Magazine

Livre : Sarojini Bissessur-Asgarally propose un voyage à l’intérieur de soi-même

En Inde, d’abord, depuis des siècles, le yoga à souvent été présenté comme un élément vital pour l’équilibre de l’individu. Dès les années 60, les jeunes Américains, à la faveur du mouvement hippie, l’ont incorporé à leur mode de vie. À Maurice, il pourrait être mieux exploité. Dans son ouvrage Discovering your true self in Sadhna, Sarojini Bissessur-Asgarally vient quelque peu combler une lacune.

Publicité

Elle-même l’admet. Il a fallu l’encouragement du Prix Nobel et ami de Maurice, Jean-Marie Le Clézio, pour que Sarojini Bissessur-Asgarally se lance dans l’aventure littéraire.

L’adoubement s’est concrétisé par une préface signée Le Clézio. À défaut de se vendre comme de petits pâtés, l’ouvrage, lancé la semaine dernière à Ébène, devrait passer ainsi à la postérité, ce qui ne peut que combler l’auteure.

Comme toute la somme d’ouvrages consacrés à la spiritualité hindoue, celui de Sarojini Bissessur-Asgarally est une invitation à la découverte de soi-même. Cette introspection doit s’appuyer sur l’identification de nos forces et de nos faiblesses, et sur nos rapports à notre entourage. «Pourquoi recherchons-nous une société idéale », se demande l’auteure. « Is it because we feel the existing societies inadequate to our tastes or are they infinished since they are made up of ‘unaccomplished products’, called human beings? For the perfection to be realized, these complete beings have to undergo a constant transformation into fully evolved human beings », propose-t-elle.

Cet état de chose est possible a atteindre car, poursuit-elle,  tout être humain possède la faculté de penser, appellé le buddhi, dont l’aspect le plus important est de raisonner, ce qui permet alors de prendre des décisions justes. On peut designer cet état  comme celui de la sagesse.

Dans un monde dominé par l’ère électronique, où l’informatique est au centre de notre vie et l’information accessible en temps réel, l’individu perd souvent l’essence de sa vie. À cette configuration apparue durant ces dix dernières années, vient se greffer la soif de possession de biens matériels qui est le propre d’un monde en perpétuel développement. « The industrial technology is good in so far it helps people in making life easier and more confortable. However, when it goes out of control, it becomes a real danger for one and all.

Technology is ultimately just a means, not an end in itself », fait ressortir Sarojini Bissessur-Asgarally.

Celle-ci fait valoir que la prise de conscience d’un état d’esprit suprême, l’atman, est indispensable aux hommes pour qu’ils se délivrent de l’enchainement des désirs qui conduisent à la frustration, et parfois à la violence, lorsqu’ils ne peuvent pas être comblés. La recherche de soi-même est rarement une œuvre solitaire. Elle est souvent conduite sous la férule d’un sage (un rishi ou un yogi). 

La transformation de l’extérieur

Si ce type de personnes est une denrée rare pour aider à la réalisation complète de l’individu, il incombe à l’école de combler l’éducation qu’ils offrent. L’Inde a, elle, prit la décision de rendre obligatoire l’enseignement du yoga. À Maurice, l’école n’a jamais appris aux enfants à se connaître afin qu’une fois adulte, ils prennent des décisions destinées à améliorer notre vie. La transformation de l’extérieur, dit-on, procède avant tout, de celle de l’intérieur. « A human being can transform his personality at will - (ce que les animaux ne peuvent pas accomplir, indique l’auteure). If he understands the mind, he can do wonders. The mind is vast compared to physical body », écrit  Sarojini Bissessur-Asgarally.

Mais pour elle, la question essentielle est la suivante : comment parvenir à l’état où l’esprit se purifie et devient clair ? La réponse parait évidente : grâce a la pratique du yoga. Mais attention, ici aussi, elle met en garde contre une confusion autour du yoga et de sa dimension philosophique. Certaines personnes associent le yoga au culte de la beauté et à un moyen de se maintenir en bonne santé. Très peu d’enseignements du yoga sont authentiques et complets. La version enseignée en Europe qui est la plus répandue est privée de la partie philosophique, ce qui lui ôte tout son aspect consacré au vedantisme. Or, l’enseignement des Vedas est une composante indispensable à la compréhension du yoga, car ils remontent à la période où le yoga a fait son apparition sur les hauteurs enneigées de l’Himalaya.

L’ouvrage de Sarojini Bissessur-Asgarally, s’il n’est pas unique en son genre, vient à point-nommé. Maurice connaît une période de transition et d’interrogations, marquée par une criminalité en hausse, la perte des valeurs positives et de profondes inquiétudes sur notre avenir. Bien entendu, l’ouvrage n’apporte pas de réponses précises et toutes faites à ces questions, mais propose l’adoption d’un mode de vie et provoque une saine réflexion.

Discovering your true self in sadhna, de Sarojini Bissessur-Asgarally (préface de Jean Marie Le Clézio) - Imprimé par les Éditions de L’Océan Indien.

 

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !