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Midlands Government School: deux écoliers font la loi

Le personnel enseignant de l’école primaire de Midlands ne sait plus quoi faire. Deux écoliers y sèment la terreur depuis quelque temps, sans que les adultes – parents et enseignants – ne puissent trouver une solution pour améliorer leur comportement. Il en ressort qu’ils « n’écoutent personne. »

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Il n’est qu’en Std V, mais terrorise les instituteurs et les élèves de l’école primaire de Midlands. « Ce garçon-là souffre d’un problème psychiatrique et suit un traitement à l’hôpital Brown-Séquard. Il vient à l’école avec un couteau. Tout le monde a peur de lui parler. D’ailleurs, il n’écoute personne », lance Yusuf Sooklall, président de la Parents-Teachers’ Association (PTA). Pour notre interlocuteur, ce serait la maladie qui le pousserait à agir ainsi. « Un jour, j’ai posé mes mains sur ses épaules et je lui ai demandé de ne plus se comporter ainsi. Il m’a répondu : «kot ou problem ladan ?» Il ne veut rien comprendre. » Selon Yusuf Sooklall, le garçon ne prendrait pas régulièrement ses médicaments pour son problème psychiatrique. « Ses parents disent qu’ils ne peuvent pas toujours se rendre à Beau-Bassin, faute de moyens », rapporte-t-il. L’enfant habite la région. Nous avons donc voulu rencontrer ses parents. Lorsque nous débarquons chez lui, l’écolier est assis dans la cour, seul. La maison est dans un état d’abandon total. Il y manque des vitres dans les portes et les fenêtres. Les parents n’y sont pas. Il est vendredi, mais le garçon n’est pas allé à l’école. Nous apprenons par une tierce personne que son père est maçon et que sa mère est malade. Elle serait chez des proches à Pailles. L’écolier fait sa loi en compagnie d’un autre camarade qui, lui, est en Std VI. Ce dernier habite Résidences Anoska, Forest-Side. Lorsque nous débarquons chez lui au cours de la même journée pour rencontrer ses parents, ceux-ci sont justement à la maison. Ils ont dans la trentaine et vivent dans un taudis, sans eau ni électricité, en compagnie de leurs six enfants. Le père, Cliff Richard, est laboureur. Il dit travailler quand il trouve du travail. Sa femme, Valenka, est femme au foyer. Le couple nous confie que le fils est à l’école. « Il n’écoute ni sa mère, ni moi. Il n’en fait qu’à sa tête. Quand il est à la maison, il ne pense qu’à sortir pour aller taper dans un ballon quelque part. Il ne veut pas étudier et dit qu’il n’a pas de devoir à faire », raconte le papa. À l’école, quand les autres enfants sont en classe, ajoute la maman, « son ami et lui jouent au ballon dans la cour. » Le petit, dit-elle, souffre d’épilepsie. Mais que font les adultes ? Il nous revient que les enfants concernés menacent les instituteurs qui ont voulu ramener les deux garçons à l’ordre. Un jour, l’un d’eux est sorti de la classe pour revenir avec des pierres. Une autre fois, ils ont lancé des pierres sur les voitures des instituteurs. « Le ministère est au courant du problème, ainsi que la directrice de la Zone 3, le président de la PTA et d’autres syndicats tels la Government Teachers’ Union. Nous ne pouvons en dire plus », a répondu une source de l’école de Midlands.  


   

Saleem Choolun de la GTU: « Ces enfants ont besoin d’affection »

Le secrétaire général de la Government Teachers Union (GTU) déplore une recrudescence de violence dans les écoles primaires. « Les enfants font leur propre loi et connaissent leurs droits », déplore-t-il. Saleem Choolun demande aux parents d’inculquer des valeurs morales à leurs progénitures car « il faut attaquer le problème à la source. » Dans le cas des deux élèves de l’école de Midlands, Saleem Choolun pense que l’univers dans lequel ils évoluent a un gros impact sur leurs jeunes esprits. Surtout ce garçon laissé à lui-même. « Il est évident que cet enfant manque d’affection. Les enfants ont besoin d’affection sinon leur comportement commence à devenir erratique », soutient-il.  


   

Les deux élèves mis en SEN

Après avoir été mis au courant de ce qui se passe à l’école de Midlands, le ministère de l’Education a réagi en confiant les deux garçons, ainsi qu’une autre fille, à l’unité Special Education Needs (SEN) qui est gérée par des enseignants spécialisés. Dans une déclaration au Défi Plus, une source du ministère a expliqué que ces deux enfants ont besoin « d’un nouvel accompagnement pédagogique. Le ministère fait le nécessaire. Nous déployons tous nos efforts pour une éducation inclusive », a-t-elle ajouté. L’ensemble des enseignants n’est pas satisfait pour autant, selon une autre source, puisque cela ne donne pas les résultats escomptés.

 

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