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Le pétrole bondit après des attaques contre deux tankers : mieux comprendre ce qui se passe dans le Golfe

Le pétrolier Front Altair, propriété du groupe norvégien Frontline, a été «attaqué» jeudi matin entre les Emirats et l'Iran

Et à Maurice ?

Quelles seront les conséquences de ces tensions sur les prix des produits pétroliers à Maurice ?

Pour rappel, le Premier ministre et ministre des Finances, Pravind Jugnauth, a annoncé lors de la présentation du Budget 2019-20, le lundi 10 juin, une baisse des prix des carburants. Le litre d’essence est passé depuis le mardi 12 juin de Rs 47 à Rs 44. Le litre de diesel est passé de Rs 38 à Rs 35 le litre.

C'est ce qu'a annoncé le Premier ministre et ministre des Finances, Pravind Jugnauth, lors de la présentation du Budget 2019/2020 ce lundi 10 juin.

Les prix du pétrole bondissaient ce jeudi après des attaques contre deux tankers dans le Golfe, ravivant les craintes d'un conflit dans cette région cruciale pour le marché de l'or noir.

Ce jeudi après-midi, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août grimpait de 2,28 dollar (+3,84%), à 62,25 dollars. Le baril de WTI pour livraison en juillet montait de 1,86 dollar (+3,68%), à 53,00 dollars.

La hausse des prix du pétrole intervient après des incidents survenus ce jeudi en mer d'Oman, en plein Golfe, une région déjà sous tension du fait de la crise entre les Etats-Unis et l'Iran. Le pétrolier Front Altair, propriété du groupe norvégien Frontline, a été «attaqué» jeudi matin entre les Emirats et l'Iran, trois explosions ayant été signalées à bord, ont annoncé les autorités maritimes norvégiennes en précisant qu'aucun membre d'équipage n'avait été blessé.

Une attaque dans la même zone aurait visé un autre navire, le Kokuka Courageous, a ajouté la Direction norvégienne des affaires maritimes dans un communiqué.

Le Front Altair, un tanker de 111.000 tonnes, était en flammes et des secours ont été dépêchés sur place, selon la même source.

Tensions régionales

Cet incident constitue une nouvelle escalade dans les tensions régionales, un mois quasiment jour pour jour après des attaques contre quatre navires, dont trois pétroliers, au large des Emirats arabes unis, acte pour lequel Téhéran a été montré du doigt par Washington.

Les tensions entre l'Arabie saoudite et l'Iran rendent nerveux le marché

Les tensions entre l'Arabie saoudite, premier exportateur mondial, et l'Iran, autre poids lourd du monde de l'or noir, rendent toujours nerveux le marché, qui craint une possible perturbation de l'offre.

«Il faut se rappeler que c'est la région du détroit d'Ormuz», boulevard du trafic pétrolier mondial au large de l'Iran, essentiel aux exportations saoudiennes, note Tamas Varga, analyste chez PVM.

L'Iran voit d'un très mauvais oeil son rival géopolitique, l'Arabie saoudite, en profiter pour ronger sur ses parts de marché, même si la production du Royaume a, pour l'instant, plutôt tendance à reculer en raison de l'affaiblissement de la demande.

Mais si Téhéran a menacé de fermer le détroit d'Ormuz pour paralyser le marché, «la réalité, c'est que l'Iran ne peut pas se permettre de le faire» car «une telle action entraînerait l'usage de la force et une escalade de la situation», a estimé John Hall, analyste chez Alfa Energy.

L'incident fait bondir les prix du pétrole après une tendance à la baisse

L'incident a donc fait bondir les prix du pétrole alors que le Brent avait fini la séance de mercredi sous les 60 dollars, pour la première fois depuis fin janvier, à 59,97 dollars. Le WTI avait également fini à son plus bas en clôture depuis cinq mois, à 51,14 dollars.

«La tendance était plutôt à la baisse, les investisseurs se concentraient davantage sur la faiblesse de la demande que sur les tensions géopolitiques», a expliqué à l'AFP Geordie Wilkes, analyste chez Sucden, en référence notamment à un bond des stocks américains ces dernières semaines.

Il rappelle toutefois que «les tensions entre l'Iran et les Etats-Unis avaient poussé les prix à la hausse sur les 12 derniers mois».

Après avoir annoncé en 2018 que les importateurs de pétrole iranien seraient sanctionnés, Washington a annulé fin avril 2019 les exemptions accordées à certains pays, avec l'objectif explicite de faire monter une «pression maximale» sur Téhéran.

Résultat, la production de pétrole de l'Iran a fortement baissé en mai, selon un rapport de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) publié jeudi.

La production iranienne a chuté de 227.000 barils par jour (b/j) entre avril et mai, pour atteindre 2,370 millions de b/j, selon des sources secondaires (indirectes) citées par l'Organisation dans son rapport .

Risques accrus d'un conflit armé dans le Golfe, selon des analystes

Les attaques répétées contre les tankers et les installations pétrolières dans la région du Golfe risquent de perturber l'approvisionnement du marché mondial et de provoquer un conflit armé impliquant l'Iran, estiment des analystes.

«Avec ce nouveau type d'attaque, la région connaît une période dangereuse. Toute erreur de calcul (...) risque d'enclencher une spirale vers une confrontation plus directe», a relevé Elizabeth Dickinson analyste à l'International Crisis Group.

Réunion d'urgence

Le Conseil de sécurité de l'ONU tiendra ce jeudi, à la demande des Etats-Unis, une réunion d'urgence à huis clos sur les dernières attaques contre deux pétroliers dans le Golfe, ont indiqué des diplomates.

 

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