Interview

Maya Sewnath: «Les banques plus flexibles pour l’octroi des prêts aux PME»

Maya Sewnath, secrétaire de la Fédération des PME
Les PME ont plus d’accès au financement par rapport au passé, constate Maya Sewnath, directrice de SSS Furniture et secrétaire de la Fédération des PME. Dans cet entretien, elle livre les attentes des PME sur le Road Map que présentera bientôt le gouvernement pour dynamiser le secteur. Le gouvernement présentera bientôt un Road Map de 10 ans pour les PME  avec comme objectif principal de créer un environnement d’affaires plus propice pour les entrepreneurs. Comment accueillez-vous cette initiative ? C’est une initiative très louable. C’est intéressant que les autorités comprennent les enjeux des PME. Toutefois, qu’en sera-t-il de la mise en application des mesures ? En dix ans, beaucoup de choses peuvent changer. Actuellement, l’environnement des affaires n’est pas bouillonnant ni propice et il ne donne pas le momentum pour que les PME puissent se développer. Il serait bien qu’il y ait une table ronde où tous les acteurs concernés donneront leurs points de vue sur ce plan directeur afin de créer les conditions nécessaires pour booster les PME. Quelles sont donc les attentes des PME ? Le Road Map doit inclure des mesures visant à soutenir les PME existantes, à transformer les petites structures en grandes entreprises tout en aidant les nouvelles PME à émerger. Il faudra dans la même foulée créer la plateforme nécessaire pour permettre aux PME d’exporter. Il faudra donc dégager des stratégies spécifiques pour chaque catégorie des PME. D’où l’importance d’une table ronde afin de dégager des stratégies sur les court, moyen et long termes. Il faudra également mettre en place un feedback mechanism, afin de savoir si toutes les mesures en place portent leurs fruits et dans le cas contraire, dégager d’autres stratégies. Ce n’est qu’à travers ces étapes que nous pourrons créer une culture d’entrepreneuriat à Maurice. Vous faites partie des fabricants de meubles qui se sont retrouvés en difficulté quand l’avenir de Courts était incertain. La situation s’est-elle améliorée depuis qu’il y a un nouveau repreneur ? Le nouveau repreneur a rempli le showroom, mais la vente n’a pas encore décollé. Nous attendons les mois de novembre et décembre pour pouvoir améliorer notre chiffre d’affaires qui a chuté de 40 % à 50 % suite à l’affaire BAI. Si les ventes sont satisfaisantes en cette fin d’année, nous pouvons ramener ce chiffre à 35 % voire 40 %. Toutefois, nous sommes conscients que les consommateurs d’aujourd’hui réflechissent à deux fois avant d’acheter en raison de la cherté du coût de la vie. Du 1er décembre 2011 au 30 septembre 2015, les banques commerciales ont approuvé des crédits de Rs 5,3 milliards aux PME, selon les derniers chiffres compilés par la Banque de Maurice. Comment interprétez-vous ces données ? Contrairement aux années précédentes, nous notons que depuis environ deux ans, les banques sont plus flexibles s’agissant de l’octroi des prêts aux PME. Elles accordent des facilités de leasing pour l’achat des machines, des équipements, des véhicules... Il y a plus d’ouverture de leur part pour permettre aux PME de rouler leur entreprise. Ce  changement de mentalité vis-à-vis des PME est positif. Comment se portent les activités des PME avec la fin d’année qui approche ? Il y a une compétition féroce entre les PME pour attirer la clientèle. Chaque entrepreneur fait son propre marketing. Ce qui est coûteux et time consuming. Il aurait fallu un travail collectif à ce niveau. C’est là que la SMEDA a un rôle spécial à jouer en décentralisant les foires dans le pays et en conscientisant les Mauriciens à acheter les produits des entrepreneurs locaux. Ce qui rendra les PME beaucoup plus visibles tout en leur permettant d’écouler leurs produits. Les PME déplorent toujours l’invasion des produits asiatiques sur le marché mauricien... La situation reste difficile à ce niveau. Nous avons de plus en plus de gens qui font venir des produits asiatiques sur le marché. Comment peut-on écouler nos produits dans de telles conditions ? Il faut que le gouvernement définisse une politique claire. Veut-il aider les entrepreneurs ou favoriser le secteur import/export ? Si les autorités souhaitent faire du pays une nation d’entrepreneurs, elles doivent prendre des mesures pour protéger les PME face à la concurrence étrangère.
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