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Metro Express : la guerre des économistes

Le dernier rapport de l’Audit et une alternative au Metro Express ont été au centre des interventions, lors de l’émission « Au cœur de l’info » du samedi 1er avril.

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D’un côté, le conseiller spécial au bureau du Premier ministre, Georges Cheung, défend bec et ongle le projet du Metro Express et de l’autre, l’ancien ministre des Finances Rama Sithanen parle de catastrophe financier qui plongera le pays dans la dette pour des générations.

Georges Cheung n’a aucun doute sur le fait que le Metro Express est la solution qu problème de la congestion routière. « Notre système de transport ne répond plus aux exigences d’une île Maurice moderne », estime-t-il. L’économiste parle du parc de véhicules qui ne cesse d’augmenter, ce qui rendra la situation invivable dans les années à venir. 

Les avantages

Il ne trouve que des avantages à ce mode de transport. Il cite, notamment, une diminution d’au moins 30 % des accidents de la route et une économie de temps pour les voyageurs (43 minutes entre Curepipe et Port-Louis). Il souligne que le métro est un mode de transport écologique pouvant convoyer jusqu’à 160 000 passagers par jour. Pour Georges Cheung, une Bus Lane empirera la situation sur nos routes.

L’économiste maintient que ce projet coûtera entre Rs 17 et 18 milliards. Il réfute les dires d’un ingénieur, qui avait avancé le chiffre de Rs 100 milliards. Selon lui, le Metro Express sera rentable.

Georges Cheung estime qu’une réduction de la consom-mation d’essence et des frais d’entretien permettra au pays d’économiser jusqu’à Rs 5 milliards par an. Pour lui, les gains dépasseront largement le coût du Metro Express.

De plus, il ne pense pas que le gouvernement dépensera des milliards de roupies en termes de subsides. « Si le prix du ticket du Metro Express est le même que celui de l’autobus et si on transporte 160 000 passagers par jour, je ne pense pas qu’on aura besoin de beaucoup de subsides », avance-t-il.

Un autre discours

L’ancien ministre des Finances Rama Sithanen, économiste de formation, tient un autre discours. Sur le plan financier, il maintient que ce sera un désastre pour le pays et un lourd fardeau pour les générations futures. Il explique que les recettes du Metro Express proviendront des passagers et des activités commerciales aux différentes gares. Il estime que les coûts (installation des rails, achat des trains, maintenance et opération, etc.) seront beaucoup plus élevés que les revenus. C’est, selon lui, le cas dans d’autres pays où ce mode de transport existe.

Rama Sithanen avance que c’est pour cette raison que les banques sont réticentes à financer ce projet sans une garantie du gouvernement. D’autre part, une telle garantie augmenterait, selon lui, le poids de la dette publique. Il a émis d’autres réserves, dont le fait que l’arrivée du Metro Express entraînera dans son sillage des licenciements.

Comme solution, Rama Sithanen propose une accéléra-tion de la mise en œuvre du Road Decongestion Programme. Il faut, selon l’ancien ministre des Finances, construire des routes à des endroits stratégiques, ainsi que des pass-overs et des by-passes, établir la connexion entre l’autoroute M1 et l’ancienne route de Coromandel et achever la route circulaire. Il préconise aussi la décentralisation de Port-Louis avec l’introduction du flexi-time et, en dernier lieu, un réseau de navettes rapides qui, selon lui, est un système moderne adopté dans plusieurs pays.


Alan Ganoo : «Des pouvoirs au Public Accounts Committee»

Le président du Mouvement Patriotique souhaite que le Public Accounts Committee (PAC) soit doté de certains pouvoirs lui permettant de mener à bien son rôle de chien de garde. Il réagissait à la suite de la publication du dernier rapport de l’Audit. « Cela fait plus de dix ans que je fais une telle demande, mais jusqu’ici, aucun gouvernement n’y a répondu positivement », dit-il.

Parlant des pouvoirs du PAC, dont il a déjà été président, Alan Ganoo suggère que les fonctionnaires soient appelés à répondre des cas de gaspillage des fonds publics, signalés dans le rapport de l’Audit. Et qu’ils soient sanctionnés par la Public Service Commission, s’ils ne peuvent justifier leurs décisions. 

Le parlementaire souhaite aussi que les ministres soient convoqués devant le PAC, s’ils sont accusés d’avoir donné des directives ayant entraîné un gaspillage des fonds publics. Il propose que le personnel du PAC soit renforcé.

En poussant la réflexion, Alan Ganoo se dit en faveur du déroulement des travaux du PAC en public, afin d’assurer une plus grande transparence. Il a aussi émis le souhait que le rapport du PAC soit débattu au Parlement.

Commentant l’affaire Vijaya Sumputh, le président du MP a proposé la mise sur pied d’une State-Owned Entreprises Service Commission, qui s’occuperait des recrutements et garantirait plus de transparence dans la gestion des corps paraétatiques.

 

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