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Metro Express : l’exode commence au vieux quartier de la Montagne

Le délai accordé à certains habitants du quartier de La Butte, aussi dit de la Montagne, pour évacuer les lieux expire ce jeudi 31 août. Cependant, le ministère des Infrastructures publiques les autorise à faire une dernière fois le « qurbani » dans leur maison, en attendant la fin des célébrations de l’Eid ul-Adha.

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Azam Rujubali et les membres de sa famille sont les premiers habitants à être expulsés. Parmi la quinzaine de propriétés requises, seules deux seront complètement rasées, l’une étant la maison des Rujubali. L’autre a été évacuée il y a une semaine. Les autres seront partiellement acquises par l’État pour les besoins du projet. Un comité se réunit ce jeudi 31 août pour examiner chaque cas. C’est ce qu’a affirmé le ministre des Infrastructures publiques, Nando Bodha, le mercredi 30 août. Entre-temps, des habitants font leurs valises.

Mercredi soir, certains bagages sont déjà faits. Des objets, entassés à la va-vite dans des sacs en plastique, jonchent le sol. Dehors, assis sur une chaise, Azam Rujubali grille cigarette après cigarette. Il s’efforce de retenir ses larmes devant ses proches. Sa sœur handicapée, son fils, sa belle-fille, sa fille et son épouse malade sont assis aux quatre coins de la maison. Ils évitent de se regarder.

Dans la journée, des inspecteurs du ministère des Infrastructures publiques se sont rendus au domicile d’Azam Rujubali pour lui rappeler que le délai qui lui était imparti expire ce jeudi 31 août. Il a été sommé d’évacuer sa maison. Sinon, il sera expulsé, selon les dispositions de la loi. Il devra signer des documents ayant trait à la compensation que le gouvernement lui accordera, soit la somme de Rs 1,8 million.

Mise en demeure

« J’y ai passé 40 ans de ma vie », affirme Azam Rujubali. Il ne baisse pas pour autant les bras. « Je mettrai ma famille en sûreté dans une maison en attendant la compensation. Je reviendrai ici. Je résisterai jusqu’au dernier moment. » Il tient entre ses mains un document du ministère du Logement et des terres. Cette notice a été servie aux squatters de la Montagne des Signaux, à la rue Mgr Leen. Elle stipule que les lieux sont en proie aux glissements de terrain.

Azam Rujubali compte utiliser ce document pour faire servir une autre mise en demeure à l’État, vu que celui-ci n’a pas accepté les conditions de la première déposée mardi. « Le gouvernement affirme que ce site est dangereux et veut y installer des rails. C’est contradictoire. Je contesterai ce projet avec ce document. » L’habitant de La Butte entend bien se battre jusqu’au bout.

Les Rujubali savent que c’est peut-être la dernière nuit qu’ils passent entre ces murs qui les ont toujours abrités. Le père d’Azam Rujubali louait ce terrain de l’État à bail. Azam Rujubali s’est marié dans cette maison. Ses deux enfants y sont nés. Son fils s’y est marié à son tour. La sœur handicapée d’Azam Rujubali, dont il a la responsabilité, vit dans une autre maison sur la propriété. En attendant d’acheter une maison avec la compensation, ils habiteront chez des proches. Ils gardent l’espoir que l’État leur accordera un autre délai. D’une source policière, il nous revient que les forces de l’ordre se tiennent prêtes à toute éventualité. « Nous prêts à descendre sur le terrain en cas de manifestation », apprend-on.


L’effondrement de la route à La Butte passé à la loupe

Après l’effondrement d’une partie de la route à La Butte en début de semaine, un promoteur a été sommé de s’expliquer mercredi. Ses travaux sont à l’origine du problème. Il était devant les membres du National Disaster Risk Reduction and Management Centre. Il a soumis ses plans d’excavation. Il devra réparer les dégâts à ses frais. C’est du moins ce qu’affirme une source interne. Le promoteur a creusé en dessous de la route. C’est ce qui a causé l’effondrement, selon une autre source.

Nando Bodha : « Un comité se rencontre ce jeudi pour étudier les cas séparément »

Un comité se réunit ce jeudi 31 août pour rencontrer les habitants de La Butte individuellement. C’est ce qu’a dit le ministre des Infrastructures publiques à l’inauguration d’un Traffic Centre, à Réduit, mercredi.

Selon Nando Bodha, à chaque étape de la conception du projet Metro Express, l’accent a été mis sur la sécurité, notamment au niveau des spécifications pour les appels d’offres. « La Japan International Cooperation Agency a rédigé un rapport, tout comme la Singapore Cooperation Enterprise. Dans le contrat de Larsen & Toubro, il est stipulé qu’il doit mener toutes ses études géotechniques avant de concevoir le design approprié afin que les conditions soient réunies. »

Le ministre a aussi dit que le projet devait se faire dans de meilleures conditions : « On doit faire en sorte d’avoir des garanties. On doit confier le site à Larsen & Toubro. C’est la raison pour laquelle on a dit qu’il fallait une date butoir. » Nando Bodha a souligné qu’il rencontrerait les syndicats et les compagnies d’autobus, qu’il irait ensuite au Conseil des ministres et qu’il y aurait un comité ministériel qui dégagerait un accord-cadre. « Je rencontre les opérateurs du transport, dont la CNT, UBS et Rose-Hill Transport, ce jeudi. »

Le ministre a indiqué que les moto-écoles deviendront une réalité en octobre. « Les examens des moniteurs ont été complétés. Concernant les piétons, il y aura bientôt une campagne sur le thème : Save Kids Life. »

 

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