Metro Express : l’ACIM réclame un débat national

Le Metro Express ne risque-t-il pas d’être un éléphant blanc? C’est la question que se pose l’Association des Consommateurs de l’Ile Maurice (ACIM). À la veille de la cérémonie de pose de la première pierre, Jayen Chellum, secrétaire général et porte-parole de l’association, a animé une conférence de presse, hier jeudi 9 mars, pour remettre en question la viabilité d’un tel projet qui, selon lui, engloutira plusieurs milliards de roupies rien que pour sa mise en application.

Selon lui, le projet a une approche visionnaire mais non-inclusive. Il estime qu’un projet de cette envergure doit avoir l’approbation de toute la population et il aurait dû y avoir un référendum à ce sujet. « Le gouvernement avait assuré dans son programme électoral qu’il y aurait des référendums pour les sujets importants et qui concernent l’intérêt public. La population a le droit de donner son avis sur ce projet. »

Autre point soulevé par le secrétaire général de l’ACIM: le coût du projet. Jayen Chellum assure que, selon les estimations de l’ACIM, le coût du Metro Express est légèrement supérieur à
Rs 40 milliards. « Dans une lettre, adressée à l’ACIM en novembre 2015, Nando Bodha (le ministre de tutelle, Ndlr) annonçait que le projet passait à Rs 24 milliards avec un coût d’opération de plusieurs milliards additionnels. Il nous avait aussi dit que si le coût dépassait les Rs 35 milliards, le projet ne serait pas viable et mériterait d’être revu. Nos estimations, à l’ACIM, vont au-delà des Rs 40 milliards».

Également présent à la conférence de presse, l’ingénieur mécanique Pooranen Sungeelee a souligné que le trajet entre Curepipe et Port-Louis durera environ 1h30. Il s’est basé sur le Metro Express de Strasbourg pour arriver à cette conclusion. « Le Metro Express fera en moyenne 19 km/h. Le trajet entre Port-Louis et Curepipe sera d’environ 1h30».

Jayen Chellum a souligné, à son tour, qu’un tel projet aurait dû être soumis à un Strategic Impact Assessment afin de connaître les impacts à long terme aux plans écologique, économique et social.