Les dettes de Gooljaury rééchelonnées

Un établissement bancaire estime que le patron de Fashion Style est un bon client. Il ne veut pas perdre Rakesh Gooljaury comme client. L’institution bancaire a récemment décidé de rééchelonner les dettes du grand patron de la société Fashion Style car celui-ci a déjà remboursé près de la moitié des prêts avoisinant les Rs 500 millions qui lui ont été octroyés ces dernières années. Spécialisée dans la vente de vêtements de marque internationale, Fashion Style ne cesse de progresser dans le classement des 100 meilleures entreprises mauriciennes. Elle était positionnée à la 80e place en 2015, avec un chiffre d’affaires de Rs 978 millions pour la période se terminant au 30 juin 2014. Le rééchelonnement des dettes de Rakesh Gookjaury, un ancien proche de Navin Ramgoolam, pourrait toutefois jouer un bien vilain tour aux enquêteurs du Central Criminal Investigation Department (CCID). En effet, c’est sur la base d’un rapport d’audit, spécialement commandité par l’Hôtel du Gouvernement, que les hommes de l’assistant Commissaire de Police Heman Jangi ont arrêté l’ancien Chief Executive Officer Rajiv Beeharry-Panray en juillet dernier. D’après ce document, les procédures quant à l’octroi de prêts importants à Rajesh Gooljaury ainsi qu’au frère de ce dernier et deux autres hommes d’affaires n’ont pas été suivies. Les prêts auraient été accordés contre des garanties inférieures aux sommes avancées. Dans certains cas, des prêts ont été accordés sans garantie aucune. Le ministre des Finances Vishnu Lutchmeenaraidoo avait même tenu une conférence de presse pour révéler que cette banque a octroyé des prêts toxiques d’à peu près Rs 1,7 milliard au cours des deux derniers mandats de Navin Ramgoolam. Il avait également exprimé des doutes quant au remboursement de ces prêts. Il avait annoncé que cette ardoise sera enlevée de la banque et sera récupérée par une entité tierce. Joint au téléphone le mardi 29 décembre, Rakesh Gooljaury n’a pas voulu faire de commentaires sur le rééchelonnement de ses dettes.