C’est un gestionnaire qui échappe aux normes souvent en cours dans l’hôtellerie qui a été désigné pour diriger le Four Seasons, à Maurice.
Derrière sa nomination se profile un long parcours riche d’expérience professionnelle, mais aussi humaine.
En foulant le territoire mauricien, il y a trois semaines, la première chose qu’il a faite, c’est de se payer une paire de dholl-puri et un coca à Mahébourg. Certes, Marc Olivier Raffray est né de parents mauriciens, et c’est lui qui a été parmi les acteurs de l’ouverture de l’hôtel Prince Maurice. « Mais il me reste à apprendre le créole et connaître davantage la cuisine mauricienne », dit ce grand gaillard, la cinquantaine bien sonnée, né dans le Kent, mais à l’accent parisien.
De qui tient-il son formidable attachement aux valeurs humaines, dont l’humilité et la volonté d’apprendre et de communiquer ? « De mes parents, répond-il. Ils étaient un peu des saltimbanques. Mon père, agronome, a été fermier en Angleterre. Mes trois frères et ma sœur ont étudié dans une ‘boarding school’, puis nous avons terminé notre scolarité en Picardie. Enfin, nous sommes partis dans le Nord Pas-de-Calais, en France ». Là-bas, ses frères vont vendre des fruits et des chaussures sur les marchés, histoire de se frotter au monde du travail et pour se faire de l’argent de poche. Devenu adulte, il part étudier le tourisme au Touquet avant de s’engager au Méridien, à Paris. « J’ai commencé tout bas, comme bagagiste, réceptionniste ».
« Comprendre mes racines »
Durant ses vacances, il vient parfois à Maurice, au Chaland, pour « comprendre mes racines », confie-t-il, avant de préciser : « Je voulais aussi m’imprégner de la culture mauricienne, apprendre le créole, je voulais faire cet effort-là. C’est ça qui m’a rendu proche de mon équipe aujourd’hui au Four Seasons. » Retour à Paris. Après le Méridien, Marc Olivier Raffray traverse l’Atlantique et pose ses valises d’abord à Washington, puis à Los Angeles. Là-bas aussi, il est serveur. Mais, toujours piqué de voyages, il ne tarde pas à lever l’ancre pour poser pied à Saint-Martin, un territoire français dans les Caraïbes. Après plus de cinq ans et demi, on le retrouve dans l’océan Indien, où il vient procéder à l’ouverture d’un hôtel aux Comores, puis il mettra le cap sur la Thaïlande. Deux ans plus tard, il revient dans la région, où à l’ouverture d’un hôtel, il tiendra le poste de directeur du service Food and Beverages. Puis, il sera sollicité pour l’ouverture du Prince Maurice, à Maurice. « Ici, j’ai été nommé Resident Manager et, parmi mes responsabilités, j’ai été chargé du recrutement du personnel, de sa formation et bien d’autres choses. » Après cinq années dans l’Est de Maurice, il part au Maroc, mais ensuite, des circonstances personnelles l’obligent à rentrer à Paris. Au chômage, il se met à chercher du travail sur le Net et tombe sur une annonce de l’hôtel Four Seasons George-V, qui recrute un directeur de la restauration. Sans attendre, il postule et décroche le job. « Ça se bousculait au portillon, mais j’avais pour moi mes expériences à l’étranger ». Au cœur de Paris, dans ce palace de notoriété internationale, Marc Olivier Raffray offre le meilleur de lui-même, avec un sens précis du détail et de la rigueur. Un jour, le vice-président du George-V, qui est aussi le président de la région Europe-Méditerranée-Est Afrique, lui parle d’une opportunité d’emploi au Four Seasons, à Genève. « La proposition me plaît, j’y vais, et de là-bas j’obtiendrai l’offre pour Maurice ». À Four Seasons, de Maurice, Marc Olivier Raffray n’a pas mis longtemps pour gagner la confiance du personnel, après avoir enchaîné les rencontres avec les équipes et gérer la transmission des dossiers. Aidée par la jeune Debbie Williams, directrice de la communication de l’hôtel, il connaît les défis imposés dans le monde du voyage et, à son propre niveau, il sait que ce sont ses paroles et ses actes qui permettront de consolider le personnel à tous les niveaux du service. « À la rigueur et la qualité du service, je me dois d’être disponible, visible. C’est comme ça que la confiance se gagne. Je me considère encore comme un aubergiste dans l’âme, au service du voyageur », dit-il.Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !