Leurs versions divergent  sur le meurtre de lindsay Médar : six mois après, un second suspect avoue le même crime

Coup de théâtre dans l’enquête sur le meurtre de Lindsay Médar. Alors que la police criminelle de Flacq avait déjà élucidé ce crime commis en janvier dernier à Riche-Mare, en obtenant la confession de Chenen Kevin Chérie, elle est, cette fois, en présence des aveux de Jason Jérôme Damien Ravaton. En début de semaine, il a déclaré lui aussi avoir tué la victime en l’étouffant avec une serviette. Il a ajouté avoir agi seul. 

Arrêté peu après la découverte macabre, Chenen Kevin Chérie, 32 ans et habitant Ste-Croix, avait reconnu avoir tué Lindsay Médar, 66 ans, lors d’un vol qui a mal tourné. Le cadavre en décomposition de la victime avait été découvert enveloppé dans des sacs-poubelle sous son lit le lundi 18 janvier après qu’un voisin se soit plaint d’une odeur nauséabonde. C’est grâce aux images de vidéosurveillance du réseau Safe City que les enquêteurs sont parvenus à remonter jusqu’à ce premier suspect.  

Connu des services de police pour des délits de drogue, Chenen Kevin Chérie avait rapidement été interrogé. Dans ses aveux, il avait déclaré qu’il connaissait la victime et qu’il en est venu aux mains avec elle lorsqu’elle l’a surpris en train de fouiller dans un tiroir. Les proches du suspect n’ont cependant pas cru à cette version. Ce qui les a poussés à dire au Défi Media Group qu’il a sans doute été victime de brutalité policière. 

Le second suspect, issu de Résidence La Cure, a, lui, été interpellé le jeudi 17 juin dernier dans le cadre d’une enquête pour une série de vols dans l’Est, région où il s’était installé après le premier confinement. Âgé de 27 ans, Jason Jérôme Damien Ravaton a craché le morceau lorsqu’il a été appelé à s’expliquer sur certains de ses larcins. Sa version, différente de celle de Chenen Kevin Chérie, semble cependant plus plausible. Il a aussitôt été soumis à un test ADN qui s’est avéré positif. Ajouté à cela, il a aussi été confondu par les images du réseau Safe City. 

Les tests conduits par le Forensic Science Laboratory (FSL) sur les sacs-poubelle dans lesquels le corps de Lindsay Médar a été découvert ont révélé la présence de deux autres empreintes génétiques, mises à part celle de la victime. L’une d’elle correspond à celle de Jason Jérôme Damien Ravaton. Les images de surveillance à proximité d’un ATM ont, en outre, permis de confirmer que le suspect était dans la région de Flacq dans les heures suivant le crime et qu’il a effectué des retraits avec la carte de la victime. 

Dans la journée du jeudi 24 juin, Jason Jérôme Damien Ravaton a été conduit sur le lieu du crime pour une reconstitution des faits. Il a indiqué aux enquêteurs comment il s’y est pris pour tuer Lindsay Médar et comment il a emporté sa carte bancaire. La Criminal Investigation Division (CID) de Flacq privilégie cette fois la thèse que Chenen Kevin Chérie et Jason Jérôme Damien Ravaton auraient agi ensemble. 

Ce sera à la cour de district de Flacq de trancher lors de l’enquête préliminaire qui est le véritable meurtrier de Lindsay Médar avant que l’un des deux suspects ou les deux ne soient déférés aux assises.    

Il a toujours affirmé être innocent, dit l’oncle de Kevin Chérie

Les proches de Chenen Kevin Chérie avaient soutenu que ce dernier a été victime de brutalités policières pour le forcer à passer aux aveux. « Je reconnais que Kevin a déjà eu des démêlés avec la justice pour des délits de drogue, mais de là à tuer une personne, j’ai des doutes. Il serait incapable de faire une telle chose », avait confié Lorenzo, l’oncle du suspect, au Défi Media Group. Contacté ce jeudi, il déclare lui avoir rendu visite à la prison. « Li mentenir ki li pann fer sa », dit-il. 

Lorenzo, qui est à la retraite, dit être triste qu’en raison de sa situation financière, il n’a pu retenir les services d’un homme de loi pour assister son neveu dans le cadre de cette enquête. Il dit soupçonner que Chenen Kevin Chérie aurait avoué ce crime sous la pression des enquêteurs. L’oncle, qui habite aussi Ste-Croix, est catégorique : « Si Kevin ti fer sa li ti pou dir. Si linn dir li pann fer sa, mo krwar li. »