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Ménopause : un meilleur sommeil pour une meilleure sexualité

Une étude évoque une association entre une durée de sommeil plus court ou des symptômes d’insomnies élevés et une diminution de la satisfaction sexuelle chez les femmes ménopausées.

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Un meilleur sommeil peut mener à une meilleure sexualité, en particulier chez les femmes plus âgées, conclut cette analyse de données de la Women’s Health Initiative, une large cohorte menée sur la santé des femmes. L’étude, présentée dans la revue Menopause confirme l’association entre une durée de sommeil plus courte, des symptômes d’insomnie plus élevés et une diminution de la fonction sexuelle chez les femmes ménopausées.

Au moment de la ménopause, les femmes peuvent connaître plusieurs symptômes d’intensité variable, transitoires ou plus durables. Les manifestations les plus spécifiques sont vasomotrices (bouffées de chaleur, sudation nocturne), génitales (sécheresse et atrophie vaginales) et urinaires (dysurie). Mais entre 30 % et 50 % des femmes se plaignent aussi de troubles moins spécifiques comme des problèmes de sommeil, de l’humeur et des fonctions cognitives. Or, les troubles du sommeil sont connus pour provoquer un éventail de conséquences néfastes pour la santé comme les maladies cardiaques, l’hypertension et la dépression.

Une étude menée par des chercheurs américains et publiée dans le journal de la North American Menopause Society (NAMS) montre que ces derniers peuvent également interférer avec le niveau de satisfaction sexuelle des femmes après 50 ans. Les scientifiques ont analysé les données de 93 668 femmes âgées de 50 à 79 ans inscrites dans une étude d’observation, la Women’s Health Initiative. Parmi ces participantes, 56 % d’entre elles ont indiqué être satisfaites de leur vie sexuelle, 52 % ont déclaré avoir eu des relations sexuelles avec leur partenaire au cours de la dernière année et 31 % se plaignaient d’insomnies.

Leurs résultats ont montré un lien entre la durée de sommeil et la sexualité : une courte nuit (définie comme moins de 7 à 8 heures de sommeil) était associée à une satisfaction moindre. Si ce lien de cause à effet est logique, l’étude établie néanmoins que la relation entre la durée, la qualité du sommeil et la satisfaction sexuelle est restée la même après ajustement d’autres causes possibles de privation de sommeil. Toutefois, elle varie d’un groupe d’âge à l’autre. Les femmes plus âgées sont plus susceptibles d’être sexuellement actives si elles dorment moins de 7 à 8 heures par nuit comparativement aux femmes plus jeunes. Plus précisément, les femmes âgées de plus de 70 ans qui dorment moins de cinq heures sont 30 % moins susceptibles d’être sexuellement actives que les femmes qui dorment sept à huit heures.

Or, « on sait déjà que la prévalence des problèmes de sommeil augmente avec l’âge », expliquent les chercheurs. «Les femmes et les fournisseurs de soins de santé doivent reconnaître le lien entre les symptômes de la ménopause, le sommeil insuffisant et leurs effets sur la satisfaction sexuelle », ajoute le Dr JoAnn Pinkerton, directeur exécutif de la North American Menopause Society.

Les chercheurs concluent que les femmes ménopausées ne doivent donc pas hésiter à prendre en compte cette association et à demander des traitements efficaces pour venir à bout d’un mauvais sommeil dans ce cas précis. Selon eux, l’option de traitement la plus efficace serait les thérapies hormonales.

Pour traiter les symptômes qui impactent directement la vie sexuelle, le Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF) recommande quant à lui le traitement hormonal substitutif de la ménopause dont le principe est de remplacer les deux hormones (l’estrogène et la progestérone) dont la production par les ovaires cesse à cette période.

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