Economie

Marchés : un an après, le Brexit fait souffrir encore plus…

Cette semaine, le monde célèbre le premier anniversaire du Brexit. Maurice, pays exportateur vers la Grande-Bretagne, peine à panser ses blessures. Car la situation est plus difficile.

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Contexte

Nous sommes à la veille du 23 juin 2016, date à laquelle les Britanniques voteront pour  rester au sein de l’Union européenne ou pas. Les sondages donnent le maintien comme gagnant. Des bookmakers arrêtent de prendre des paris vu la quasi-certitude que les Britanniques voteront pour la continuité. Vendredi 24 juin. Coup de tonnerre ! 51,89 % des votants à ce referendum décident que la Grande-Bretagne serait mieux lotie sans un attachement à l’Union européenne. David Cameron, initiateur du référendum, se retire. Il est remplacé par Theresa May. Cette dernière annonce le début des négociations sur le retrait qui devraient durer deux ans. Au minimum.

L’importance britannique

Comment est-ce que Maurice est concerné ? La Grande-Bretagne est un de nos principaux marchés. Au premier trimestre de 2017, ce pays a été le troisième marché pour nos exportations, avec un montant de Rs 1,93 milliard, en baisse de Rs 520 millions par rapport à la période similaire en 2016 (voir graphique). Dans l’industrie du tourisme, le pays a accueilli 28,913 touristes anglais, représentant une progression de 3,8 % selon le relevé trimestriel de Statistics Mauritius.

Où en sommes-nous, un an après ?

Lilowtee Rajmun-Jooseery, directrice de la Mauritius Export Association (Mexa), affirme d’emblée que les entreprises sont dans une situation encore plus critique que prévu. « Le marché anglais a été très dur. On fait face à une rude compétition. Les prix (que nous offrons) ne passent pas par rapport à nos concurrents dans le secteur de l’habillement. Ces concurrents continuent à casser les prix afin de maintenir leurs parts de marché. À Maurice, nous ne pouvons adopter cette pratique. Nous travaillons déjà avec une marge très serrée », a-t-elle fait ressortir dans un entretien en date du 21 juin.

Et d’ajouter : « On croyait que l’impact négatif aller perdurer uniquement jusqu’à décembre. La situation ne s’améliore pas. Jusqu’à maintenant, on maintient le cap au niveau de l’emploi. »

Impact monétaire

Au fur et à mesure que le résultat des votes penche vers une sortie de l’Union européenne, les marchés réagissent. La livre sterling, une des principales devises étrangères dans le monde, est délaissée par les investisseurs. Elle chute à des niveaux inédits en plusieurs décennies. À Maurice, on sait que cette baisse drastique aura un impact sur les revenus des entreprises. Les chiffres de la Banque de Maurice confirment ce manque à gagner.

Mesures prises

Le speed-to-market scheme est effectif à partir du 1er avril. Ce plan permet aux entreprises manufacturières engagées dans le textile et l’habillement et exportant vers l’Europe d’accepter des commandes dans de courts délais. Elles bénéficient d’un remboursement de 40 % sur le fret aérien.

Cette mesure a été étendue désormais à d’autres catégories de produits. Elle sera d’une durée de deux ans. « On verra les effets du speed-to-market scheme vers la fin de l’année. (…) Une dizaine de compagnies, grandes et petites, en font déjà partie », dit la directrice de la MEXA.

 

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