Midlands : les habitants réclament des drains en urgence

La région de Midlands est considérée par ses habitants comme « l’enfant pauvre » en matière de construction de drains. De 2014 à ce jour, soit en presque quatre ans, seulement Rs 1,8 million ont été allouées par les autorités sous cet item.

De janvier à décembre 2014, Rs 1,5 million ont été décaissées, pas un sou de janvier 2015 à juin 2016 (18 mois) et Rs 344 205 seulement pour l’année financière 2016/2017. Pas moins d’une douzaine de sites ont été identifiés comme des endroits à risque lors des grosses pluies et d’inondations, nécessitant des travaux urgents. Toutefois, en raison de la maigre somme obtenue des autorités, des travaux seront effectués à six endroits seulement, notamment à Mosque Road,  et aux rues Ramrakeea, Aubeeluck, S. Basenoo, Ramenden et Erigadoo.

Les habitants déplorent « une politique de deux poids, deux mesures » et avancent que le village voisin, 16ème Mille, aurait obtenu Rs 5,5 millions, rien que pour l’année financière 2016/2017. « Nous sommes heureux pour le village de 16e Mille, mais il faut que le budget soit équitablement distribué. Nous aimerions être traités sur un pied d’égalité, surtout que nous faisons face à de gros problèmes d’accumulation d’eau depuis quelques temps. Il devient urgent que des travaux soient entrepris », explique un habitant.

«Lotorite pa pe fer narnye. Monn bizwin pay dan mo pos pou met impe later pou ampes delo desan kot mwa.»

Deux sites ont été identifiés pour des travaux prioritaires. Primo, le nettoyage du drain qui longe l’autoroute à hauteur de Midlands. Selon des riverains, ce drain n’a pas été nettoyé depuis de nombreuses années (voir photo). « A sak fwa zot [les autorités] vini, zot zis koup lerb ek met erbisid. Li pa ase », souligne un des habitants affectés par cette situation. En effet, des branches, des pierres et d’autres débris se sont entassés dans ce drain au fil du temps. Ce qui fait que, lors des grosses pluies, l’eau déborde et descend vers le village. « Si enn lapli tombe enn erdtan, ase pou nou koumans gayn problem. Delo ki desan dan drin la rant trwa plass e li desan li vinn dan vilaz. Plis qui enn santenn lakaz afekte par sa », ajoute-t-il.

Secundo, les retaining walls existants nécessitent d’être consolidés et rehaussés. « Ena plass delo pe inflitre amba retaining wall la e li traverse rant dan bann lakaz », précise-il. Il faudrait, selon les habitants, prolonger le retaining wall d’une centaine de mètres pour empêcher que l’eau ne se déverse dans le village à d’autres endroits. 

Nos interlocuteurs indiquent qu’à plusieurs reprises, l’attention des autorités a été attirée sur ces problèmes, mais en vain. « Je ne peux plus compter le nombre de fois où des députés sont venus constater la situation, surtout durant les grosses averses. Me apre zot ale enn sel ale ! Mo tifi pe marye, monn bizin pran lakaz prete ek vwazin », fustige cet habitant, dont la maison est inondée à chaque grosse pluie. « Mo latrinn deborde sak fwa, sa delo malang la rant dan lakaz e lapolis inn mem trouv lever pe marse dan mo lakaz », déplore cet habitant.

Un voisin indique, pour sa part, qu’il a dû solliciter les services d’un entrepreneur privé pour empêcher que l’eau ne s’infiltre chez lui. « Lotorite pa pe fer narnye. Monn bizwin pay dan mo pos pou met impe later pou ampes delo desan kot mwa. Me a sak fwa mo pa pou capav paye », fustige-t-il. Une autre habitante indique qu’elle a changé deux fois de réfrigérateur. « Kan delo rantre, tou mo ban meb ek elektromenaze abime. Komye tan pou ale koumsa ? » se demande-t-elle.

Sollicité pour une réaction, l’un des conseillers du village, Yusuf Sooklall, dit être au courant du problème. « J’ai déjà envoyé deux lettres en ce sens aux autorités, une première en mai 2016 et une autre ce mois-ci, après le passage de la dépression Carlos. Une site visit est prévue dans les jours à venir et nous espérons pouvoir résoudre ces problèmes aussi vite que possible », précise-t-il.