Le nouveau président du conseil d’administration de la MBC promet un nouveau plan stratégique dans trois mois. Et soutient qu’il n’y a pas de place « pour des frustrés » à la station de radio-télévision nationale.
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À peine deux semaines après la constitution du nouveau Board et la nomination du DG, les premières voix discordantes se font déjà entendre… Votre réaction ? J’ai rencontré les responsables des différents départements et, à aucun moment, je n’ai senti de la résistance. Bien au contraire, j’y vois la volonté de tout un chacun d’être on board. Mais je dois avouer que j’ai reçu plusieurs mises en garde.
[row custom_class=""][/row] C’est, semble-t-il, ce même plan de travail qui a été mis au placard ? Je ne suis au courant de cela mais je peux vous assurer que ce n’est ni mon intention ni celle du DG d’aller dans cette direction. Je pense qu’après bien longtemps, il y a une cohérence dans les actions du président, du DG, et des membres du Board. Quel sera votre premier dossier prioritaire ? Ma priorité des priorités, c’est de revoir le plan stratégique de la MBC. Il faut un exercice de réflexion, suivi d’un plan et de son exécution. Il n’y a pas de plan Pather, de plan Baldowa ou de plan de quiconque d’autre. Le seul plan qui existe est celui de faire réussir la MBC et de lui redonner ses lettres de noblesse. Il ne faut pas oublier que la mission de la MBC est d’informer, d’éduquer et de distraire. Il faut revoir les valeurs de l’institution. Une organisation qui n’a pas de valeurs, n’a pas de paramètres de fonctionnement. Les ressources humaines sont un autre aspect primordial. Un plan stratégique ne vaut rien sans le people’s plan. Dans le fond, quel est le vrai problème de la MBC ? La MBC ne formalise pas assez le travail qu’elle fait. C’est-à-dire ? J’y ai noté un manque de culture du travail. Je suis étonné, entre autres, par l’attitude de certains employés, par la relation entre un responsable et son subordonné qui ne travaille pas comme il faut, par le manque de communication formelle à travers des courriels pour ne citer que ceux-là. Il n’y a pas une culture de feed-back. Il y a une petite cohorte qui produit l’inefficience à la MBC. Je suis au courant de ce qui se passe, je sais que certains clock in le matin et disparaissent, pour ensuite réapparaître dans l’après-midi. Je ne vais pas tolérer cette situation, car ce serait être injuste envers ceux qui travaillent. Il y a aussi l’esprit clanique ? Que ceux qui font partie d’un clan y renoncent le plus vite possible ! J’invite aussi les chefs de clan à me rendre une visite de courtoisie… Serait-ce là une mise en garde ? Tout à fait. Je suis toutefois sûr que ce serait une infime minorité qui est concernée. On m’a parlé d’employés frustrés pour X, Y ou Z raisons. Mais on ne paie pas un salaire ni pour être frustré, ni à des frustrés ! La MBC surnuméraire… Et la solution n’est pas nécessairement de downsize. En tout cas, ce n’est pas cela la vision du Premier ministre. Vous avez eu des mots d’ordre à ce sujet ? Je ne dirai pas de mots d’ordre. Mais le souhait du Premier ministre, qui est aussi le ministre de tutelle de la MBC, est de sauvegarder les emplois. Il veut que la MBC soit plus efficiente. Est-ce possible ? Il y a une raison pourquoi la MBC est dans cette situation aujourd’hui. Et c’est son manque de structure. Les guidelines existants n’ont jamais été remis à jour. Le nouveau Board va venir, assez rapidement, avec une liste de lignes directrices dont un Recruitment Policy et un Equal Opportunity Policy. Peut-on s’attendre à un 19.30 (JT) moins institutionnel ? In all fairness, il faut reconnaître qu’il y a eu un changement. Je suis le premier à admettre qu’il faut faire encore plus d’efforts. Je promets un JT plus équilibré en termes de contenu, de diversité d’information et une hiérarchisation des nouvelles. Je souhaite un contrat social avec la population. La redevance est justifiée ? Je respecte l’opinion de tout un chacun. Je me demande toutefois si le client est satisfait des chaînes satellitaires pour lesquelles il paie rubis sur L’ongle. C’est à nous maintenant de voir comment, même si on ne vend pas des rêves, on peut donner plus de valeur à ces Rs 150 payées en termes de redevance. Le mot de la fin… Le nouveau Board recherche la collaboration de tout un chacun. Mais attention, on n’a pas peur de conflits aussi longtemps que c’est dans l’intérêt du public. On ne pourra pas établir un contrat social avec la population si on ne rompt pas avec les mauvaises habitudes. Si on ne s’adapte pas au changement, c’est le changement qui s’adaptera à nous et cela peut être catastrophique. Je lance un appel pour que tout le monde monte dans le wagon. Les employés de la MBC sont intelligents, je suis sûr qu’ils comprendront le message.
Un professionnel accompli…
Mekraj Baldowa, 42 ans, est détenteur d’un diplôme en gestion d’entreprise. L’actuel Group Head of Human Resources de Mauritius Union a été président du Mauritius Council of Social Services (MACOSS) et a siégé pendant cinq ans au NGO Trust Fund. Marié à Nivriti, femme au foyer, il est père d’une jeune fille de 13 ans, Aditi.
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