Faits Divers

Meurtre de Ramdial Pateetroy - Dhanjay, le fils de la victime : «Que justice soit faite»

Ramdial Pateetroy, 56 ans, avait quitté femme et ses deux enfants pour aller vivre chez sa sœur à Balisson, Rose-Belle. Lors une soirée arrosée dimanche dernier, le quinquagénaire a été roué de coups et n’a pas survécu à ses blessures. Ses neveux ont été arrêtés.

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Destin tragique… Ramdial Pateetroy a été agressé par ses neveux, dimanche dernier. Il a été ensuite mis au lit, mais il ne s’est jamais réveillé. Les neveux, Dinesh H., 40 ans, et Ashley H., 28 ans, soupçonnés de meurtre, sont en détention. Dhanraj, 30 ans, le fils de Ramdial Pateetroy, réclame justice.

Veena, l’épouse de la victime, a dû mal à cacher ses regrets. Cela faisait plus de 30 ans qu’ils étaient mariés. Personne ne se doutait que Ramdial, décrit comme un bon travailleur, allait un jour sombrer dans l’alcool. « J’habitais à Palma quand nous nous sommes connus », relate Veena, âgée de 52 ans. Ramdial, issu d’une famille modeste, habitait, lui, à Mare-Chicose. Ils se sont mariés et Veena s’est installée à Mare-Chicose.

« Li ti pe travay lor tablisman, apre linn arete », dit-elle. « Ramdial a ensuite pris de l’emploi dans une ferme. »

Pour le couple, tout va pour le mieux. Comme la ferme se trouvent à Quatre-Bornes, Veena  et Ramdial décident de trouver une maison non loin. « Nous avons pu avoir une maison à louer à Palma. Il était sérieux dans son travail », poursuit Veena. Peu après, elle tombe enceinte et donne naissance à un garçon, Dhanraj. Voulant ce qu’il y a de mieux pour son fils, le couple économise sou par sou pour acheter un lopin de terre à Beaux-Songes. « Noun travay tou le de pou kapav aste later la », confie Veena.

Penchant pour la bouteille

Mais le bonheur ne dure pas. Ramdial commence à boire. « Linn tom dan labwason akoz so bann frekantasyon », se désole la quinquagénaire. En quelques années, la vie du couple prend un sale coup. Selon la veuve, Ramdial, en raison de son penchant pour la bouteille, ne peut garder un emploi longtemps. « Il a perdu son poste à la ferme car il s’absentait trop. S’il buvait la veille, le matin, il ne pouvait se réveiller pour aller au travail », se souvient Veena. Entre-temps, elle donnera naissance à son second enfant, une fille.

Mais le penchant pour l’alcool de Ramdial n’est pas pour arranger les choses. Face à cette situation, ses proches décident de lui parler. « Ils lui ont dit que ses enfants avaient besoin de lui. Il a fait des efforts pour arrêter de boire. De son propre chef, il s’est rendu dans des centres de sevrage. Il lui arrivait alors de tenir deux ou trois mois sans toucher à une goutte d’alcool, mais dès qu’il travaillait et touchait sa paie, il replongeait », dit Veena, tristement.

N’en pouvant plus de cette situation, elle en parle aux frères de son époux. « Il avait trouvé de l’emploi au centre d’enfouissement de Mare-Chicose. Il ne rentrait à la maison que le week-end. Cette situation a duré au moins trois ans. J’ai dû me débrouiller pour envoyer nos enfants à l’école. Sans le soutien de la famille, cela n’aurait jamais été possible », dit-elle.

Ramdial, qui a recommencé à boire, ne conservera pas son travail à Mare-Chicose où travaillait également sa mère. « Il savait que ses frères n’appréciaient pas son comportement. Ces derniers le réprimandaient. Mon époux a fini par quitter le toit conjugal pour aller vivre chez sa sœur à Rose-Belle », indique Veena.

Ramdial Pateetroy se fait alors de plus en plus rare à Beaux-Songes. « Nous le voyions à peine », explique son fils Dhanraj. Veena explique que ses enfants et elle n’entretenaient pas de bonnes relations avec la sœur de son époux.

Entre-temps, Ramdial a pris de l’emploi comme agent d’entretien dans un supermarché de la région. « On le voyait seulement quand nous faisions un detour par le supermarché. Il nous donnait alors de ses nouvelles », explique Dhanraj. La dernière fois que la famille s’est réunie remonte à décembre de l’année dernière. « Je suis devenu papa et nous nous sommes rencontrés chez un oncle. C’était la dernière fois que nous l’avons vu », ajoute le jeune homme. Dhanraj souhaite que justice soit rendue à son père.

 Chez sa sœur, les habitudes de Ramdial n’ont pas changé. C’est justement son penchant pour la bouteille qui lui aura été fatal dans la nuit du 8 octobre. Ce soir-là, il s’est rendu à la boutique du coin et y a consommé de l’alcool. Alors qu’il rentrait, il a fait une chute dans la rue. Un voisin de sa sœur a prévenu ses neveux, Dinesh et Ashley. Comme Ramdial ne voulait pas se laisser faire, Dinesh l’aurait roué de coups alors qu’il le ramenait à la maison.

« Linn gifle tonton ek linn donn li kud pwen. Inn met li lor lili e inn dir li res lamem », a expliqué Ashley dans son récit à la police. Nul n’avait pensé que l’oncle ne se réveillerait pas. En constatant que Ramdial gisait inconscient, les deux hommes ont informé leur mère. Ils l’ont conduit à l’hôpital Jawaharlal Nehru où le personnel soignant a constaté son décès.

L’autopsie a conclu à une rupture du foie provoquée par des coups. La police criminelle de Rose-Belle a alors procédé à l’arrestation des deux frères. La version de l’aîné n’a pas encore été enregistrée. Il a demandé à être assisté par un avocat commis d’office.

Triple tragédie

Pour Giantee, la sœur de Ramdial Pateetroy, c’est une triple tragédie qui s’abat sur elle. « Mo santi mwa pre pou tonbe », lâche-t-elle. Elle a perdu son frère et ses deux fils sont derrière les barreaux. « Je n’ai pas vu ce qui s’est passé, mais mes garçons ne peuvent avoir commis un tel acte. Ils aimaient leur oncle et adoraient le taquiner. Mon fils est aller le chercher à la boutique pour le mettre au lit », dit-elle. La police criminelle est sur la piste du troisième frère  qui aurait été présent le jour du drame. L’enquête est placée sous la supervision du surintendant de police Pedre.

 

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