Législatives 2019

Les différents scénarios : un scrutin très imprévisible

Asseoir une bonne majorité à l’Assemblée nationale est le rêve de tout leader politique.

Ce jeudi, 941 719 électeurs ont rendez-vous avec les urnes dans les 21 circonscriptions, y compris Rodrigues. Leur choix sera déterminant pour les cinq prochaines années. De l’avis des spécialistes, tout peut se passer durant ce scrutin.

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Une majorité de ¾

C’est le rêve de chaque leader politique mauricien : le pouvoir quasi absolu que confère une majorité de ¾. Sauf exception, l’Assemblée nationale est constituée de 70 députés, c’est-à-dire 62 élus par le ‘first-past-the-post’ et huit ‘best losers’. Il se peut aussi qu’un siège de ‘best loser’ ne soit pas attribué, comme cela a été le cas en 2010. Cette majorité permet d’amender les dispositions les plus importantes de notre Constitution. 

Une majorité de 2/3

C’est acquis lorsqu’un parti ou alliance compte 47 députés sur 80 élus. Celle-ci permet également d’apporter des changements à la Constitution, mais ceux-ci seront mineurs et ne peuvent toucher à ses fondamentaux. Cette fois-ci également, avoir une majorité de 2/3 au Parlement n’est pas un cheval de bataille.

Le désir d’une majorité simple

Pour cela, il faut avoir au moins 36 députés. C’est essentiellement pour ça que le MMM, l’Alliance Morisien et l’Alliance Nationale se battent. Tout ce qui est au-dessus de ce nombre n’est que du bonus. Au niveau de la direction de ces trois blocs, on espère pouvoir arriver à ce chiffre. Cela éviterait des pourparlers pour une alliance afin d’obtenir une majorité parlementaire et d’être assuré d’une place à l’Hôtel du gouvernement avec une majorité d’élus.

Le spectre du « hung Parliament »

Se retrouver avec un maximum de sièges, tout en ayant moins de 35 députés est le cas de figure le plus redouté. Cela ne garantit pas une place au sein du gouvernement. Depuis l’Indépendance, cela s’est produit une fois à Maurice. En 1976, le MMM avait obtenu 34 sièges après l’attribution des Best Losers, le PTr, 28 sièges et le PMSD, 8. Il manquait deux sièges aux Mauves pour s’assurer une majorité absolue. Un accord entre sir Seewoosagur Ramgoolam et sir Gaëtan Duval leur permettra de former un gouvernement aux dépens du MMM. D’où le souhait de chaque bloc d’avoir une « majorité confortable ».

Les indécis feront le gouvernement ?

À Maurice, les indécis forment habituellement 40 % de l’électorat. Ils peuvent faire pencher la balance d’un côté ou de l’autre. Dans le camp des indécis, il y a des « protest voters », c’est-à-dire ceux qui votent contre un gouvernement et non pas pour un parti ou une alliance. Puis, il y a ceux qui surfent sur la vague, en suivant la tendance.

Le danger de l’abstention

Depuis 2010, les abstentionnistes se font de plus en plus nombreux. Découragés par la politique locale, ils préfèrent ne pas exercer leur droit civique et laissent la masse décider pour eux. Aux dernières élections générales, le pays a enregistré le plus fort taux d’abstention depuis l’Indépendance. Sur les 936 975 électeurs, 242 615 d’entre eux n’ont pas voté. On parle ici de 25,9 %, soit un quart des électeurs.

Le ‘vot blok’

Selon les observateurs, les votes seront divisés cette fois. Si c’est le cas, il est accepté que cela sera au détriment de l’Alliance Morisien et de l’Alliance Nationale, mais à l’avantage du MMM. D’ailleurs, Pravind Jugnauth, Navin Ramgoolam et sir Anerood Jugnauth ont régulièrement fait appel aux électeurs de ne pas faire du panachage. Le leader travailliste a souvent dit : « un vote pour le MMM est un vote pour le MSM ». Quant au Premier ministre sortant, il a souvent fait appel pour un ‘vot blok’ en faveur de son alliance dans chaque circonscription. « Nou bizin vot blok pou kontinye progre ek devlopman », a-t-il notamment dit à ce sujet.

 

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