Le Mauritius Institute of Education (Amendment) Bill a été voté sans amendement à l’Assemblée mercredi. La formation continue est nécessaire et accessible à tous les enseignants.
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LeMauritius Institute Education (Amendment) Bill, présenté par Leela Devi Dookun-Luchoomun ministre de l’éducation, a été voté sans amendement aux petites heures, mercredi matin, au parlement.
L’un des principaux objectifs du MIE (Amendment) Bill consiste à faire de l’institut de pédagogie de Maurice un Degree Awarding Body. Pour la ministre de l’éducation, « ce projet de loi cadre parfaitement avec la vision de la réforme du système éducatif ». Dans son intervention, elle a mis l’accent sur la nécessité d’une formation continue, adaptée et accessible à tous les enseignants sans distinction aucune.
« Comment peut-on songer à un meilleur encadrement de nos enfants et leur épanouissement dans un monde moderne sans une formation adéquate aux enseignants », s’est interrogée Leela Devi Dookun-Luchoomun. L’occasion pour elle de donner les garanties quant au contrôle indépendant de qualité assurance.
Avec ce changement, le MIE aura d’autres responsabilités. Il ne va plus octroyer que des certificats, mais des diplômes universitaires. Ainsi, les enseignants se verront offrir diverses formations et des possibilités, afin de se remettre à niveau avec des procédures moins compliquées.
Interventions
Parmi les interventions, l’on retiendra celles de Veda Baloomoody, Ravi Rutna, Sandhya Boygah, Sangeet Fowdar et Malini Sewocksingh.
Tout en émettant des réserves sur la nécessité de proposer ce projet de loi, Veda Baloomoody a rappelé à la Chambre les secousses survenues dans le secteur de l’enseignement supérieur ces dernières années. La ministre de l’éducation aurait dû proposer le Higher Education Bill avant le MIE (Amendment) Bill, selon le député mauve.
Lui succédant, Ravi Rutna a déploré l’attitude de Veda Baloomoody en soulignant le travail abattu par le MIE depuis sa création, concernant la formation des enseignants à Maurice. Il s’est dit attristé par le langage du député de l’opposition qui remettait en question les diplômes qui seront délivrés par le MIE à la suite de ce projet de loi. Pour Ravi Rutna, ce texte de loi vient corriger une injustice post-coloniale.
Malini Sewocksing s’est, elle, appesantie sur l’importance de la méritocratie dans le système. Elle dit faire confiance à la ministre de l’éducation. À plusieurs reprises, les intervenants ont remis en question le fait que c’est le Senior Chief Executive du ministère de l’éducation qui agit comme président du conseil d’administration du MIE.
Vinod Seegum : «Justice rendue à 7 000 instituteurs»
« Le contenu du MIE (Amendment) Bill vient rétablir les inégalités », martèle le président du Government Teachers Union (GTU). Vinod Seegum affirme que c’est un pas en avant et fait ressortir que c’est l’aboutissement d’une longue lutte pour les instituteurs. « Le contenu de ce projet de loi vient rétablir les faits. Cela rend justice à 7 000 instituteurs du public et du privé. »
Dans le même ordre d’idées, le GTU a déjà discuté avec le MIE pour la tenue des cours en Bachelor of Education. Il avance que la formation se fera en ligne et débutera en juillet pour 500 personnes. Vinod Seegum a toutefois confié qu’il fallait discuter sur la forme qui serait présentée. Il privilégie un « Top Up Programme » parce que les éventuels étudiants détiennent déjà un diplôme. Le syndicaliste précise que le MIE (Amendment) Bill est une grande avancée pour les enseignants.
Vikash Ramdonee : «La qualité de l’éducation et de l’enseignement risque d’être affectée»
Vikash Ramdonee, président de la Government Secondary Schools Teachers Union (GSSTU) s’interroge sur le MIE (Amendment) Bill. Il émet même des réserves.
Que représente pour vous le MIE (Amendment) ?
C’est comme un coup d’épée dans l’eau. Le projet de loi est centré sur les instituteurs du primaire, qui ont reçu une formation intégrale au MIE alors que la plupart des enseignants du secondaire détiennent des diplômes.
Cela explique le niveau des connaissances élevées de nos élèves au niveau du secondaire et l’appréciation des universités étrangères quant à leur préparation psychique, mentale et intellectuelle. Le contenu passe avant tout. La préparation peut se faire sur le tas même si le MIE fait du bon boulot en matière de pédagogie.
Il serait mieux que chaque institution continue à se perfectionner dans son domaine. Heureusement qu’il nous reste très peu de diplômés du MIE (moins des 5 %) dans le secondaire. Sinon, on aurait eu un taux d’échec élevé, comme c’est le cas dans le primaire et un niveau d’éducation similaire à celui du défunt CPE. La qualité de l’éducation et de l’enseignement risque d’être affectée.
Vous semblez avoir des réserves sur ce projet de loi. Pouvez-vous nous en dire davantage ?
Il faut faire très attention aux changements qui seront apportés. En offrant un Bachelor of Education Course (B.Ed), ce sont les potentiels candidats, qui auraient fait un BA /Bsc (Hons.) à l’Université de Maurice ou à l’étranger ainsi qu’un Post Graduate Certificate in Education, qui en souffriront.
Si le MIE est le Degree Awarding Body et s’il est en ‘charge’, en passant par la PSC, du recrutement des enseignants, la logique voudrait que la qualification requise pour postuler comme enseignant soit un B.Ed. Les Mauriciens savent-ils qu’un B.Ed est équivalent à un Degree + PGCE ? C’est n’importe quoi ! Et cela ne se passe qu’à Maurice. Pourvu que la survie de l’institution soit assurée.
Si à l’avenir, ce sont les diplômés du MIE qui seront uniquement chargés de l’enseignement dans le secondaire, comme c’est le cas dans le primaire, ce serait une catastrophe.
Allez-vous soutenir ce projet de loi ?
C’est un projet national qui a pour but de rehausser le niveau du MIE. Nous allons soutenir tous les projets qui seront dans l’intérêt de l’enfant mauricien.
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