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Les valeurs qui s'effritent

Un peu partout à travers le monde, les mutations socio-économiques, souvent imposées, ont mis à rude épreuve les principes de base de la solidarité, de la tolérance, de justice sociale et ont engendré la montée en puissance de l'individualisme et le fondamentalisme.

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Là où les inégalités sont criantes, les fruits de la croissance demeurent inaccessibles aux plus défavorisées. La question que l'on se pose : les grandes valeurs du socialisme, idéologie auquel de nombreux leaders mondiaux se vantent d'appartenir, sont-elles réellement compatibles avec un système de développement économique basé sur le consumérisme, le productivisme et le mercantilisme ?

Aujourd'hui, si tous les pays indistinctement misent sur la croissance pour rehausser la qualité de vie de leurs citoyens, on se demande comment se fait-il que les deux pays qui ont enregistré les plus forts taux de croissance ces dernières décennies, notamment la Chine et l'Inde, se classent seulement à la 90e et 102e places respectivement sur une liste de 132 pays en ce qu'il s'agit du progrès social, selon le World Social Index publié l'an dernier.

Il devient de plus en plus évident que la croissance ne peut constituer un gage du bonheur national et même la Banque mondiale ne cache plus sa préoccupation eu égard à la disparité grandissante entre le milliard de personnes vivant sous le seuil de la pauvreté et les riches qui continuent à s'enrichir.

Dans ce contexte, il n'est guère surprenant que le phénomène de l'extrémisme, qui puise sa source dans les inégalités, continue à grignoter du terrain dans de nombreux pays développés. Quand l'économie n'arrive plus à résoudre les problèmes de base auxquels est confrontée au quotidien la population, c'est vers la religion que certains se tournent en quête d'une alternative à la gouvernance politique.

À Maurice, pour un gouvernement qui a arraché le pouvoir à un régime arrogant, frisant l'autoritarisme, et dont le leader se démène ces jours-ci pour un retour aux affaires, le défi le plus urgent demeure l'amélioration de la qualité de vie de la population. Certes en ce qu'il s'agit du combat contre la pauvreté, toute une panoplie de mesures sont annoncées dans le budget 2016/17 mais c'est dans les actes et les résultats que le gouvernement Lepep sera finalement jugé.

Si les promesses non tenues anéantissent toujours la confiance, la crédibilité, elle, se construit sur les actions concrètes. Le temps presse, l'heure est à l'action. La pertinence d'un programme de changement réside dans l'engagement. Les affrontements, tiraillements et guéguerres intestines ne pourraient que freiner la mise en pratique du programme quinquennal présenté l'an dernier. D'autre part, les principes de la bonne gouvernance sont battus en brèche lorsque les mêmes erreurs du passé sont commises. Le Premier ministre doit redresser la barque pour pouvoir la mener à bon port. Car c'est un homme d'action, de vision mais aussi de rigueur qui donne une ambition à une nation et fédère toute une population.

 

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