio) pour enlever l’épave des récifs. D’ailleurs, le National Disaster Risk Reduction and Management Centre sera basé au Blue Bay Command Centre pour coordonner les opérations. 

Cependant, Vassen Kauppaymuthoo, océanographe et ingénieur en environnement, affirme qu’il faut penser à examiner la situation avant que l’épave ne soit enlevée. Pour lui, il est clair qu’il y aura une modification du flux et du courant autour du lieu de l’impact. Le plus grave, c’est que les sédiments engendrés par le broyage des coraux pollueront le lagon. « Il faudra songer à pomper ces sédiments », affirme Vassen Kauppaymuthoo. De plus, pour le spécialiste, il est important de décréter une zone protéger dans un rayon de 200 mètres autour du lieu de l’impact. Il faut interdire toute activité dans cette zone après l’enlèvement de la poupe. « Si on prend en compte le taux de croissance des coraux et l’étendue des dégâts, il faudra plus de 100 ans pour que les récifs redeviennent comme avant si, bien sûr, les conditions sont favorables », affirme Vassen Kauppaymuthoo. 

Toutefois, il n’y a pas d’étude de ce genre prévue avant que la poupe ne soit enlevée. C’est ce que confirme le responsable du ministère de l’Économie océanique. La priorité reste le démantèlement de l’épave.