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Milan Meetarbhan : «pas étonnant que le GM reconsidère sa décision de tenir les élections générales»

Dans l’émission Au cœur de l’info, animée par Prem Sewpaul, le jeudi 2 mai, les rassemblements du 1ᵉr mai ont été décryptés et les perspectives politiques ont été évoquées. L’avocat Milan Meetarbhan estime que l’alliance Parti travailliste-Mouvement militant mauricien-Nouveaux démocrates (PTr-MMM-ND) a réussi le pari de réunir ses troupes malgré les difficultés. Selon lui, le gouvernement pourrait revoir ses plans pour la tenue des élections générales.

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Après le 1er mai, Prem Sewpaul et ses invités ont analysé les foules, l’engagement sur les réseaux sociaux, l’impact des mesures annoncées et le rapport de forces entre les partis. Milan Meetarbhan concède que ce qui était destiné aux travailleurs est devenu un événement politique au fil des années. Ce dernier rassemblement avant les élections générales a créé le buzz. 

Mobilisation

Milan Meetarbhan explique d’emblée que la bataille des foules a été au centre des débats dans les médias. Nombreux se posaient cette question : est-ce une bataille des foules ou un test de popularité prenant en compte « les moyens inégaux des partis ». Il poursuit qu’une alliance a commencé sa campagne de mobilisation il y a seulement deux semaines. Et elle a fait face à des adversités, dont la non-circulation du métro et la location de bus, alors que l’autre avait pris de l’avance. 
« Si nous avons une bataille des foules et qu’un parti pratique la politique du “ rent a crowd ” en offrant le transport, la nourriture, la boisson et même un pourboire, est-ce ainsi que les choses se font ? Malgré les obstacles, l’opposition a réussi le pari du rassemblement », avance l’avocat.

Élections générales 

Pour Milan Meetarbhan, après la situation qui a prévalu, le gouvernement pourrait revoir ses plans. « Il ne serait pas étonnant que le gouvernement revoie sa copie à la lumière de ce qui s’est passé. Au cas où le gouvernement pensait organiser des élections, il va reconsidérer sa décision parce que la mobilisation de l’opposition a pris tout le monde de court. L’opposition n’a pas seulement mobilisé, mais elle a aussi un programme. Est-ce que le gouvernement prendra le risque d’aller vers des élections ou se donnera-t-il le temps de rattraper son retard ? », analyse ce dernier.
Il trouve dommage qu’une seule personne détienne la carte maîtresse de l’échéance électorale : le Premier ministre. 

Mesures 

L’observateur et chargé de cours, Abdallah Goolamallee souligne pour sa part que l’alliance de l’opposition PTr-MMM-ND, à travers Navin Ramgoolam, a fait vingt propositions. 

« Le gouvernement des ressources pour activer les choses. Pravind Jugnauth a toutes les cartes en main. Il n’a annoncé aucune mesure. Il le fera dans les semaines et les mois à venir avec le budget et la campagne électorale », avance Abdallah Goolamallee.

Il ajoute aussi que Paul Bérenger a fait quelques faux pas. « Paul Bérenger a clairement parlé de cafouillage au sein de l’alliance et a dit que cela va se régler. Publiquement, il dit qu’il y a un désaccord. Pour cette alliance qui se présente comme une alternative au gouvernement, c’est un souci. Il a également demandé à la population de leur donner la majorité des trois quarts pour amender la Constitution. C’est un faux pas. Il aurait dû attendre la campagne. » Abdallah Goolamallee ajoute qu’il y aura des rebondissements sur l’échiquier politique prochainement. 

Rééquilibrage

Le journaliste, écrivain et observateur Alain Gordon-Gentil affiche la satisfaction. « Je suis satisfait que la situation politique soit rééquilibrée. Il y a une alliance d’un côté et une autre de l’autre, maintenant les choses sont beaucoup plus claires », déclare-t-il. Il soutient que l’opposition a réussi son pari de rassemblement pour le 1ᵉr mai. Il ajoute aussi que bien que certains disent que la foule ne veut rien dire, bien au contraire, cela veut dire quelque chose.

Il est aussi critique envers des partis émergents qui affirment que ce sont « des vendus » qui vont à des meetings simplement parce qu’ils ne peuvent pas mobiliser une grosse foule eux-mêmes. « Il ne faut pas dénigrer les personnes qui vont aux meetings », dit-il. Alain Gordon-Gentil parle aussi de « bipolarisation » et exprime sa crainte pour les partis émergents. « Une fois le mécanisme des deux grosses alliances en marche, il sera difficile de respirer. Cette bipolarisation est mortelle », estime-t-il.
 

 

 

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