La police commence à y voir plus clair dans son enquête sur le meurtre de Gilbert Narrainsamy, un homme de 35 ans tué le 16 février sur un terrain boisé longeant l’autoroute de La Vigie. Un des suspects, un dénommé Jean-Antoine Michael L’Onflé, s’est mis à table.
Environ deux mois se sont écoulés depuis le meurtre de Gilbert Narrainsamy. Cet homme de 35 ans a été tué sur un terrain boisé à La Vigie le 16 février 2022. Mais un rebondissement de taille est survenu dans l’enquête. Jean-Antoine Michael L’Onflé, un des suspects, a avoué avoir fracassé le crâne du trentenaire à coups de pierre.
Il a précisé lui avoir asséné deux violents coups à la tête et un autre à la poitrine. Selon ses dires, deux complices, Nicolas Désiré Fidèle et Tony Fanchin, l’auraient aidé à traîner la victime ensanglantée sur plusieurs mètres avant de l’abandonner sur place. Ces derniers ont rejeté toute implication dans ce meurtre.
Le mobile du crime serait lié à un vol présumé de plants de cannabis. Jean-Antoine Michael L’Onflé, qui vivait sous une tente dans les bois à La Vigie, soupçonnait le trentenaire d’avoir fait main basse sur des plants leur appartenant.
Tout remonte au mercredi 16 février 2022. Gilbert Narrainsamy, accompagné de sa concubine et de leur fils de deux ans, s’était rendu à Butte-Chaumont pour cueillir des goyaves de Chine et par la même occasion, des plants de cannabis. « Mo misie ti kone kot ena bann zafer la. Ena enn ta mas laba », avait raconté Julia, la compagne, dans les colonnes du Défi Plus peu après le meurtre.
Mais sur place, ils se sont heurtés à un obstacle majeur. Jean-Antoine Michael L’Onflé et ses complices se seraient jetés sur Gilbert Narrainsamy, lui reprochant de leur voler des plants de cannabis dans ce champ de Butte-Chaumont. « Nou kone tomem ki pe vinn kokin nou », lui aurait lancé l’un d’eux.
Le trentenaire a ensuite été roué de coups. Dans sa première version, Jean-Antoine Michael L’Onflé avait fait croire aux enquêteurs que le jeune homme avait été pris à partie par d’autres individus qui se trouvaient dans ce champ. Il avait prétendu avoir joué le rôle du bon Samaritain en raccompagnant la compagne et l’enfant de la victime jusqu’à l’autoroute.
Dans sa déclaration à la police, Julia avait toutefois affirmé que c’est Jean-Antoine Michael L’Onflé qui avait agressé son mari. « Linn ris li ek linn tap li de kalot ek enn kout pwin. Mo bolom inn tom assize », avait-elle dit. La Criminal Investigation Division de Curepipe, dirigée par le surintendant Surnam, l’avait même conduite sur le lieu du crime. Elle avait expliqué l’itinéraire qu’ils avaient suivi, son compagnon et elle, ce jour-là.
Les enquêteurs ont ensuite confronté Jean-Antoine Michael L’Onflé à de nouveaux éléments recueillis au cours de l’enquête. Il a été interrogé par l’escouade de l’inspecteur Nundoo, les sergents Gooroovadoo et Ahamadally ainsi que les limiers Nowzadick, Francoise, Surfoodeen et Azie. Le suspect, qui avait déjà participé à une reconstitution, s’est finalement mis à table.
L’autopsie pratiquée par le Dr Sudesh Kumar Gungadin a conclu qu’il y a eu « foul play » et que le décès a été provoqué par des « cranio-cerebral injuries ». Les trois suspects sont poursuivis de meurtre devant le tribunal de Curepipe.
Quant à Julia, elle a vécu un véritable traumatisme. Elle revoit son compagnon, alors qu’il se faisait tabasser, la suppliant de prendre leur fils de deux ans et de fuir les lieux. Le lendemain, vers 6 h 30, ne voyant pas son compagnon rentrer, Julia s’était rendue au poste de police d’Eau-Coulée et à celui de Curepipe.
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