Live News

L’impact de ces mesures populaires sur…

Mala Chetty, Rajeev Hasnah, Azad Jeetun et Imrith Ramtohul.

… les finances publiques 

Imrith Ramtohul : « Pour le paiement du salaire minimum, c’est l’État en partie et le secteur privé qui devront payer. La pension et le double salaire le dimanche touchent les finances publiques. Il y aura un coût. Ce sont les contribuables qui vont devoir payer d’une certaine façon. »

Publicité

Rajeev Hasnah : « D’après les estimations dans le Budget, la collecte des taxes sur la TVA et l’Excise Duty a augmenté de Rs 6 000 à Rs 7 000 par mois par employé. »

Azad Jeetun : « Cette approche nuit à la compétitivité nationale et compromet également la préservation de l’emploi. Avec des salaires plus élevés, les entreprises seront incitées à trouver des alternatives pour gérer ces coûts accrus. Certaines pourraient opter pour l'automatisation, remplaçant la main-d'œuvre humaine par des machines afin de réduire leurs dépenses. Par le passé, nous avons observé des tendances similaires. Lors des augmentations salariales des années 70 et 80, notamment dans divers secteurs, la mécanisation s'est intensifiée, comme en agriculture, entraînant finalement une réduction des opportunités d'emploi. Il est donc probable que les entreprises intensifient leurs investissements dans la technologie pour contourner le problème. »

Mala Chetty : « C’est une autre paire de manches. Cela dit, on ne peut pas laisser les gens tomber dans la précarité. Il faut assurer la stabilité sociale. Il est tout à fait normal qu’il y ait un salaire minimum décent pour les plus vulnérables. »

…le secteur privé qui devra faire face à des charges additionnelles avec l’augmentation des salaires

  • Imrith Ramtohul : « Il faut examiner chaque entreprise séparément. Certaines, même petites, sont rentables. Pour d'autres, surtout dans la production, ce sera plus difficile. On ne peut pas dire que toutes auront des problèmes pour payer. »
     
  • Azad Jeetun : « C’est toujours un fardeau pour les entreprises d’autant plus que les charges sociales vont augmenter. Ce sera difficile pour les entreprises et davantage pour les PME de soutenir ces coûts. »
     
  • Rajeev Hasnah : « Certaines entreprises passeront les coûts aux consommateurs. Celles qui ne peuvent procéder de cette façon devront revoir leur business model. Il y aura définitivement une réaction d’une façon ou une autre. »
     
  • Mala Chetty : « Ceux qui vendent en dollars ou euros bénéficient de rentrées d'argent plus élevées à cause du taux de change favorable. Je ne vois pas de problèmes pour eux à couvrir les dépenses supplémentaires. Malgré les inquiétudes après la pandémie, certains secteurs s'en sortent bien. Le tourisme est en hausse, tout comme les exportations. Cependant, les banques vont devoir redoubler d'efforts, d’autant plus que les taux d’intérêt ont augmenté. » 

… la productivité 

  • Mala Chetty : « L'impact sur la productivité reste incertain. Certes, des salaires plus élevés pourraient freiner les embauches, mais le marché manque déjà de main-d'œuvre. Le chômage et la productivité ne devraient pas être des problèmes majeurs. Ceux qui innovent réussiront, comme l'industrie sucrière qui a adapté ses activités face aux défis. Nous devrions prioriser l'innovation, la modernisation et même envisager la robotisation pour améliorer la productivité. » 
     
  • Imrith Ramtohul : « En théorie, une hausse des salaires devrait stimuler l'engagement des employés et favoriser une meilleure productivité. Seul l'avenir nous dira si cette hypothèse se vérifie. Si la productivité s'accroît, c'est le pays dans son ensemble qui en bénéficiera. » 
     
  • Azad Jeetun : « Une augmentation de salaire sans une amélioration de la productivité pourrait rendre notre pays moins compétitif. Avec des coûts en hausse, les prix augmenteront, ce qui entraînera une inflation accrue. »
     
  • Rajeev Hasnah : « La productivité a bien baissé depuis quelque temps. Il est temps de trouver des solutions pour augmenter la productivité de notre économie. »

…les recrutements et l’emploi 

  • Rajeev Hasnah : « Chaque entreprise réagira en fonction de son business model. »
     
  • Mala Chetty : « Je doute que le secteur privé cesse les embauches. Le recours à la main-d'œuvre étrangère dans la restauration illustre bien la pénurie de personnel. Cette situation se reflète dans de nombreux secteurs. » 
     
  • Imrith Ramtohul : « L'augmentation du salaire minimum risque de limiter les embauches, mais cela variera selon les situations. Dans le secteur financier, il y a eu une hausse significative des recrutements depuis l'année dernière. » 
     
  • Azad Jeetun : « Les entreprises, qui ont des projets, vont recruter. Mais à la longue, ces mesures auront un effet sur l’emploi. » 

…l’inflation 

  • Imrith Ramtohul : « Si la productivité s'accroît et que le pays se développe, une augmentation de salaire ne conduit pas nécessairement à une inflation élevée. En prenant l'exemple des États-Unis, malgré une hausse des salaires ces deux dernières années, l'inflation est demeurée maîtrisée. »
     
  • Azad Jeetun : « Lorsqu'il y a une augmentation des salaires, surtout sans une augmentation correspondante de la productivité, cela peut contribuer à une inflation déjà élevée. »
     
  • Mala Chetty : « Nous sommes déjà pris dans une spirale inflationniste, à l'instar d'autres nations. Bien que toutes les décisions puissent être critiquées, il est injuste de tout attribuer au contexte électoral. Il faut considérer les meilleures options possibles. Les mesures prises visent à soulager ceux au bas de l'échelle, et je ne crois pas que la situation s'aggravera. »

Le côté positif 

Cet ensemble de mesures va contribuer à rétablir le pouvoir d’achat et à alimenter la demande. Ce qui, espère le gouvernement, va dynamiser l’économie réelle. « Avec l’amélioration du pouvoir d’achat, les gens vont consommer et cela entraînera plus de production. Il y a aussi ceux qui vont investir. Ce qui est une bonne chose pour l’économie. De même, le gouvernement pourra potentiellement récolter plus de recettes en termes de TVA », avance Imrith Ramtohul. 

Mala Chetty partage le même avis. « Quand le pouvoir d’achat augmente, cela pousse à la consommation et à la création de produits. Donc, la production augmente », avance-t-elle. Cependant, les avis divergent quant à l’impact de ces mesures sur l’économie réelle. 

Rajeev Hasnah ne croit pas que ces mesures dynamiseront l’économie réelle. De son côté, Azad Jeetun ajoute : « C’est une façon de dynamiser l’économie, mais ce n’est pas la meilleure solution. La meilleure façon de dynamiser l’économie, c’est de produire plus et d’exporter plus. Ce qui fera entrer des devises et augmenter la croissance. C’est ainsi qu’on peut dynamiser l’économie, non pas en partageant ce qu’on a. Il faut d’abord grossir le gâteau. »

La crainte que la politique ne relègue l’économie au second plan

Azad Jeetun est catégorique : « Le social prédominera sur l’économie cette année. C’est la politique de ce gouvernement depuis 2014 », soutient-il. 

Pour Rajeev Hasnah, l’économie est reléguée au second plan « depuis assez longtemps ». 

Imrith Ramtohul y va aussi de son commentaire : « Il est difficile de dire ce qui va se passer exactement. Tout va dépendre de la date des élections. Il faut attendre le Budget en juin pour avoir une idée plus précise ». 

De son côté, Mala Chetty est d’avis que ceux qui sont appelés à faire fonctionner l’économie ne s’intéressent pas vraiment à la politique. « Je ne vois pas la politique avoir un impact sur l’économie », conclut-elle.

Le revers de la médaille après les élections… 

L’économie reprendra ses droits après les élections. Faudra-t-il s’attendre au revers de la médaille après les mesures populaires ? Oui, affirme Azad Jeetun. « La pilule sera très amère à avaler pour la population après les élections », prévient-il. Pour Imrith Ramtohul, tout dépendra de la situation économique. « Si on a moins de croissance, la population devra se serrer la ceinture et il faudra peut-être s’attendre à payer plus de taxes », soutient-il. 

Quant à Rajeev Hasnah, il ajoute : « This is a million dollar question ». 

Mala Chettty se montre plus optimiste. « Ce sont des arguments électoraux qu’on entend depuis toujours. Ce que font les partis politiques pour obtenir des votes sera toujours critiqué. Ce ne sont pas ces annonces et promesses qui feront couler l’économie. D’autant plus qu’après chaque élection, on s’en est toujours bien sortis », fait-elle ressortir.

 

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !