Mardi matin, à Bel-Air-Rivière-Sèche : une jeune mère asphyxiée mortellement par son époux devant ses deux enfants 

Effroyable découverte à Morcellement Roy, à Bel-Air-Rivière-Sèche, mardi matin. Shabneez Mohamud, 33 ans, a été asphyxiée mortellement par son époux, Nasureedhin Mohamud, 38 ans, dans la maison familiale. Le drame a eu lieu sous les yeux de leurs deux fils, âgés de 10 et de 14 ans, qui ont tout fait pour sauver leur mère. 

C’est une scène de ménage qui a malheureusement viré en meurtre. Le suspect Nasureedhin Mohamud est passé aux aveux. 

Il a expliqué aux enquêteurs de la Criminal Investigating Division (CID) de Bel-Air-Rivière-Sèche qu’il n’a pu contenir sa colère lors de cette énième dispute conjugale. Il a été arrêté.

Les disputes étaient fréquentes depuis un certain temps au sein du couple. « Ma belle-sœur voulait sa liberté », explique Ashraf Mohamud, le frère 
du suspect. 

La tension est montée d’un cran le mardi 10 septembre. Ils en sont venus aux mains et le suspect a asphyxié son épouse devant ses deux fils, âgés de 14 et de 10 ans. Ces derniers se sont précipités au poste de police pour chercher de l’aide. 

En route, les enfants disent avoir croisé un policier qui s’occupait de la circulation en face d’un établissement primaire. « Le policier nous a dit d’aller au poste de police. » Au poste, le plus jeune a lancé : « Mo papa pe batt mo mama ». 

Il a raconté que vers 7 h 30 ses parents se sont mis à se crier dessus. Son père s’est jeté sur sa mère pour la rouer de coups. Et c’est sa mère qui lui a dit d’aller trouver la police. Le cadet des enfants est ainsi passé par la fenêtre. Il a été suivi par son frère aîné. 

L’adolescent de 14 ans s’est ensuite rendu chez son oncle à Caroline pour l’informer. Mais c’était déjà trop tard, lorsque les policiers sont arrivés au domicile du couple, Shabneez Mohamud avait déjà rendu son dernier soupir.

« Mo frer depi lontan mem li dan problem. So latet fatige », poursuit Ashraf Mohamud, le frère du suspect. Après le drame, le suspect lui a téléphoné. « Linn telefonn mwa, linn dir mwa linn gagnn enn diskision ek linn finn touf so madam. Li dir ki li pa kone si linn mor. Monn dir mo frer ki li pa ti bizin touy li. Kit li ale. Li dir ki madam la pe menass li », fait-il ressortir. 

« So madam inn komanss trangle li ek inn dir so garson al stasion. Alor mo frer inn touff li. » Selon lui, après le meurtre, son frère a quitté la maison. « Mo frer inn dir mwa li pe al zet so lekor aster. » Il s’est alors rué au domicile du suspect à Morcellement Roy. En y arrivant, il a constaté que la police était déjà sur place. 

« Les policiers ne m’ont pas laissé entrer dans la maison. Ils m’ont dit d’aller chercher mon frère. Je l’ai trouvé à Clémencia et je l’ai conduit chez nos autres frères. Nous l’avons tous conseillé de se rendre à la police. » 

Le cadavre de cette mère de famille a été conduit à la morgue de l’hôpital Dr A. G. Jeetoo. L’autopsie a attribué la mort de Shabneez Mohamud à une « smothering asphyxia ».

De son côté, le suspect s’est rendu à la police de Bel-Air-Rivière-Sèche. Il est passé aux aveux. Ses deux fils ont été entendus par les enquêteurs de la CID. Après son interrogatoire, Nasureedhin Mohamud a comparu devant le tribunal de Flacq. Il répond d’une accusation provisoire de meurtre. La police a objecté à sa remise en liberté sous caution.  

La nouvelle a accablé Afroze, la mère du suspect. « Il y a dix jours, mon époux est décédé. Aujourd’hui, les policiers sont venus avec mon petit-enfant et ont dit que son père a tué sa mère en l’étouffant », raconte cette mère en pleurant.

C’est l’incompréhension totale chez les frères de la défunte à la rue Volcy-de-Senneville, à Camp-Chapelon. « Ma sœur habite à Bel-Air-Rivière-Sèche depuis qu’elle s’est mariée », explique son frère  Hassenjee. 

« Depuis la fête d’Eid ul-Adha, je ne l’ai pas vue. Je sais qu’ils avaient eu des problèmes, dans le passé. Ils s’étaient même séparés. Au final, ils se sont remis ensemble. Je ne sais pas ce qui a bien pu se passer ce matin-là. Leurs deux enfants sont encore sous le choc », ajoute-t-il.  

Les funérailles de Shabneez Mohamud ont eu lieu dans la soirée de mardi.