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Maison effondrée à Tranquebar : quand les autorités sont au courant du danger, mais…

Cette photo accompagnée de plusieurs provenant de la correspondance envoyée par l’entrepreneur EDCC à la NDU et Lux Consult Ltd, trois semaines avant l’effondrement de la maison des Ramsahye, montrent la fragilité des lieux.

Pour les autorités, la négligence de l’entrepreneur EDCC Co. Ltd était à l’origine de l’effondrement de la maison de la famille Ramsahye le 21 avril. Celui-ci leur donne la réplique, photos à l’appui.

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Le 1er avril, l’entrepreneur  EDCC Co. Ltd avait adressé une lettre au Managing Director de Lux Consult Ltd, avec copie à la National Development Unit. Elle fait référence aux travaux de démolition concernant les « low walls » des zones 3 et 2. « Ceux-ci ont exposé la qualité médiocre des matériaux de remplissage derrière ces murs. »

Pour bien faire comprendre le danger, EDCC Co. Ltd est encore plus précis. « Une inondation ou une hausse substantielle du niveau d’eau dans le ruisseau va inévitablement wash off ce matériel de remplissage. La même situation se produira dans la zone 7 lorsque les pierres antiques seront enlevées et dans les autres zones où auront lieu des travaux de démolition », explique l’entrepreneur.

Dans sa correspondance, la direction d’EDCC Co. Ltd précise qu’elle « ne veut pas être tenue responsable » des risques d’inondations ni des dommages subis qui seront « le résultat inévitable des travaux ».

En annexe de sa correspondance, quatre photos sont incluses, dont trois devant la demeure des Ramsahye. Celles-ci montrent clairement la fragilité des lieux et illustrent bien la teneur alarmiste de la correspondance d’EDCC Co. Ltd.

Deux semaines avant cette correspondance, le 15 mars, le député travailliste de la circonscription n° 2 (Port-Louis sud/Port-Louis central), Osman Mahomed, avait alerté Sandra Mayotte, Parliamentary Private Secretary. Il lui faisait observer que plusieurs habitants de Mare-Gravier avaient attiré son attention sur les murs de rétention construits le long du ruisseau du Pouce. Ils « m’ont informé que ces murs de rétention peuvent avoir des effets adverses sur le drainage d’eau de pluie », précise Osman Mahomed.

Osman Mahomed a proposé une réunion consultative avec les habitants pour les écouter et pour « dissiper leurs doutes ».

Le ministère des Infrastructures nationales enquête sur la NDU

Le député du Parti travailliste Osman Mahomed a interrogé le ministre des Infrastructures nationales, Bobby Hurreeram, sur l’enquête qu’il avait annoncée. Elle concerne les maisons endommagées lors des fortes pluies du dimanche 21 avril 2024 le long du ruisseau du Pouce à Tranquebar. 

Bobby Hurreeram a indiqué qu’il avait dit  que son ministère avait mis en place un comité indépendant pour enquêter sur l’effondrement d’une maison à Tranquebar le 21 avril 2024. Ce qui avait affecté deux maisons adjacentes. C’était lors de la Private Notice Question, le 23 avril. « L’enquête est en cours et il est prématuré, à ce stade, pour moi de fournir des détails à ce sujet », a déclaré Bobby Hurreeram.

Osman Mahomed a alors brandi une lettre de l’entrepreneur adressée à la National Development Unit (NDU). Elle évoquait les risques pour les maisons. « I have competent public servants », a lancé le ministre. Le député rouge a donc demandé si les « public servants are inquiring on themselves? ». À cette question, Bobby Hurreeram a indiqué que l’équipe d’investigation est menée par le Deputy General Manager de la Road Development Authority. Il a soutenu qu’il y a deux entités : la NDU et les infrastructures nationales. « Ce sont les Infrastructures nationales qui mènent l’enquête », a-t-il mis en avant. 

Onze maisons dans des régions à risques de la capitale 

Le député mauve, Reza Uteem a voulu savoir si un sondage avait été effectué pour déterminer le nombre de maisons dans des zones sujettes aux inondations et jugées inhabitables. Le vice-Premier ministre et ministre des Collectivités locales et de la Gestion des risques de catastrophes, Anwar Husnoo, a expliqué que 306 régions à risques, dont 58 à haut risque, ont été identifiées à travers le pays. 

« Il n’y a pas eu de survey par rapport aux maisons dans ces zones », a-t-il déclaré. Cependant, onze maisons - quatre à La Butte et sept au ruisseau du Pouce - sont à risques. 

Reza Uteem a soulevé cette contradiction. « Vous avez dit qu’il n’y a pas de survey, mais vous dites qu’il y a des maisons à risques en cas d’inondations », a lancé le député mauve. Anwar Husnoo a renchéri qu’il n’y a pas eu de survey à travers le pays, mais que ces cas ont « été identifiés » après les récentes inondations. Il a de plus indiqué que des discussions sont en cours avec des propriétaires pour le paiement de leur loyer. « Certains ne veulent pas être relogés. D’autres habitent chez des proches. Les discussions sont en cours », a-t-il expliqué.

 

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