Feyzal Muhammed, habitant Coromandel et maintenu en détention depuis le 4 mai, fait l’objet d’enquête dans au moins 24 cas liés à des menaces terroristes par le biais de publications sur le réseau Facebook.
Feyzal Muhammed et son épouse Sajinaz sont soupçonnés d’être à l’origine des menaces d’attaques terroristes sur le centre commercial Bagatelle et les mairies de Port-Louis et Quatre-Bornes en juin 2018. Les enquêteurs soupçonnent que le couple Muhammed aurait aussi agi en réplique aux actes de vandalisme perpétrés à la mosquée de Rivière-Citron, Pamplemousses, en avril 2019. Des courriels avaient été envoyés via l’adresse IP des Muhammed.
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Dans la journée du jeudi 16 mai, Feyzal Muhammed a été de nouveau présenté devant le tribunal de Rose-Hill. Les enquêteurs du Central Criminal Investigation Department (CCID) ont une nouvelle fois objecté à sa remise en liberté conditionnelle devant la justice. Le mercredi 15 mai, Sajinaz Muhammed avait, elle, été conduite aux Casernes centrales pour enquête. Ces habitants de Coromandel ont passé presque deux semaines derrière les barreaux mais nient toute implication dans des actes liés au terrorisme.
Menottes aux poignets, sous escorte des éléments du CCID, Feyzal Muhammed a fait une déclaration en cour, devant la magistrate présidant la séance du jeudi 16 mai. Il a expliqué d’abord qu’il souhaitait mettre les points sur les i en affirmant à la cour qu’il n’avait jamais demandé, depuis son arrestation, à ce que son passeport lui soit remis dans le but de partir en voyage. Feyzal Muhammed a soutenu que ses équipements informatiques sont actuellement en possession de la police, tout comme son téléphone cellulaire.
Ces données, Feyzal Muhammed explique qu’elles auraient été déjà clonées par le département informatique de la police. Durant la semaine écoulée, les enquêteurs de la Cybercrime Unit du CCID, de concert avec la Counter Terrorism Unit (CTU), privilégient la thèse que les publications sur le profil Facebook de Feyzal Muhammed auraient un lien avec les actes de vandalisme perpétrés à la mosquée de Rivière-Citron, à Pamplemousses, le dimanche 21 avril. Pour rappel, des panneaux de vitre avaient volé en éclats, des cocktails Molotov été lancés et des inscriptions peintes sur les murs de cette mosquée.
Sajinaz : « J’ignore les agissements de mon époux »
En présence d'Assad Peeroo, son homme de loi, Sajinaz Muhammed a nié toute implication dans les publications de messages à caractère menaçant sur le réseau Facebook. Elle a expliqué que son époux et elle avait leurs vies privées respectives et qu’elle ignorait les agissements et fréquentations de son époux.
Sajinaz a raconté à la police que Feyzal est lecturer de l’université à temps partiel. Son domaine est l’histoire et la sociologie et il participe à des séminaires dans plusieurs pays. Durant au moins trois ans, chaque année, cet habitant de Coromandel part en voyage dans divers pays arabes, notamment l’Arabie saoudite, Oman, et les Émirats arabes unis.
Invitée à s’expliquer sur les fréquentations de son époux, Sajinaz Muhammed a soutenu ne rien savoir de cela. L’épouse a cependant fourni des détails sur les dépenses mensuelles au sein de sa maison. Elle a été invitée à préciser ces éléments, afin de voir plus clair dans la provenance du financement de son époux.
Sajinaz Muhammed libérée vendredi
L’épouse de Feyzal Muhammed, Sajinaz Muhammed, 54 ans, a obtenu la liberté conditionnelle dans l’après-midi du vendredi 17 mai. Par le biais d’une motion formulée par Me Assad Peeroo, la cour a accédé à la demande. Sajinaz Muhammed a obtenu la liberté conditionnelle contre une caution de Rs 10 000 et une reconnaissance de dette à hauteur de Rs 25 000.
L’avocat a soutenu que sa cliente n’est pas « computer literate » et n’a rien à voir avec les soupçons de la police à son égard. Sajinaz a aussi fait comprendre aux limiers de la Cybercrime Unit qu’aucun des courriels faisant état de menaces n’a été envoyé de son adresse. Lors de son interrogatoire, Sajinaz a été soumise à un feu roulant de questions en présence de son homme de loi.
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