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Location d’appartements : un couple italien dénonce des activités illégales à Flic-en-Flac

Charlotte, une ressortissante italienne, réside à Maurice. Avec son époux, elle a acheté, en 2006, un appartement au 2e étage d’un immeuble à Flic-en-Flac. De 2006 à 2015, le couple n’a pas habité de façon continue leur immeuble. C’est en 2016, à son retour définitif sur le sol mauricien, que le couple prend conscience d’activités touristiques menées dans la copropriété par le propriétaire.

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« Ces activités de location transgressent notre règlement de copropriété (rédigé par un notaire en 2003) et la loi en vigueur à Maurice. Je me suis rendu compte que huit appartements, excepté le mien, sont utilisés pour des activités de location non seulement aux touristes, mais aussi aux locaux », explique Charlotte. Les appartements sont occupés périodiquement par des couples de passage (à l’heure) et par des touristes, de jour comme de nuit. « Après enquête, j’ai découvert que la Tourism Authority (TA) avait accordé l’autorisation au propriétaire pour louer cinq appartements. À mon grand étonnement, en effectuant des recherches sur Internet, j’ai vu une publicité mentionnant que 20 chambres sont disponibles », poursuit l’Italienne.

Un avoué avait servi une mise en demeure au propriétaire afin qu’il cesse ces activités touristiques. « Je me suis rendue plus d’une fois à la TA pour exposer mes doléances, mais il n’y a jamais eu de suite de sa part. En 2017, j’ai appris que le permis du propriétaire a été renouvelé pour deux ans additionnels. La police du Tourisme est intervenue à plusieurs reprises durant la journée et tard le soir, mais malgré les évidences, aucune mesure corrective (sanction) n’a été prise», déplore Charlotte qui ne sait plus à quelle porte frapper pour trouver une solution à son problème.

Sollicitée par notre rédaction à ce sujet, Koudijah Boodhoo , la directrice de la TA, dit être au courant du cas spécifique de Charlotte à Flic-en-Flac : « Si on examine les documents en notre possession, Charlotte a fait plusieurs plaintes et s’est tournée vers différentes autorités, une mise en demeure a été servie concernant ce problème. Le permis a été délivré avant que la dame ne devienne propriétaire. Certains lots du complexe ont été vendus et le règlement de copropriété a été établi après que la licence de la TA a été délivrée. Venir remettre en question ce permis aujourd’hui s’avère une démarche difficile. Si l’on étudie le règlement de copropriété, deux articles 20 et 30 donnent droit au propriétaire de louer ces chambres. »

La directrice ajoute que la plainte concernant la publicité mentionnant la location de 20 chambres a été prise en considération. « Plusieurs descentes surprises ont été effectuées à l’adresse indiquée. Mme Charlotte ne sait pas quand les officiers débarqueront, car cette information n’est pas divulguée. »

Erreur de publication

Lorsque l’équipe de la TA s’est rendue sur les lieux, seules cinq chambres étaient en location. L’autorité a réclamé des éclaircissements auprès du propriétaire, qui a affirmé que (ce chiffre de 20) était une erreur de l’agence publicitaire et qu’il a réclamé une rectification de l’erreur. « Sauf que la pub passe toujours pour 20 chambres», dénonce Charlotte.

« Nous travaillons en collaboration avec la police du Tourisme et vérifions toujours le respect des règlements de copropriété. Dans le cas présent, le problème, c’est que ces personnes nous mentent lorsque nos inspecteurs vont sur place. Elles affirment qu’elles ne payent aucun loyer et/ou qu’ils sont des parents du propriétaire. Dans ce cas, nous ne pouvons intervenir. Il nous faut agir dans un cadre légal, dans le respect des lois. Des online monitoring sont effectués de manière régulière. Nous remercions Charlotte de nous rappeler que cette publicité a été remise en ligne. Nous ferons le nécessaire », promet la directrice Koudijah Boodhoo.

Charlotte ne cache pas son irritation de voir tous ces va-et-vient dans son immeuble. « Certes la Tourism Authority peut avoir accordé un permis au propriétaire, mais avant de le renouveler, n’est-il pas de son devoir de demander leur avis aux copropriétaires pour s’assurer qu’ils ne souffrent d’aucun préjudice  ?», se demande l’Italienne.

 

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