Lions Club de B-Bassin/R-Hill : une assiette chaude dans le froid hivernal

Un repas chaud dans le froid de Beau-Bassin en cette fin d’après-midi. Pour ceux qui ont le ventre creux, c’est de bon aloi. Ce geste charitable est fait chaque dernier vendredi du mois aux nécessiteux de la part du Lions Club des villes-soeurs. Coup d’œil.

Àl’abri du froid, dans la salle de l’église Sacré-Cœur, vendredi dernier, une cinquantaine de personnes savourent un repas chaud. Seuls ou accompagnés de leurs enfants et issus de divers endroits de l’île, les bénéficiaires vouent leur gratitude aux membres du Lions Club de Beau-Bassin/Rose-Hill qui leur offrent un repas à chaque dernier vendredi du mois.

Un parfum de riz pilau émane de la marmite. Dans des assiettes, les membres du Lions Club répartissent la nourriture tout en l’agrémentant de saucisses de poulet avant de les servir aux pauvres. Ce geste aussi simple qu’il soit revêt d’une grande importance pour ces familles qui, souvent, dorment le ventre vide.

Clifford a 55 ans et il habite le village de Médine Camp-de-Masque. À temps partiel, il est chauffeur. Ce petit boulot lui permet de gagner Rs 300 pour vivre au quotidien. Mais l’argent lui fait souvent défaut pour se nourrir. Il vit seul dans une maison en tôle de deux pièces. Il est séparé de sa femme depuis 13 ans. Ses trois enfants sont aujourd’hui âgés de 26, 23 et 22 ans.  S’il se débrouille comme il peut pour arrondir ses fins de mois, toutefois il profite de la distribution des repas gratuits par ces bienfaiteurs pour bien manger, au moins une fois par mois.

« Je me contente de peu. Mais je suis très reconnaissant envers les personnes qui ne sont pas insensibles face à la situation difficile que nous traversons. » Homme à tout faire, du style « MacGyver » comme il s’auto-surnomme, Clifford ne baisse pas les bras et persévère à trouver un emploi qui lui permettra de mieux vivre.

Il mange tranquillement. « Je n’ai rien à cacher. C’est la réalité de ma vie. J’essaie de m’en sortir. »  S’ensuit un éclat de rires. Lui, c’est Alain. Il a 55 ans. Il est nettoyeur dans un supermarché à Rose-Hill. Clifford est l’ami avec qui il aime discuter lorsque tous deux viennent à la distribution mensuelle de repas par le Lions Club. Il habite Résidence Chebel. Il a une compagne avec laquelle il vit depuis 10 ans. Il est aussi le père d’un fils de 14 ans, qui est actuellement au collège. Cet homme, qui était autrefois commerçant, a des difficultés à s’en sortir. « J’ai voyagé dans plusieurs pays. Les aléas de la vie ont fait que je me retrouve actuellement dans cette situation. Je viens manger ici de temps en temps, surtout quand ma bourse est vide », dit-il, avant de reprendre son sac pour vaquer à ses occupations.

Ces lions qui font la différence

Marino Martin, 43 ans et directeur de société, est le président du Lions Club de Beau-Bassin/Rose-Hill. Membre fondateur de ce club qui fêtera son 5e anniversaire en mars prochain, il explique que le club mise sur la parité du genre et compte en son sein une vingtaine de membres, dont des femmes et des hommes qui se serrent les coudes au quotidien pour venir en aide à autrui.

Ses axes prioritaires sont l’éducation, l’environnement et le social. En ce sens, sont proposés des cours d’alphabétisation, des campagnes de nettoyage, mais aussi des activités sociales visant à améliorer la condition de vie des personnes démunies.

« Nous ne sommes pas dans l’assistanat, mais nous aidons les personnes qui ont la volonté de s’en sortir. Nous faisons de notre mieux pour les aider. Ce repas que nous proposons vient au moins les soulager pour un soir », soutient Marino Martin. Et d’ajouter que son cheval de bataille pour cette année demeure le combat contre l’alphabétisation de personnes de certains quartiers avoisinants, afin de leur permettre de sortir de la précarité.

Le Lions Club de Beau-Bassin/Rose-Hill veille également au bien-être et à la santé de la communauté. Le club organise, ainsi, des dons de sang, des dépistages pour le diabète et propose aussi des campagnes de sensibilisation de temps en temps dans les écoles des villes-sœurs.

Ces lions ont à coeur le sort de ceux qui sont dans le besoin. Être présents à leurs côtés, leur parler et leur donner du réconfort, le temps d’un repas chaud dans une ambiance conviviale. C’est aussi cela le sens de leur vie.