Economie

L’industrie cinématographique: bilan positif

L’industrie cinématographique fait partie des secteurs émergents qui favoriseront la création d’emplois. La Mauritius Film Development Corporation (MFDC) a eu une année riche en événements et se dit convaincue que ce secteur connaîtra un ‘boost’ majeur l’année prochaine. Les arts créatifs et l’industrie du cinéma sont en plein essor, et les autorités veulent attirer plus de cinéastes à tourner des longs et courts métrages chez nous. Si dans le passé, le but d’attirer des tournages étrangers était principalement pour promouvoir Maurice comme une destination touristique à travers la projection de scènes locales dans les films, depuis peu, c’est la contribution à l’économie qui est privilégiée. Comme l’explique le Chairman Dick Ng Sui Wa, la MFDC vise la création d’emplois et d’opportunités pour nos Petites et moyennes entreprises (PME). Le ‘Film Rebate Scheme’, une mesure visant à encourager le tournage à Maurice, sera revu afin de présenter de nouvelles incitations. L’industrie du cinéma crée des emplois pour les entrepreneurs dans plusieurs secteurs, notamment l’hébergement, le transport, la logistique, la location des équipements, la restauration, les costumes, les techniciens de son et lumière, l’événementiel, etc. Dick Ng Sui Wa explique qu’il est très satisfait du bilan de la MFDC cette année. « Nous sommes fiers d’avoir accompli tant en si peu de temps. J’ai été nommé en mai 2015 et nous nous sommes mis au travail aussitôt. En 2015, jusqu’au novembre, il y a eu pas moins de 77 équipes de tournage venant de l’étranger. Il y a aussi eu 25 tournages par des cinéastes locaux. Il y a eu une intensification des tournages. À noter que nous offrons une rémission de 30 % sous le ‘Film Rebate Scheme’. Nous sommes en train de voir si on doit ramener cela à 40 % et éventuellement à 50 % si les cinéastes recrutent au moins 50 % de leurs besoins en ressources humaines localement », explique Dick.  

Disponibilité de talents

Mais qu’en est-il de la disponibilité de talents pour cette industrie ? Selon Dick Ng Sui Wa, bien souvent, les cinéastes étrangers se plaignent de ne pouvoir trouver, sur le marché local, les talents dont ils ont besoin. « Nous allons donc résoudre ce problème en investissant dans la formation, afin que cela ne soit plus un prétexte pour ne pas recruter des gens locaux. Nous sommes en négociation avec quatre institutions étrangères pour l’implantation des écoles de formation. »

Studio

Dick Ng Sui Wa dit que Maurice doit offrir les facilités nécessaires aux cinéastes pour les encourager à choisir notre pays. « Nous sommes à la recherche d’investisseurs, sous le ‘Public-Private-Partnership’, pour l’aménagement des studios dernier cri. Savez-vous que l’Afrique du Sud a rejeté 32 demandes de tournage parce que ses studios étaient déjà pris ? Si nous avions les facilités nécessaires, nous aurions pu les attirer ici. C’est une opportunité perdue ».

Les principaux projets

Outre ses activités habituelles, la MFDC a aussi lancé le ‘7-Day Challenge’ afin d’encourager des entrepreneurs dans le secteur du cinéma. À Rodrigues, il y a eu la première ‘Mobile Phone Film Competition’. L’année prochaine, il y aura la compétition intercollèges.

La volonté politique

Les choses bougent vite, selon Dick Ng Sui Wa, grâce à la bonne volonté politique du gouvernement. « Je dois dire que le bilan de la première année au pouvoir est excellent, malgré les difficultés rencontrées. La population doit comprendre qu’il y a un mandat de cinq ans et tout ne peut se réaliser en un an, sinon il y aurait eu des élections chaque année ! Beaucoup a été fait, mais je pense qu’il y a un sérieux déficit de communication. Je suis convaincu que les secteurs émergents vont faire rebondir l’économie et créer des emplois ».

<
Publicité
/div>
[row custom_class=""][/row]
[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"5542","attributes":{"class":"media-image size-full wp-image-11603","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"1920","height":"1080","alt":"Dick Ng Sui Wa"}}]] Dick Ng Sui Wa, Chairman, Sachin Jootun, Directeur et Joydeep Biswas, cineaste indien.

[padding-p-1 custom_class=""][/padding-p-1]

Pourquoi  Maurice ?

À notre question pourquoi  Maurice est en train de devenir une destination de choix pour les cinéastes, Dick Ng Sui Wa explique que le pays est comme un vaste studio, le paysage qu’on offre correspond à ce que cherchent les cinéastes. Outre les sites naturels, les cinéastes indiens peuvent trouver à Maurice des villages qui peuvent être considérés pour des scènes indiennes. C’est la même chose pour les cinéastes chinois qui peuvent trouver des quartiers idéaux à Maurice, par exemple China Town. Nous avons aussi des vestiges du passé, tout comme l’infrastructure moderne, et même notre population cosmopolite est un avantage. Mais il faut comprendre que les cinéastes ne viendront pas par eux-mêmes. Il faut que nous partions à leur recherche, leur vantions les atouts de notre pays et les encouragions à venir. Si nous ne faisons que s’asseoir ici et attendre, nous n’aurons rien. Savez-vous que les cinéastes français ne considéraient pas Maurice comme une destination de tournage ? Ils croyaient que Maurice n’était qu’une destination touristique et un centre financier. Mais après avoir présenté le pays sous cet angle, voilà, nous avons maintenant des cinéastes français qui viennent ici. Malheureusement, nous n’avons pas un budget pour la promotion et nous devons dépendre sur le BoI et la MTPA », déplore-il.

 
   

Darshan Purohit: « Les arts dramatiques mènent au cinéma »

[padding-p-1 custom_class=""][/padding-p-1]
[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"5543","attributes":{"class":"media-image size-full wp-image-11604","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"300","height":"360","alt":"Darshan Purohit"}}]] Darshan Purohit

Darshan Purohit, ‘Associate Professor’ en arts dramatiques à la Maharaja Sayajirao University of Baroda (MSU), Gujarat, Inde, était récemment à Maurice pour faire un suivi sur le ‘Department of Dramatic Arts’ qu’il avait aidé à mettre sur pied en 2012-2013. Il veut maintenant y ajouter un programme de diplôme (BA). Il explique l’importance des arts dramatiques et le lien avec le cinéma. Le gouvernement mauricien veut promouvoir l’industrie du cinéma. Comment les arts dramatiques peuvent-ils y contribuer ? Je suis déjà en pourparlers avec la ‘Mauritius Film Development Corporation’ et ils sont très favorables à mes propositions. L’année prochaine, nous allons tourner un film en marathi à Maurice et nous allons recruter des acteurs et figurants mauriciens. Pour répondre à votre question, sachez que le théâtre crée des acteurs. Pour booster l’industrie locale, la MFDC peut faire le lien entre la ‘film industry’ et les arts dramatiques. Si vous regardez l’histoire de grands acteurs, ils ont tous débuté au théâtre. Je pense, ici, à Shah Rukh Khan, Naseeruddin Shah, Paresh Rawal, Shreyas Talpade, Manoj Bajpai, Ashutosh Rana et Anupam Kher. Comment le BA programme va-t-il aider ? Avec ce programme, nous aurons les ressources nécessaires, à travers la formation. Par exemple, je note que le gouvernement veut introduire les arts dramatiques dans les écoles dans le cadre du projet ‘nine-year-schooling’. Nous aurons besoin des enseignants formés. D’autres professionnels et artistes sont aussi intéressés à suivre un tel programme pour améliorer leurs talents. Le BA programme est aussi un tremplin vers le cinéma. Comment les arts dramatiques contribuent-ils à la société et à l’économie ? Le théâtre est un moyen qui sert à sensibiliser sur divers aspects sociaux, que ce soit religieux, économique ou culturel. À travers le théâtre, nous pouvons sensibiliser les jeunes sur les fléaux sociaux. Le théâtre encourage aussi le développement personnel et offre une plate-forme pour le jaillissement d’idées. Le développement économique et le développement culturel vont de pair. À travers les arts, les traditions se perpétuent, et la société évolue. Mais attention ! Le théâtre, ce n’est pas seulement la mise en scène des événements historiques. Cela devient répétitif et l’audience perd intérêt, car c’est du déjà-vu. Il faut lui apprendre ce qu’elle ne sait pas encore. Sur le plan économique, le théâtre peut créer des emplois et des opportunités, mais pour que cela réussisse, il faut d’abord créer l’audience pour les pièces, et pour avoir l’audience, il faut susciter l’intérêt pour les arts dramatiques. Cela s’inscrit aussi dans le cadre du projet ‘Knowledge Hub’ prôné par le gouvernement. Demain, il peut y avoir des programmes d’échanges entre différents pays. Comment le théâtre se différencie-t-il du film ? Le théâtre est le seul moyen où la création se fait devant les yeux des spectateurs. L’expérience théâtrale est différente. Une fois le rideau levé, le directeur perd son importance et c’est l’acteur qui mène la danse contrairement au film où la prérogative est entre les mains du directeur. Quels sont vos plans futurs à Maurice ? J’ai aidé à mettre sur pied le premier département des arts dramatiques à Maurice et je veux que cela continue à progresser. L’art est indispensable pour développer la communication chez les étudiants. Il y a un intérêt à Maurice pour les arts et le théâtre. Le théâtre va également aider à consolider l’industrie du cinéma, qui est considéré comme un nouveau pilier important. En septembre 2013, 23 étudiants ont reçu leur diplôme à Maurice, après avoir suivi leurs cours à l’institut Rabindranath Tagore à Ilot. Maintenant, mon objectif est de mettre sur pied le ‘BA Programme’ pour ramener les arts dramatiques à Maurice à un niveau supérieur.

Cibler de nouveaux marchés

Alors que l’Inde et la Chine sont des marchés traditionnels établis, la MFDC est à l’assaut de nouveaux marchés. Dans cette optique, la MFDC a réussi à faire une percée en France et en Malaisie. « Une délégation malaisienne était récemment à Maurice et les cinéastes malaisiens ont signifié leur intention de tourner les séquences de leurs séries télévisées populaires à Maurice. Cela aura un impact positif sur le tourisme également. Nous voulons maintenant cibler la Turquie, l’Égypte, le Maroc mais surtout l’Afrique. Le Nigeria est le deuxième producteur mondial de films et nous travaillons activement pour que Maurice puisse abriter le prochain « Rencontres du Cinéma Francophone » en 2017. Il faut souligner que le Premier ministre indien, Narendra Modi, lors de sa visite chez nous en mars dernier, avait précisé que le cinéma peut devenir un pilier important. Malheureusement, étant donné les méthodes de calcul des investissements étrangers, il n’y a pas de chiffres exacts pour démontrer la contribution de l’industrie du cinéma qui est énorme ».

Related Article
 

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !