Tout ne peut être gratuit. Le ministre suppléant à l’Environnement compte meubler les heures que le public passe à la plage par des activités payantes. C’est ce qu’a annoncé Alain Wong au Défi Plus cette semaine, en ajoutant qu’il y aura un réaménagement du littoral.
Au nombre de 118, les plages de Maurice sont en passe de connaître de grands changements. Misant sur l’innovation, le ministre suppléant à l’Environnement est d’avis que Maurice doit s’inspirer des modèles étrangers de développement des plages. Toutefois, Alain Wong qualifie d’ « affreux » l’indiscipline et l’incivisme du public à la plage, les vols et les actes de vandalisme étant monnaie courante. Afin d’encourager les Mauriciens à être plus « disciplinés » lorsqu’ils se rendent à la plage, Alain Wong est d’avis qu’il faut à la fois les éduquer et leur donner les facilités nécessaires.
Bennes à ordures. Alain Wong trouve « inadéquates » les poubelles installées par le passé à la plage par la Tourism Authority et la Beach Authority. À la place, il dit privilégier des grandes bennes à ordures. « Elles sont aussi larges qu’un camion à benne, où les gens pourront venir se débarrasser de leurs ordures. J’ai aussi proposé qu’il y ait des bennes compartimentées, afin qu’on puisse encourager le tri de ces déchets – plastiques, métaux, verres – avant de les jeter. »
Zones pour campeurs. Délimiter un espace qui sera dédié uniquement aux campeurs. C’est aussi l’un des souhaits du ministre suppléant à l’Environnement. « Jusqu’ici, c’est un peu l’anarchie sur les plages en ce qui concerne les campeurs qui font comme bon leur semble. Nous voulons y mettre de l’ordre. Les plages appartiennent à tout le monde et nous voulons délimiter un espace spécial à l’intention des campeurs. »
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Zoning
Activités nautiques. Encore une fois, il est question de « zoning ». Il s’agit d’identifier des mers propices à la pratique des activités nautiques, avec, d’un côté, les pédalos, kayak et écoles de voile et, de l’autre, le ski nautique, le kite-surf. Foyer payant. Autre innovation : l’installation de foyers, où le public pourra venir réchauffer son repas. « En ce moment, on a tendance à faire un feu de camp sur la plage qui n’est pas forcément sécurisé. Par exemple, le public pourra ainsi avoir une plaque de cuisson à gaz, avec laquelle il pourra réchauffer son repas, contre un paiement symbolique qui reste à définir », indique Alain Wong. Amphithéâtre. Concernant l’animation sur les plages, le ministre suppléant à l’Environnement songe à la création d’amphithéâtres sur certaines plages. « Le but étant d’offrir une plateforme aux artistes mauriciens. Ce qui permettra aussi de dénicher et de promouvoir les talents locaux. » Pistes de roller. Alain Wong souhaite aussi aménager des pistes pour des balades en roller sur certaines plages, particulièrement à ceux qui font du roller-blade, du roller-skate, où tout simplement du vélo. « Cette activité ne sera possible que sur les plages assez grandes. » Gym en plein air. Une pratique « répandue » aux États-Unis, d’autant que de plus en plus de Mauriciens vont vers les gym, selon Alain Wong. Le ministre songe à faire installer des équipements de gym sur certaines plages. Tour de surveillance. Alain Wong s’est aussi penché sur l’aspect sécurité. Il souhaite l’installation de tours de surveillance sur chaque plage. « Nous allons ensuite solliciter des organisations volontaires de ‘life saving’ dans ces tours et elles disposeront de la logistique du gouvernement en vue de rendre les plages plus sécurisantes pour les baigneurs. » Création d’emplois. Toutes ces innovations nécessiteront, selon Alain Wong, un plus grand nombre de personnel. Il souhaite que les gens des régions concernées soient privilégiés pendant les exercices de recrutement. « Les gens de la région ou des régions avoisinantes pourront faire partie intégrante de ce projet d’envergure et s’occuper des installations, notamment les douches et les toilettes. »Beach Authority: une enquête interne souhaitée
Le Dr Dhuneeroy Bissessur, General Manager de la Beach Authority (BA) depuis un an, souhaite l’ouverture d’une enquête interne, afin de faire la lumière sur les pratiques de l’instance régulatrice entre 2010 et 2014, surtout concernant la ‘misappropriation of government assets’. « J’ai d’ailleurs déjà évoqué cela avec Roshan Singh Sowamber, président du conseil d’administration de la Beach Authority, qui s’est montré favorable à ma requête. »
Roshan Singh Sowamber souhaite faire de la BA un « centre d’excellence » et se dit intransigeant sur les éventuels écarts de conduite. « Il est inacceptable que la Beach Authority continue à opérer comme elle l’a fait par le passé. ‘All sound procurement and financial procedures should be followed and respected at all times’. Je ne tolérerai personne qui ferait fi de ces procédures. Le travail a déjà commencé et le message, semble-t-il, a bien été accueilli par la majorité de mes collaborateurs, à l’exception de quelques brebis galeuses », martèle le General Manager de la BA qui prône une administration plus « propre, saine et efficace ».
Quant au ministre suppléant à l’Environnement, il trouve « normal » que la BA se remette en question. « Pour les plages que nous préconisons, il faut une approche et une gestion différentes. C’est donc normal que l’autorité se réinvente. Ils ont même un mandat pour cela. »
Afin d’être plus efficace sur le terrain, la BA souhaite décentraliser ses services. C’est dans cette optique que l’instance régulatrice mettra bientôt en place quatre ‘substations’ : un dans le Nord, un dans le Sud, un dans l’Est et un autre dans l’Ouest.
« Jusqu’ici, nous n’avions que cinq Enforcement Officers, deux inspecteurs et un Technical Officer pour 118 plages. J’ai donc fait la proposition au board pour avoir une unité et des personnels supplémentaires pour chaque région et elle a été approuvée. Nous attendons d’obtenir le fonds nécessaire avant d’aller de l’avant. Tout le monde en bénéficiera, à la fois le public, les habitants de la région, le gouvernement, les touristes, entre autres », soutient le Dr Bissessur.
Beach Management Plan: un soumissionnaire bientôt choisi
Il y a six mois, la Beach Authority (BA) a lancé un appel d’offres, recherchant des services de conseil pour le réaménagement de cinq de nos plages : Pereybère, Grand-Baie, Flic-en-Flac, Belle-Mare et Mon-Choisy. « Faute d’avoir des techniciens avec l’expertise et les qualifications nécessaires, nous nous sommes résolus à solliciter l’expertise du secteur privé. Déjà, quatre ou cinq soumissionnaires ont fait leurs propositions. Ces offres vont maintenant être techniquement et financièrement analysées par un Bid Evaluation Committee composé d’architectes, d’ingénieurs, de planners, parmi d’autres officiels de différents ministères, avant d’allouer le contrat au soumissionnaire retenu. Nous allons bien sûr aussi intégrer, si besoin est, des projets que le ministère de l’Environnement souhaite concrétiser. C’est la première phase, la deuxième étant la mise en œuvre du projet où les services d’un entrepreneur seront retenus alors que le soumissionnaire qui, lui, agira comme consultant », déclare le Dr Dhuneeroy Bissessur, General Manager de la BA. <Publicité
Protection des coraux
[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"18449","attributes":{"class":"media-image aligncenter size-full wp-image-31494","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"1280","height":"720","alt":"Coraux"}}]] Le ministre suppléant à l’Environnement est d’avis que les activités humaines dans les lagons de même que des produits chimiques déversés en mer sont les deux causes qui ont contribué à une dégradation de nos coraux. « En l’absence de ces coraux, les grandes vagues viennent jusqu’à la plage en passant au-dessus de nos récifs, favorisant ainsi une érosion de certaines de nos plages », déplore Alain Wong qui préconise la création de chenaux de navigation pour chaque plage et l’utilisation des ‘jet engines’ ou les voiles au lieu de moteurs à hélice.Plus aucun permis de colporteurs délivré
[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"18451","attributes":{"class":"media-image aligncenter size-full wp-image-31496","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"1280","height":"720","alt":"Alain Wong"}}]] Alain Wong est catégorique. Plus aucun permis ne sera délivré aux ‘beach traders’. À ce jour, la Beach Authority (BA) a délivré 559 permis (pour la vente de fruits, noix de coco, glaces, dholl puri, entre autres) pour 60 plages publiques, 17 permis pour 402 matelas et 186 parasols pour neuf plages publiques. « Nous avons cessé d’octroyer des permis et nous n’en donnerons plus, à cause de la présence de colporteurs et opérateurs illégaux. »118 plages
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Maurice compte 118 plages publiques pour une superficie totale de 772,8 hectares. Si ce chiffre peut paraître excessif, c’est tout bonnement parce que certaines plages ont été plusieurs fois déclarées publiques. À titre d’exemple, Pointe-aux-Piments compte neuf plages, Belle-Mare trois, la Prairie trois, Grand-Baie deux, entre autres. Et quid des plages privées ? « Il n’y a pas de plage privée. Certaines n’ont toujours pas été proclamées comme telle, notamment les Pas Géométriques ou encore les Statelands, mais toutes les plages restent du domaine public », affirme le General Manager de la BA.
Érosion des plages: situation « alarmante »
Alain Wong juge « alarmante » la situation en ce qui concerne l’érosion des plages. Une tendance que le ministre attribue au phénomène du changement climatique et aux activités humaines. Il dit espérer qu’à travers l’éducation du public, cela permettrait d’atténuer cette tendance.Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !