La diffusion d'une vidéo montrant Ram Dhurmea, lors d'une réunion du National Emergency Operations Command, suscite des controverses. Son avocat, Gavin Glover S.C., dénonce la manipulation de la vidéo et affirme que son client avait alerté sur l'ampleur des précipitations. Le gouvernement prépare une contre-offensive, suggérant d'autres éléments accablants dans la vidéo. Une campagne officieuse circule également sur les réseaux sociaux suggérant un complot entre le député Shakeel Mohamed et Ram Dhurmea.
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Le litige entre le gouvernement et Ram Dhurmea prend une tournure significative. La Mauritius Broadcasting Corporation (MBC) a diffusé une vidéo le jeudi 18 janvier 2024, montrant Ram Dhurmea lors d'une réunion du National Emergency Operations Command (NEOC), suscitant des critiques. Cependant, l'avocat de Ram Dhurmea, Gavin Glover S.C., affirme que la vidéo est manipulée.
Selon Me Glover, « Ram Dhurmea a attiré l'attention des autorités sur l'ampleur des précipitations, et c'est uniquement sur cette base que les autorités ont décidé de ne pas ouvrir les écoles. » Pour lui, c’est une « manipulation flagrante », ajoutant que l'émission des alertes 2 et 3 nécessitait que toutes les conditions météorologiques soient réunies.
L’avocat affirme que Ram Dhurmea a maintenu constamment que la pluie serait un danger le lundi 15 janvier, et que c’est sur cet élément que le gouvernement a décidé que les établissements scolaires allaient restés fermés. Il ne manque ainsi pas de dénoncer le « caractère erroné » de la vidéo qui n'est « même pas complète ».
Revenant également sur les événements du 15 janvier, Gavin Glover avance que ce n'est pas Ram Dhurmea qui a déclenché l'émission des alertes cycloniques 1 et 2. À la question de savoir qui l'a fait, il répond : « Nous répondrons à cette question ultérieurement. » Le Senior Counsel précise que les relations entre les membres du NEOC se sont fortement détériorées ce jour-là, allant jusqu'à indiquer que Ram Dhurmea a été prié de quitter les lieux et de rentrer chez lui au cours de la journée du lundi.
Du côté du gouvernement, une nouvelle offensive contre Ram Dhurmea semble se profiler, en réponse aux arguments que ce dernier pourrait avancer dans cette affaire. Une source bien informée à l'Hôtel du gouvernement souligne que l'intégralité de la vidéo contient d'autres éléments particulièrement accablants contre Ram Dhurmea.
Selon cette source, ces éléments pourraient compromettre davantage la crédibilité des prévisions émises par Ram Dhurmea lors de la réunion du NEOC le dimanche 14 janvier.
Actuellement, la source ne divulgue pas plus d'informations sur le contenu complet de la vidéo. Cependant, elle laisse entendre qu'une autre prédiction faite par Ram Dhurmea lors de cette réunion sera révélée, suggérant que celui-ci avait annoncé un ensoleillement pour la journée du lundi 15 janvier. Cette nouvelle révélation pourrait potentiellement renforcer les critiques quant à la fiabilité des informations fournies par Ram Dhurmea lors de la réunion en question.
La double offensive du GM
Si la vidéo diffusée par la MBC, le jeudi 18 janvier, semble s'inscrire une offensive du gouvernement contre Ram Dhurmea, il existe aussi une campagne officieuse menée par les certains proches du régime à l'encontre du directeur suspendu de la Météo. Une autre vidéo circulant sur les réseaux sociaux et sur le service de messagerie WhatsApp suggère l'existence d'un complot entre le député du Parti travailliste (PTr), Shakeel Mohamed, et Ram Dhurmea.
Interrogé au téléphone, Shakeel Mohamed réagit avec ironie en déclarant : « On prétend que j'ai rencontré Ram Dhurmea depuis le mois d'octobre dans un restaurant à Jin Fei. Permettez-moi de vous apprendre que j'ai des dons surnaturels qui me permettent de prédire l'avenir. »
Adoptant un ton plus sérieux, le député de la circonscription Port-Louis Maritime/Port-Louis Est (3) affirme que « les attaques répétées qu'il a lancées contre le gouvernement et le Premier ministre expliquent pourquoi le MSM s'obstine à mener des campagnes diffamatoires » contre lui. Il dénonce également que « le montage de ces vidéos soit financé par l'argent public ».
Prévisions concernant Belal : les faits qui expliquent tout
Beaucoup a été dit ces derniers jours au sujet des prévisions liées au cyclone Belal, responsable des inondations, le lundi 15 janvier, entraînant d'importants dégâts matériels estimés à des centaines de millions de roupies. Le Défi Plus retrace les faits entourant les prévisions météorologiques à travers des déclarations officiels, mettant en lumière un changement drastique de trajectoire du cyclone après la réunion du National Crisis Committee, qui pourrait être à l'origine de la confusion le lundi.
Vendredi 12 janvier
Les services météorologiques, dans un brief, prévoient que « dépendant de sa vitesse de progression », et si Belal maintient sa trajectoire, « il peut passer très près de Maurice dans l’après-midi ou dans la soirée du lundi 15 janvier ». Il est alors prévu de passer en classe III lundi à 4 heures du matin.
Dimanche 14 janvier
17 heures : Ram Dhurmea, directeur de la météo, dira durant la réunion du National Crisis Committee : « Au fil du temps, la menace s'est estompée. À ce stade, il aurait dû amorcer son déplacement vers le Sud-est, mais cela ne s'est pas produit. Je lèverai l'alerte demain à 4 heures, car il ne représentera plus une menace. Dans le pire des cas, demain à 4 heures, nous maintiendrons l'alerte de classe 1 ». La vidéo a été mise en circulation jeudi soir par des gens proches du gouvernement.
19 h 30 : Après cette réunion, le VPM et ministre des Administrations régionales, Anwar Husnoo, déclare à la MBC, qui diffuse l’extrait à 19 h 30, qu’il y a une possibilité que la classe 1 soit levée lundi matin.
22 heures : Au Défi Media Group, Ram Dhurmea affirme qu’il « n’est pas question de lever l’alerte 1 demain (lundi) matin » et évoque la possibilité de passer en classe II durant la journée de mardi.
22 h 30 : À la MBC, Ram Dhurmea explique qu'un changement soudain de trajectoire justifie le maintien de la classe I. Il souligne que Belal, initialement dirigé vers le Sud, a brusquement dévié vers le Sud-est, représentant un danger potentiel pour l'île. « Aux alentours de 4 heures demain matin, nous anticipons l'arrivée d'autres bandes nuageuses plus actives et plus étendues, entraînant des pluies plus fréquentes. En l'absence de Belal, en présence de ce type de nuages à quatre heures du matin, nous aurions assurément émis un avis de fortes pluies. Il est probable que nous maintiendrons l'alerte de classe I demain, sachant qu'il est impossible d'avoir deux alertes simultanées. Nous inclurons une équivalence de fortes pluies dans notre bulletin de 4 heures. Si ces bandes nuageuses persistent sans s'affaiblir, des fortes pluies sont inévitablement à prévoir. »
Lundi 15 janvier
4 h 10 : Le bulletin cyclonique annonce l'influence imminente de nuages actifs avec des « pluies intenses et de l'orage », soulignant que ces précipitations seront plus fréquentes dans l'après-midi. Le bulletin met en garde contre des accumulations d'eau, des inondations localisées et recommande à la population d'éviter les zones propices à l'accumulation d'eau, les berges des rivières et autres cours d'eau susceptibles de déborder, ainsi que certains flancs de montagne propices aux glissements de terrain.
19 h 30 : Anwar Husnoo déclare à TéléPlus : « J'admets que les décisions n'ont peut-être pas été prises en temps voulu. Je suis conscient de la situation et je me sens très mal. Nous aurions dû fournir un meilleur service. En tant que ministre, j'assume mes responsabilités, mais je suis orienté par mes officiers, n'étant pas un expert en météorologie ».
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