La députée bleue de la circonscription nº 4, Port-Louis Nord/Montagne-Longue, observe toujours un « temps de réflexion » quant à sa carrière politique.
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Comment se passe votre « temps de réflexion » ?
Cela se passe bien. Parfois, il faut s’arrêter pour savoir dans quelle direction on va.
Pourquoi maintenant ?
De temps en temps, il faut s’arrêter afin de faire le point. J’ai besoin d’observer certaines choses et de tirer mes propres conclusions. J’ai mes principes et mes convictions personnelles. Je pense avoir le droit, en tant que membre de l’Assemblée nationale, d’avoir mes opinions personnelles et d’interroger certaines décisions. Je ne sais pas comment je me retrouve au centre de certaines préoccupations…
La cassure du gouvernement aurait-elle pu être évitée ?
C’est triste qu’une telle chose se soit produite, mais ce n’est pas à moi de vous répondre.
Vos collègues du PMSD disent avoir reçu des offres pour être ministre. Et vous ?
C’est ma décision de m’arrêter pour un temps de réflexion. Et rien d’autre.
Pourtant, c’est le rêve de tout député d’être ministre un jour…
La question ne se pose pas. Il faut fêter Noël et je m’arrête là. Mais sachez bien que tous les députés ne deviennent pas ministres ! Tout comme tous les prêtres ne deviennent pas évêques. Un maroquin ministériel implique de grandes responsabilités. Non seulement vous êtes le député d’une circonscription, mais vous avez également un portefeuille ministériel sur le dos. En tant que députés, nous avons déjà beaucoup à faire et nos mandants attendent beaucoup de nous.
Se pourrait-il que vous vous retrouviez au sein du gouvernement ?
On change de conversation, s’il vous plaît.
Vos opinions sur le ‘transfugisme’ ?
‘Transfuge’ est un mot qui blesse les gens. En tant que députés, nous avons été élus pour servir le pays, peu importe le parti. Tout politicien qui se respecte ne doit jamais tourner le dos à son pays.
Pensez-vous que Xavier-Luc Duval fera un bon leader de l’opposition ?
Il a toujours été performant là où il était. Donc, je pense qu’il fera un bon leader de l’opposition.
Portrait
Rectrice de terrain
Elle était une députée discrète jusqu’à ce que le PMSD décide de quitter le gouvernement. Des tractations sont en cours pour qu’elle abandonne Xavier-Luc Duval et demeure dans les rangs de la majorité. Marie-Claire Monty s’est accordé « un temps de réflexion ».
C’est une femme qu’on ne présente plus dans les faubourgs de la capitale. Sans doute à cause de son engagement social et sa volonté de donner une nouvelle chance aux élèves du collège Père Laval de Sainte-Croix. Elle est la rectrice de cet établissement secondaire depuis une dizaine d’années. Elle est détentrice d’un diplôme en enseignement, d’un Bachelor of Arts et d’une maîtrise en Educational Leadership.
Ce qui frappe d’abord chez cette mère de trois enfants, c’est sa gentillesse. Notre interlocutrice souligne qu’elle a toujours souhaité devenir enseignante. C’est au collège Eden de Rose-Hill, dans les années 80, qu’elle a fait ses débuts dans ce domaine… « J’ai toujours voulu partager mon savoir et mes connaissances. L’enseignement était pour moi une profession taillée sur mesure », affirme-t-elle.
Elle souligne que le social a toujours coulé dans ses veines. C’est ce qui l’a motivée à se lancer dans la politique en 1999, au sein du PMSD. C’est son époux Cyril Monty qui l’a encouragée à faire de la politique.
«Femme courage»
En 2005, elle est à deux doigts d’obtenir un ticket pour briguer les suffrages mais ce n’est que neuf ans plus tard qu’elle se fera élire en troisième position lors des législatives de décembre 2014 dans la circonscription no 4 (Port-Louis Nord/Montagne-Longue). Membre du PMSD élue sous la bannière de l’Alliance Lepep, elle serait d’abord un choix du parti soleil, selon certains au Sun Trust.
Au sein de sa circonscription, l’ancienne enseignante de langues est qualifiée de « femme courage » par ses agents, qui saluent sa « forte présence sur le terrain ». Marie-Claire Monty est également décrite comme une personne « humble, dévouée et respectée » dans la circonscription.
Tractations
Entre le soleil et le coq, son cœur balance
Ce ne serait plus qu’une question de jours avant que Marie-Claire Monty passe au gouvernement. C’est ce que l’on affirme avec une quasi-certitude dans les hautes sphères du pouvoir. Au PMSD, on n’entretient plus beaucoup d’espoir de la conserver dans les rangs bleus. D’autant plus que Marie-Claire Monty était absente de la conférence de presse animée par le nouveau leader de l’opposition, Xavier-Luc Duval. Ce dernier a eu une conversation téléphonique avec la députée, mais n’aurait pu obtenir aucune garantie de la part de cette dernière. « Si elle quitte le PMSD, c’est horrible. Elle aura une promotion tout en tirant profit des sacrifices des autres », a lancé Xavier-Luc Duval lors de sa rencontre avec les médias. Trêve de Noël oblige, il n’y aurait pas eu de contacts entre la députée, qui est donc toujours membre du PMSD, et la direction du MSM vendredi. Jeudi soir, Marie-Claire Monty a confié au Défi Media Group qu’elle est « dans une période de réflexion ». Lors de l’entretien, elle a déclaré : « Je suis un soleil… » Elle informera le public de sa décision « dès (qu’elle aura) un élément de réponse ».
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