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L’insalubrité autour de l’ex-dépotoir décriée: Roche-Bois sous tension

Selon des habitants, dès que des camions-bennes arrivent, certaines personnes fouillent dans les détritus, éparpillant les déchets partout.
Ceux qui habitent près de l’ex-dépotoir de Roche-Bois déplorent l’environnement insalubre dans lequel ils sont contraints de vivre. Révoltés et persuadés que les autorités ignorent leur malheur, certains d’entre eux ont bloqué l’accès à la décharge, le 10 juillet. La police a dû intervenir. Denis (prénom modifié) en a ras-le-bol. Tout comme sa sœur et son beau-frère. Tous trois vivent à la route Sainte-Marie, à Roche-Bois. « J’ai 53 ans et j’ai toujours vécu là. Je n’ai jamais connu un bon environnement. L’ex-dépotoir a pourri et continue à pourrir notre paysage, rendant l’air irrespirable. Il est situé à même pas 100 mètres des maisons, alors que les habitations existent bien avant la création de la décharge. Le matin, quand nous nous levons, nos maisons sont envahies par des nuées de mouches. Elles se collent aux murs. Nous devons allumer des bougies ou recourir à d’autres astuces pour les chasser. C’est insupportable », déplore-t-il. Sa sœur et son beau-frère expliquent comment, lorsqu’arrivent les camions bernes à ordures, des gens s’y accrochent pour commencer à fouiller dans les détritus. « Ce faisant, ces gens éparpillent de la saleté partout dans la rue. Et cela restera ainsi, dans l’indifférence des gens de la voirie municipale. Nous devons aller et venir avec cette saleté collée sous nos semelles. C’est inhumain de vivre ainsi. Qui se soucie de nos droits ? Droit à la santé, à un environnement décent ? Nous avons des enfants. Nos dirigeants pensent-ils à nous ? Est-cela le seul environnement auquel les habitants de Roche-Bois ont droit ? En période de mauvais temps, c’est encore pire », raconte Chantal (prénom modifié), la sœur de Denis.
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Fumée toxique

Le mari de Chantal explique que les camionneurs ne font rien pour décourager les gens à fouiller dans les bennes à ordures. « Chauffeurs et aides-chauffeurs n’osent rien dire, de peur de se faire agresser », argue-t-il. Rappelons que l’ex-dépotoir de Roche-Bois accueille tous les jours des camions-bennes qui viennent y déverser les ordures collectées de tous les coins de Port-Louis. Les ordures sont ensuite pressées, compactées avant d’être transportées vers le centre d’enfouissement de Mare-Chicose. Autre situation qui importune les habitants : la fumée toxique émanant de la combustion des déchets abandonnés sur place. Denis et sa soeur expliquent que des « traser » recueillent de la vieille ferraille pour la vendre. « Quand ils trouvent du cuivre enrobé dans d’autres matériaux, ils brûlent l’objet sur place pour en extraire le cuivre. Cette activité produit beaucoup de fumée. Et cela a lieu tous les jours. Cette fumée toxique se répand à des kilomètres à la ronde. Se soucie-t-on de  notre santé, de celle de nos enfants et des personnes âgées ? » se demandent-ils. « Nous avons frappé à toutes les portes pour trouver une solution : mairie, ministère de l’Environnement, police de l’environnement,  les élus de l’endroit… En vain », déplorent-ils. Contacté par la rédaction d’Xplik Ou K, le ministère des Collectivités locales a déclaré que les dépotoirs ne tombent pas sous sa responsabilité, mais sous celle de l’Environnement. Pourtant, c’est la Solid Waste Management Division qui est censée veiller au grain en ce qui concerne la dégradation de l’environnement. Au ministère de l’Environnement, on nous a répondu que la responsabilité du dépotoir en question incombe à la police de l’environnement. Xplik ou K a appelé cette division. « La police de l’environnement ne peut pas faire grand-chose. à la limite, nous pouvons intervenir quand les camions arrivent au dépotoir. Mais nous croyons savoir que ces camions-bennes arrivent à une heure où nous n’avons pas encore pris le service… » nous a-t-on déclaré. En attendant, le problème reste entier. Xplik ou K a vainement tenté d’entrer en contact avec le ministre de l’Environnement. Il n’a pas encore répondu à nos appels.
 

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