Titulaire d’une maîtrise en Coastal and Ocean Management, Menaka Jugessur, 28 ans, s’est vue confier la responsabilité du Program Coordinator de la filière Maritime Management au Malaysian Consortium for Education Mauritius. Le challenge est une expérience sans précédent pour cette femme engagée dans la cause de l’environnement.
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« Le port est un secteur en plein essor, où les jobs les plus variés sont à pourvoir. »
Tout ce qui touche à la préservation de notre écosystème, à commencer par la faune et la flore maritime, est d’un intérêt majeur pour cette jeune sudiste, native de Mare-d’Albert. « C’est aussi pour cette raison que j’ai pris ce job même si je reconnais que le trajet entre l’institution, située à Belle-Rose, et mon domicile prend beaucoup de mon temps. »
Cette ex-élève du collège Lorette de Curepipe s’inscrit à l’Université de Maurice (UoM) en 2009, où elle passe sa licence en Marine Science Technology, filière qui implique qu’elle fasse aussi du plongeon au niveau 1. « Les étudiants ont plongé jusqu'à une profondeur de 18 mètres afin de recueillir des échantillons de matières à des fins d’analyses », se souvient-elle encore.
Pourquoi ce choix alors que de nombreux jeunes optent eux pour les lettres, le droit et les sciences sociales ? à cette question, elle répond que « d’abord parce que j’ai toujours eu une certaine conviction écologique très portée sur la préservation de nos ressources marines, ensuite parce qu’à cette époque, on parlait beaucoup de débouchés pour des emplois dans le secteur maritime ».
Volontariat à Reef Conservation
Après sa licence, elle part en stage au Mauritius Oceanography Institute et au Mauritius Research Council. Puis, elle prend de l’embauche comme enseignante d’Environmental Management et de Marine Science dans un collège. En 2015, elle entame des études pour décrocher un Master en Coastal and Ocean Management à la défunte Faculty of Ocean Studies de l’Université de Maurice. Une fois sa maîtrise en poche, elle décide de faire du volontariat pour une ONG engagée dans la protection des récifs coralliens.
Au même moment, elle croise un ami qui lui informe que le Malaysian Consortium for Education Mauritius recherche un enseignant pour mettre en œuvre le cursus d’études Maritime Management validées par une licence et une maîtrise. « J’ai pris le poste, d’autant que j’avais une expérience dans l’enseignement et que le sujet correspond à une actualité en ce qui concerne le développement des infrastructures portuaires de Maurice », déclare-t-elle.
Quelque 15 jeunes étrangers, parmi des Malgaches et des Nigérians, se sont déjà inscrits pour les cours de MBA en Maritime Logistics qui débutent en février 2019. La licence, elle, est axée sur le Maritime Management et une autre maîtrise en Management-Integrated Zone. « Pour les Malgaches, nous exigeons qu’ils produisent un certificat de l’International English Language Testing System, afin de nous assurer de leur capacité à suivre ces cours qui sont en anglais, puis, en terme de niveau, c’est un certificat international en conformité avec les normes de notre institution », fait-elle valoir.
Mais, ces cours ne sont pas destinés aux seuls jeunes mauriciens et étrangers, nuance-t-elle. « Nous avons constaté qu’un certain nombre d’employés dans le secteur portuaire à Maurice ne sont pas en mesure d’obtenir des promotions en raison de leurs niveaux, s’ils suivent ces cours, ils pourront certainement palier à ce manquement, car nous sommes la seule institution tertiaire à proposer ces études avancées dans la gestion des ports », enchaîne-t-elle.
Emploi rémunérateur
Si l’institution de Belle-Rose a étoffé son offre académique avec cette filière axée sur la gestion des ports, c’est, d’une part, par souci de répondre à l’attente des jeunes à la recherche d’un emploi rémunérateur une fois leurs diplômes en poche. Et, d’autre part, pour être en phase avec le développement des ports dans la région de l’océan Indien et en Afrique. Menaka Jugessur explique que « c’est un secteur en plein essor, où les jobs les plus variés sont à pourvoir. à Belle-Rose, nous avons choisi de proposer des études dans la gestion des ports, mais il faut aussi mettre ces études en corrélation avec des études en économie et droit maritime, le commerce international, les technologies de pointe et l’écologie, entre autres ». Notre interlocutrice ajouter « qu’en inscrivant ce sujet à notre offre, nous entendons résolument participer à la formation des cadres dans ce secteur en développement où les enjeux dans la logistique maritime prennent également en compte la dimension écologique ».
Il faut en effet savoir qu’en octobre 2018, l’Organisation maritime internationale (OMI) a, lors de sa 73e session à Londres, siège de l’organisation, publié « deux guides pour aider à évaluer le niveau des émissions polluantes du transport maritime et à trouver le moyen de les réduire : Ship Emissions Toolkit pour les émissions des navires et Port Emissions Toolkit pour celles provenant des ports. Ces deux guides visent surtout à fournir aux décideurs politiques des outils pour évaluer les émissions des flottes de chaque pays, à mettre en œuvre une stratégie de réduction de la pollution et, pour les navires, à transposer en droit national l’annexe VI de Marpol ».
Écolo dans l’âme mais aussi dans la pratique, Menaka Jugessur a toujours une cuillère et une fourchette avec elle pour éviter le plastique. Toutefois, elle ne compte pas s’arrêter à la maîtrise, le doctorat est dans son viseur. « Ici, c’est une bonne expérience, ce travail m’amène à m’intéresser de plus près au développement portuaire de Maurice, à l’économie bleue et tous leurs enjeux », conclut-elle.
« Manutention des cargaisons »
« Les secteurs maritime et portuaire sont étroitement liés et, par conséquent, les efforts visant à réduire les émissions imputables au secteur des transports maritimes ne doivent pas uniquement se concentrer sur les émissions produites par les navires hauturiers, estimait la conseillère technique auprès de l'OMI, (...) il est clair que pour réduire les émissions portuaires les autorités nationales doivent tenir compte de toutes les sources d'émissions, comme les émissions dues à l'utilisation du matériel de manutention des cargaisons ou encore à l'exploitation des camions et des navires qui effectuent des voyages nationaux. Grâce à ces guides, les pays seront en mesure de développer des stratégies nationales qui permettront de réduire les émissions du secteur dans son ensemble – participant ainsi à la protection de la santé publique et de l'environnement et contribuant à la lutte contre le changement climatique. »
(Source : L’antenne)
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