Blog

Le symbole qu’est la NTA

Il n’est pire aveugle que celui qui ne veut pas voir. Depuis des décennies, la National Transport Authority (NTA) est le symbole même de la corruption. Au point où celle-ci était parfois pratiquée au vu et au su de tout le monde. Qui n’a pas déjà été témoin de conversations discrètes ou de transactions louches entre employés de la NTA et propriétaires de véhicule dans le quartier-général de Cassis ? Qui n’a pas déjà vu des inspecteurs pour le moins nonchalants à l’œuvre dans les centres de fitness ? Au point où des véhicules qui devaient subir un examen pour obtenir la permission de rester sur nos routes n’étaient même pas contrôlés. Ceci ne veut certainement pas dire que tout le monde est corrompu à la NTA, loin de là. Mais c’est un fait que nul n’est surpris de voir l’ampleur que la corruption y a atteint. «  Tout porte à croire qu’un système mafieux est en place à la National Transport Authority impliquant plusieurs parties prenantes », avouait le ministre Nando Bodha jeudi. Finalement, tout porte à croire, pour reprendre les mots de ce dernier, que quelqu’un ouvre enfin les yeux. Jusqu’ici, les corrompus œuvraient dans l’impunité totale ou presque. Tout le monde savait, mais personne n’agissait. Et cela depuis des décennies. Des milliers de véhicules non-conformes ont ainsi été mis sur nos routes. Il a fallu qu’une personne fasse une dénonciation pour que la police s’active enfin. Ce dénonciateur n’est certes pas le premier,, mais les allégations ont finalement été prises au sérieux. Et la moisson est abondante. Jusqu’ici, 31 propriétaires de véhicules et quatre officiers de la NTA ont été mis derrière les barreaux. Ce qui se passe à la NTA illustre bien un mal profond qui ronge le pays. Trop souvent, on sait, mais on tolère. Pire encore, on joue le jeu. Les gouvernants, eux, ont préféré, au mieux fermer les yeux pour ne heurter personne, et au pire, ont eu leur part de la cagnotte, au lieu de donner un bon coup de pied dans la fourmilière. Espérons que cette fois, on aura droit à un vrai grand nettoyage. La NTA n’est pas la seule institution publique où la corruption, la mauvaise gouvernance ou encore l’incompétence ont pignon sur rue. Cette semaine, on a vu éclater un autre scandale. On a appris que le Human Resource Development Council (HRDC) remboursait des cours de formation à des entreprises, alors qu’ils n’avaient jamais eu lieu. Certes, pour le moment, l’Icac ne met pas en cause le HRDC. Mais on ne peut nier que cette institution d’état est au minimum responsable du grand laxisme qui a permis des remboursements à hauteur de plusieurs millions de roupies à des personnes non-méritantes. Et comment ne pas parler de la saisie de plusieurs milliers d’articles de sport à Trèfles jeudi soir par le CCID. Déjà saisis une première fois par la douane, ils avaient été subtilisés en début d’année, alors qu’ils étaient sous la responsabilité des douaniers. Et ces cas ne sont que le sommet de l’iceberg. Le nettoyage a déjà duré un an, mais il est encore loin d’être terminé.
Publicité
Related Article
 

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !