Le gouvernement veut, depuis plusieurs mois, autoriser les importations parallèles. Cela, afin qu’une marque de produit puisse être importée par plusieurs compagnies. Mais, de puissants lobbies ne sont pas partants.
Publicité
Un moyen pour endiguer des hausses de prix des denrées alimentaires ou autres est de faire jouer la concurrence. Le gouvernement avait annoncé son intention de permettre des importations parallèles. Ainsi, divers opérateurs pourront importer une même marque de produits
À ce stade, cela est quasiment impossible. Car, tout importateur voulant importer un produit déjà sur le marché doit en faire la demande aux détenteurs des droits de ce produit. Et dans la quasi-totalité des cas, ce dernier refuse.
Mais voilà, le projet stagne. Durant des rencontres entre gros importateurs, la Mauritius Chamber of Commerce and Industry (MCCI), le ministère du Commerce et d’autres ministères, les importateurs et la MCCI ont appelé à la prudence. Certains préfèrent le statu quo.
Un comité ministériel avait été mis sur pied pour se pencher sur la question. Celui-ci a terminé son travail et a soumis ses recommandations au gouvernement il y a plusieurs semaines. Toutefois, lors d’une rencontre avec la MCCI et de grands importateurs, ces derniers ont émis des réserves.
Parmi les points mis en avant, le danger de pertes d’emplois par centaines, voire par milliers. L’importation parallèle viendrait, selon eux, concurrencer directement des produits fabriqués à Maurice sous licence internationale. Par exemple, une usine avec de nombreux employés et qui produit des boissons gazeuses. Avec l’importation parallèle, un importateur pourra importer ce même produit de la même marque, mais d’autres pays, et éventuellement à un prix moindre. Du coup, l’usine mauricienne risque de devoir mettre, la clef sous le paillasson.
« La MCCI et de grands importateurs nous ont dit qu’il faudrait être prudents. Le gouvernement a demandé à ce qu’une étude soit commanditée très rapidement auprès de la World Intellectual Property Organisation (WIPO) et l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC). Cela, afin d’en déterminer l’impact, si nous mettons en place l’importation parallèle », explique Jaganathan Rangan, Secrétaire permanent du ministère du Commerce et de la protection des consommateurs.
Lors de l’émission Au cœur de l’info, lundi, celui-ci a expliqué que ces gros importateurs et la MCCI « nous ont dit que cela jouera contre l’industrie locale. Par exemple, des gens pourraient importer à moins cher des yaourts qui sont déjà fabriqués localement et mettre en danger l’industrie locale ».
Pour le gouvernement, le challenge est double. D’une part, les prix pourraient continuer à grimper au grand dam des consommateurs. D’autre part, il a le devoir de protéger l’industrie locale.
Jaganathan Rangan avance que les conclusions de cette étude commanditée auprès de la WIPO et l’OMS permettra aux autorités de prendre une décision. L’étude pourrait aboutir d’ici deux mois environ. « L’objectif d’aller de l’avant est toujours là. Mais on ne peut pas passer au silence les observations de la chambre de commerce et des autres », résume-t-il.
Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !