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Meurtre à Goodlands - Le suspect : «Monn pran enn beton arme monn tapp lor so latet»

À Goodlands mercredi soir, Jean François Boismartin (50 ans), n’a pas survécu au coup porté par Siven Stephen Montalent (29 ans), le frère de sa compagne qui est en liberté conditionnelle depuis une quarantaine de jours. Le suspect a avoué à la CID ne pas avoir digéré que la victime l’accuse de lui avoir volé Rs 2 000.

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« Mo finn pran enn beton arme monn tap lor so latet », a avoué Siven Stephen Montalent, le compagnon de la sœur de Jean François Boismartin, aux enquêteurs de la CID de Goodlands. Arrêté, le suspect a relaté aux hommes de l’inspecteur Gunga dans les moindres détails ce qui l’aurait poussé à bout. En effet, le meurtrier présumé a un lourd casier judiciaire. Après environ un an d’emprisonnement, pour une affaire de vol chez l’avocat Ashley Huranghee, il a regagné son domicile rue Gopal, à Goodlands. Il habitait au rez-de-chaussée alors que sa sœur Mayenne Cadervalloo, son compagnon et leur fils de deux ans occupaient l’étage.

Dès son retour chez lui, Siven avait constaté que Jean François Boismartin avait de mauvaises fréquentations. « Deux de ses amis venaient fréquemment à la maison pour la consommation d’alcool. Tou lezour sa pe ale koumsa. Li finn mem donn enn so bann kamarad enn lasam pou reste », a expliqué le meurtrier présumé aux enquêteurs. Il souligne qu’il ne pouvait tolérer cette situation et les frictions étaient inévitables avec le concubin de sa sœur.

Mardi, la veille du drame, au cours d’une conversation, Jean François Boismartin l’aurait accusé de lui avoir volé Rs 2 000. Le jour suivant, la victime aurait une fois de plus reçu ses amis à la maison. « Depi midi zot pe bwar », a-t-il ajouté. Aux alentours de 16 heures, une première dispute a éclaté entre les deux hommes. « Une nouvelle fois, il m’a accusé d’avoir volé ses Rs 2 000. Il m’a dit qu’il allait me dénoncer à la police.» Jean François Boismartin a quitté la maison.
Peu après 18 heures, l’ex-époux de Mayenne Cadervalloo est venu à la maison avec leur fils de 18 ans. « Je lui avais offert des légumes»,   a-t-il expliqué à la cour. Jean François Boismartin est arrivé vers 19 h 15. Ses deux amis, son épouse Marie France et son fils de deux ans l’accompagnaient.

« Mo finn trouv disan sorti »

C’est ainsi qu’il a croisé une fois de plus Siven. La tension est monté d’un cran entre les deux hommes. «  Nou finn diskite. Ler li pe ale, mo finn donn li de kout pwin. Mo finn pran enn beton arme ki ti anba, mo finn tap li enn sel kout. Mo finn trouv disan sorti », a précisé le meurtrier présumé.

Pourchassé alors par les amis de Jean François Boismartin, Siven devait prendre la fuite. « Mo finn galoupe mo finn al lakaz. »

De son côté, Mayenne Cadervalloo a accouru vers la victime. « Mo finn donn li bwar dilo me zame li finn leve », a relaté la femme encore sous le choc. Au centre médical de la localité, où il a été transporté, le personnel soignant a constaté que Jean François Boismartin avait déjà rendu l’âme. L’autopsie a révélé que la victime a succombé à une fracture du crâne. Les limiers ont dû enfoncer la porte de la maison pour arrêter Siven. Sans plus tarder, il est passé aux aveux.

Après une nuit en cellule policière, Siven a été présenté à la cour de Pamplemousses, jeudi, sous une charge provisoire de meurtre. Il a par la suite participé à une reconstitution des faits. Le suspect a indiqué aux hommes du SP Callee l’endroit où il avait jeté le morceau de béton armé. Cette pièce à conviction a pu être récupérée dans les buissons à quelques mètres de la maison. Il a été reconduit en cellule policière.


Marie France Boismartin, l’épouse de la victime : « Il voulait revenir chez nous »

La première épouse de la victime est effondrée. Mariée depuis une trentaine d’années, cela faisait trois ans que Jean François Boismartin s’était séparé d’elle. « Un jour, il a refait sa vie avec une autre femme. Mais nous gardions contact. Il venait souvent à la maison. » Le soir du drame, son époux est venu la voir. « Il m’a dit qu’il voulait revenir vivre chez nous. Je suis partie avec lui prendre ses affaires. Alors que j’étais dans la voiture, on est venu m’annoncer qu’il avait été agressé. »

Mayenne Cadervalloo, la compagne de la victime : « Ils étaient en bons termes auparavant »

Mayenne Cadervalloo, la concubine de Jean Francois Boismartin, a perdu son compagnon. Son frère se retrouve derrière les barreaux. « Ils étaient en bonne intelligence autrefois. Ils allaient même travailler ensemble. Depuis quelques jours, Jean François reprochait à Siven d’avoir volé son argent. Lorsque je lui ai demandé si c’était vrai, il a tout réfuté. » Après ce drame, elle se retrouve désormais à élever seule son fils de deux ans.

 

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