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Marché de l’emploi : 24 700 femmes affectées par le chômage

Plusieurs femmes ne peuvent pas lier les horaires  du travail avec leurs obligations familiales. Plusieurs femmes ne peuvent pas lier les horaires du travail avec leurs obligations familiales.

Le chômage frappe davantage les femmes au deuxième trimestre de 2016. C’est ce qu’indique Statistics Mauritius dans un rapport sur l’emploi, publié durant la semaine écoulée. Quelles en sont les causes et les solutions préconisées ? Éléments de réponses !

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Il y a 43 100 chômeurs à Maurice. De ce chiffre, 24 700 sont des femmes (57 %) ; 25 200 sont célibataires avec une majorité d’hommes. Les femmes célibataires représentent 43 %. Autre donnée : 16 800 chômeurs (39 %) sont enregistrés à l’Employment Service du ministère du Travail, des Relations industrielles et de l’Emploi. Comparativement au deuxième trimestre de 2015, le chômage a connu une baisse de 2 900, passant de 7,8 % à 7,4 % cette année.

Plusieurs femmes n’arrivent pas à trouver un emploi, car elles ne peuvent pas lier les horaires du travail avec leurs obligations familiales, indique Marie-Noëlle Elissac-Foy, la co-fondatrice de Smartmoves for entrepreneurs. Elle fait aussi ressortir que certains des secteurs d’activités, qui emploient un grand nombre de femmes, opèrent 24 heures sur 24. « Il est difficile pour une jeune mère de famille de laisser son enfant le soir à la maison pour aller travailler », argue-t-elle.

Main-d’oeuvre étrangère

Quant à la présidente de la Confédération des travailleurs du secteur privé (Ctsp), Jane Ragoo, elle explique la hausse dans le taux du chômage féminin par le nombre de plus en plus grandissant de la main-d’œuvre étrangère pour accomplir des travaux qui auraient pu être confiés à des Mauriciennes. Elle cite notamment la zone franche et le ‘seafood hub’, entre autres.

La syndicaliste reconnaît également que les Mauriciennes refusent d’intégrer ces secteurs d’activités en raison des conditions de travail difficiles et des bas salaires. Elle explique que le même problème se pose pour les femmes qui ont fait des études universitaires, car les entreprises préfèrent recruter des ressortissants étrangers qui acceptent de travailler pour des salaires jugés dérisoires.

Roland Dubois, Training Consultant au ministère du Travail: «Nous voulons rendre le ‘Back to Work Programme’ plus flexible»

« Pour une raison ou une autre, beaucoup de femmes ne travaillent pas », lance Roland Dubois, Training Consultant au ministère du Travail, des Relations industrielles et de l’Emploi. Il explique cela par les horaires de travail inadaptés, l’absence de qualifications requises et le manque d’expérience, entre autres. Après une longue période d’inactivité, poursuit-il, certaines femmes veulent retourner dans le monde du travail, mais ont souvent un problème d’adaptation. D’où la décision du gouvernement de mettre en place le Back to Work Programme, destiné aux Mauriciennes âgées de plus de 30 ans.

À ce jour, dit-il, 894 femmes se sont enregistrées à ce programme et 325 ont été placées dans des entreprises où elles bénéficient d’un stage de formation de six mois pour les aider à s’adapter de nouveau à l’environnement du travail et retrouver leur compétence. Durant cette période, elles bénéficient d’un « stipend » de Rs 5 000 du gouvernement et l’employeur contribue le reste, suivant le Remuneration order en vigueur. Selon le consultant du ministère du Travail, les autorités envisagent d’étendre ce programme sur une année et le rendre plus flexible afin de permettre aux bénéficiaires de s’occuper de leurs enfants. « Nous espérons augmenter le nombre de placement à 500 dans les mois à venir », dit-il.

Et quid des solutions ?

Marie-Noëlle Elissac-Foy: «Introduire des horaires flexibles»

La co-fondatrice de Smartmoves for entrepreneurs estime qu’il faut revoir le concept même du monde du travail pour l’adapter aux exigences familiales. À cet effet, Marie Noëlle Elissac-Foy propose l’introduction des horaires flexibles afin de permettre aux femmes de s’occuper de leurs familles tout en travaillant. « Grâce à la technologie, certaines femmes pourront passer quatre à cinq heures sur leur site de travail et ensuite terminer le reste à la maison », dit-elle.

Vishal Ragoobur: «Une formule plus adaptée»

Il est important de comprendre les raisons du nombre grandissant des femmes qui sont au chômage, souligne Vishal Ragoobur. L’économiste souligne que c’est un problème qui dure depuis des années et qu’il faut trouver une formule adaptée pour encadrer les femmes afin qu’elles puissent trouver un emploi. Il préconise plus de flexibilité afin de les permettre de s’adapter à leur environnement de travail. Il estime aussi qu’il faut faire une évaluation du Back to Work Programme et voir comment l’améliorer davantage pour encourager plus de femmes à intégrer le monde du travail.

 

 

 

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