Après avoir passé environ sept mois derrière les barreaux, Vishal Shibchurn a été mis en liberté conditionnelle il y a quelques jours. Cet habitant de Saint-Hubert, qui était sous le feu des projecteurs en 2017 pour des délits liés aux armes à feu et au braquage à la SBM de la route Royale, à Port-Louis, nie toutes les accusations portées contre lui.
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Rencontré par le Défi Media Group, Vishal Shibchurn est revenu sur les différents cas pour lesquels il a fait l’objet d’enquête. Il raconte les répercussions que cela a eu sur sa famille. Maheswaree Shibchurn, son épouse, est toujours derrière les barreaux. L’ancien pompier estime que c’est son franc-parler qui a fait de lui une cible.
En 1997, Vishal Shibchurn intègre les rangs des Fire Services. Après y avoir passé 18 ans, en 2015, il est interdit de ses fonctions pour des soucis avec la justice. « À cette époque, j’avais fait l’objet d’allégations dans une affaire de ‘damaging property by band’. Un habitant de Saint-Hilaire m’avait accusé d’avoir saccagé sa maison, mais j’étais au travail au moment des faits », explique Vishal Shibchurn.
Il déplore la manière de faire de la police, qui aurait refusé de s’enquérir auprès des services des pompes au début de l’enquête. « C’est bien plus tard que la version des pompiers a été enregistrée et les charges contre moi rayées », dit-il. Mais depuis, il fait l’objet d’une suspension.
«Mo pan koup so lame»
Commentant le cas d’Aslam Noursingh, dont les poignets avaient été sectionnés, il affirme : « Mo pann koup so lame. » Vishal Shibchurn avance même qu’il a l’intention d’aider la police dans cette enquête, s’il parvient à obtenir des informations. Cependant, il allègue avoir été agressé en prison par un cousin d’Aslam Noursingh. « Ban dimoun ti rod lager ek mwa kan mo ti lor riman. »
«Zame monn trap enn fizi…»
« Zame monn trap enn fizi... Mo trap zis lans pompye e mo tegn dife an tan ki enn pompye, samem tou », affirme-t-il. Il dit son dévouement dans l’organisation socioculturelle qu’il dit l’avoir pointé du doigt à plusieurs reprises. « J’y étais actif pendant 4 ans. On n’a jamais eu de police case. » Vishal Shibchurn avance que « le gang du Sud n’existe pas. Ce ne sont que des rumeurs. Li malere ki kan nou fer bon kiksoz dimoun pa koze. Mo ti sov enn madam enn lot kominote ki enn volerr ti pe atake. Mo ti gagn kout kouto… Sa personn pa dir. »
Le gang du Sud n’existe pas. Ce ne sont que des rumeurs. Li malere ki kan nou fer bon kiksoz dimoun pa koze. Mo ti sov enn madam enn lot kominote ki enn voler ti pe atake. Mo ti gagn kout kouto… Sa person pa dir»
Il dit aussi qu’il n’a « rien à voir avec le braquage de la SBM ». Vishal Shibchurn explique avoir été incriminé « par méchanceté » de la part de certains hauts gradés de la police. Il explique que « les enquêteurs ont été bernés par des informations à l’effet que je dissimulais des bijoux ou des armes chez moi. Ki sa dimoun ki pou bet pou gard sa kot li ? » Le pompier suspendu maintient qu’il est une victime dans cette affaire. « En deux ans, la police a perquisitionné ma maison à neuf reprises », avance-t-il.
Les charges provisoires contre lui se sont multipliées. Vishal Shibchurn a fait l’objet de charges de « cultivating cannabis » et de « larceny by night breaking ». « Je ne suis pas impliqué dans ces affaires. On a tenté de faire croire que les bijoux volés étaient chez moi », déplore l’habitant de Saint-Hubert. Il explique qu’il ne détient pas de permis de port d’armes.
En mars 2017, Vishal Shibchurn est accusé d’avoir saccagé le véhicule d’un responsable d’organisation socioculturelle. « On m’a accusé à tort. Nous étions dans une réunion à Beau-Bassin et l’incident s’est produit après. J’ai été pointé du doigt. » Par la suite, sa maison à Saint-Hubert a été saccagée. « On a ouvert le feu sur mon domicile », affirme-t-il. Il déplore que ce n’est que neuf mois après son arrestation que d’autres suspects ont été arrêtés. « Me bann lezot sispe pann arete. » C’est en décembre 2017 que d’autres personnes ont été interpellées.
Ses démêlés avec la police
20 août 2017 : La police a saisi une arme à feu et du cannabis. Vishal Shibchurn nie et explique qu’il ne possède pas ces objets. Il dit attendre les rapports scientifiques et affirme avoir remis ses téléphones et ordinateurs pour vérifications. Il a également soumis son ADN à la police.
Concernant la charge de possession d’arme, il explique que, s’il détenait une arme à feu, il l’aurait utilisée lorsque sa maison a été la cible de coups de feu. Le domicile de Vishal Shibchurn a été perquisitionné à neuf reprises en deux ans, mais aucune arme à feu n’a été retrouvée. Interrogé sur le pourquoi de toutes ses accusations, il affirme que c’est la conséquence d’une plainte portée contre un haut-gradé de la police.
Concernant les coups de feu à l’ambassade de France, il dit ne pas pouvoir commenter. « Mo pa konn nanie ladan ! » Quant à ses démêlés avec un habitant de la localité, Vishal Shibchurn allègue que Nicolas A. serait l’auteur du coup de feu à son domicile. Il nie avoir menacé l’oncle de ce dernier avec un révolver, charge qui lui avait valu une arrestation.
Quid de ses affinités politiques ? Il affirme qu’il était membre du MSM, mais son association n’est aucunement liée à la politique. « Mo ti mam MSM 24 ans, monn roul dan le sud ek dan nimero 8. » Vishal Shibchurn raconte avoir même fait la campagne en faveur du Premier ministre actuel, Pravind Jugnauth. Cependant, il explique n’avoir « jamais sollicité l’aide ou les faveurs d’un politicien ».
Il confie que le jour où des coups de feu ont été tirés à L’Escalier, il était au poste de police de Cent-Gaulettes, en compagnie de son homme de loi. « Mo vwazin ti met kays kont mwa, mo ti pe bizin donn lanket. » Depuis, il explique que sa vie familiale a pris un sale coup. « Mon fils a cessé d’étudier et mon épouse est toujours derrière les barreaux », se plaint-il. C’est uniquement grâce à Skype Visit qu’il s’est entretenu avec son épouse. « J’ai droit à une communication par Skype de 30 minutes chaque mois », dit Vishal Shibchurn.
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