« Le métier d’avocat n’est pas un business. » C’est ce qu’a déclaré le Chef juge Kheshoe Parsad Matadeen devant un parterre de juristes, le mercredi 21 novembre. Il a demandé aux hommes de loi de se ressaisir et de se réinventer. Un discours salué par les professionnels légaux.
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«Il est nécessaire d’avoir un sursaut d’orgueil des avocats », affirme le président de la Mauritius Bar Association qui a salué le discours du Chef juge Kheshoe Parsad Matadeen. Me Hervé Duval Jr a fait ressortir que tout est en place pour ce regain d’orgueil. « Plusieurs articles de presse font état de choses sur les avocats et sur la profession qui ne sont pas nécessairement négatives. Il est de notre devoir de faire le suivi nécessaire et de ne pas faire que du bruit. Il faut prendre des mesures. Notre attente à travers cette conférence est de fédérer tout en ayant des gens autour de nous pour mener un lobby positif pour faire changer les législations », a-t-il soutenu.
Me Yousuf Mohamed a abondé dans le même sens. Il a qualifié le discours du Chef juge de « leçon » aux avocats. « Effectivement, il faut redresser et redorer l’image des avocats. Je peux souligner qu’en 57 ans, bientôt 58 ans de carrière, l’image de la profession a pris un mauvais coup. Il fallait que quelqu’un vienne de l’avant et dise certaines vérités. »
«Il est nécessaire de se réinventer!» Tel est l’avis de Me Dev Ramano. Selon lui, le Chef juge Kheshoe Parsad Matadeen a été juste dans son discours. « Il est nécessaire de se réinventer après les gabegies et les brebis galeuses découverts dans la profession. C’est bien que quelqu’un de la profession évoque ce piteux état. Mais je reste persuadé qu’il y a des avocats honnêtes et sincères, digne de la profession. Ces avocats ont le courage et la capacité de se réinventer pour redonner sa lettre de noblesse à la profession.»
Pour rappel, lors du lancement de la Mauritius Bar Conference le chef juge a égrené les principes que les avocats doivent respecter. Kheshoe Parsad Matadeen a rappelé que leur code de déontologie n’a pas vocation à trôner sur des étagères.
« Les avocats sont trop souvent considérés comme des commerçants qui profitent des malheurs des autres pour se faire de l’argent. Il faut briser la perception que les avocats sont des menteurs. Les fautes professionnelles peuvent et doivent être punies après que les cas ont été entendus. La survie de la profession est tributaire du niveau de confiance et de foi que la population a dans le judiciaire », fait-il ressortir.
Le Chef juge a souligné, hélas, qu’il suffit que de petits maillons de la chaîne se fragilisent pour que tout l’édifice de la profession légale se retrouve en danger. Il a insisté sur le fait que le métier d’avocat n’est pas un « business », Kheshoe Parsad Matadeen a affirmé que le mythe des avocats menteurs doit être effacé.
« Il y a une perception que les avocats sont comme les commerçants qui profitent des malheurs des autres pour s’enrichir. Il y a une mauvaise réputation entourant la profession. Les membres doivent tout mettre en œuvre pour se débarrasser de ce cliché.»
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