Live News

Meurtre de Jacques Bathilde : les activités liées aux jeux seraient-elles le mobile du crime ?

Meurtre de Jacques Bathilde C’est vers 3 heures du matin, le jeudi 25 août, que des malfrats auraient étouffé l’ex-policier avec sa couette.

Des habitués du Champ-de-Mars affirment que Jacques Bathilde était très connu dans le monde hippique et que c’était un bookmaker. Des allégations que réfutent les proches de l’ex-policier, qui a été retrouvé mort à son domicile jeudi.

Publicité
Jacques Bathilde était un passionné de
courses et de football, selon son neveu.

 

Jacques Bathilde a-t-il été victime d’un règlement de comptes ? Cet ex-policier de 61 ans, retrouvé mort dans sa chambre jeudi matin à Mont-Roches, a-t-il été tué à la suite d’un vol qui a mal tourné ? C’est ce que tentent d’élucider les enquêteurs.

Selon nos recoupements d’informations, le sexagénaire serait un bookmaker. Il serait, d’ailleurs, très connu dans le monde hippique. Du moins, à en croire des habitués du Champ-de-Mars. « Enn gran dimounn sa. Ou pa pou trouv li dan Champ-de-Mars. Li zwe away. Me zot tou konn li », lâche l’un d’eux. « Ena bookmaker kouver zwe ar li. Li fer kont dan mardi ek merkredi. »

Jacques Bathilde, qui opérait par téléphone, aurait eu affaire à de gros parieurs, misant des sommes allant de Rs 100 000 à plusieurs millions de roupies. Il semblerait que des bookmakers faisaient des allées et venues chez lui et que le vendredi soir, plusieurs personnes faisant partie de son cercle d’amis se rendaient à son domicile pour discuter de courses hippiques.

Ennuis de santé

Les proches du sexagénaire confirment que ce dernier était un passionné de courses. Mais ils réfutent les allégations selon lesquelles Jacques Bathilde était un bookmaker et exerçait dans des activités liées aux jeux. Pour Jean Luc Bathilde, le neveu du défunt, son oncle « était un grand passionné de courses et de football comme bon nombre de Mauriciens. Mais il n’opérait pas comme bookmaker clandestin ». Il concède que son oncle misait de temps en temps, « mais il n’était pas un heavy gambler non plus ».

Ce que l’on sait de Jacques Bathilde, c’est qu’après ses études secondaires au collège Eden, il avait trouvé un emploi dans l’hôtellerie. Il avait ensuite décidé d’entrer dans la force policière. Sa candidature avait été acceptée. Il avait travaillé au poste de police de Barkly, à la Special Supporting Unit et dans un poste de police à Rodrigues.

Jacques Bathilde avait également été posté à la Transport Guard Room où il exerçait comme chauffeur pour le compte d’un ex-commissaire de police. Le sexagénaire avait même accédé au rang de caporal. Il a exercé pendant une trentaine d’années au sein de la force policière. Mais sa famille explique qu’il avait opté pour une retraite anticipée, car il avait des ennuis de santé.

Ses proches le décrivent comme un bon vivant. « Il était très proche de tous les membre de sa famille. Il aimait s’occuper de tout le monde. Il adorait parler de courses, de football et de politique. C’était quelqu’un de serviable qui était apprécié dans le voisinage », confie son frère aîné Judex, âgé de 64 ans. L’ex-policier avait-il des problèmes ? Son frère affirme que non. « S’il avait eu des problèmes, il me l’aurait dit. Nous étions tellement proches. Nous parlions beaucoup », soutient Judex.

Divorcé, Jacques Bathilde s’était remarié avec Paulette, une Réunionnaise, avec laquelle il a eu un fils aujourd’hui âgé de 21 ans. Cette dernière est arrivée à Maurice jeudi après-midi. « Pour moi, mon époux restera toujours vivant. Il me donnera la force de surmonter mon chagrin », confie-t-elle. Elle précise avoir parlé à son mari pour la dernière fois lundi. « Il venait de subir une intervention chirurgicale. Il m’a dit qu’il était fatigué. Il avait prévu de se rendre à La Réunion la semaine prochaine », relate Paulette Bathilde.

Quant à l’hypothèse selon laquelle son mari aurait eu des problèmes avec certaines personnes, elle la balaie d’un revers de la main. « Il ne m’a jamais dit qu’il ne se sentait pas en sécurité. Au contraire, il me donnait souvent des conseils pour que je me protège, me disant de bien fermer portes et fenêtres », conclut la veuve de l’ex-policier.

Les effets personnels intacts

C’est aux petites heures du jeudi 25 août que les malfrats ont commis leur forfait. L’heure de la mort est estimée aux alentours de 3 heures du matin. Jacques Bathilde se serait fait surprendre par des malfrats qui l’auraient étouffé avec sa couette. L’autopsie, pratiquée par les Drs Maxwell Monvoisin et Prem Chamane, les médecins légistes de la police, ont attribué le décès à une « smothering asphyxia ».

Quant à la chambre du sexagénaire, située à l’étage, elle était sens dessus dessous. L’ordinateur portable de la victime ainsi que d’autres effets personnels n’ont pas été touchés. Ce n’est pas le cas du coffre, qui contiendrait une forte somme d’argent, à en croire Pascal Bathilde, 35 ans, le fils de la victime. Durant son interrogatoire, il a dit aux enquêteurs qu’il pense que le coffre emporté contenait Rs 300 000.

L’enquête est menée par la Woman Chief Inspector Ramdour et son équipe du poste de police de Camp-Levieux, ainsi que par l’inspecteur Samynaden de la Criminal Investigation Division (CID) de Camp-Levieux. Elle a été placée sous la supervision du surintendant de police Bansoodeb de la CID Western, l’inspecteur Tajoo de la Major Crime Investigation Team et l’assistant surintendant de police Gerard, sous la supervision de l’ACP Reekoye.

Le neveu de la victime : « je n’ai jamais eu de problèmes avec lui »

Les limiers de la Major Crime Investigation Team ont interrogé le neveu de la victime, âgé de 25 ans, vendredi. Cet habitant de Roches-Brunes, qui est en liberté conditionnelle dans le cadre d’une affaire de vol avec violence, a raconté aux enquêteurs que c’est un de ses amis qui lui a annoncé le décès de son oncle et qu’il s’est rendu chez lui dès qu’il l’a appris. Le jeune homme, qui travaille chez un bookmaker, a aussi affirmé aux enquêteurs qu’il n’a jamais eu de problèmes avec son oncle. La concubine du jeune homme a elle aussi été interrogée. Le couple a ensuite été autorisé à rentrer chez lui.
 

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !