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Le Grand Journal - Xavier-Luc Duval : «Personne dans le giron des courses ne finance le PMSD»

« Enn bidze koz manti. » C’est en ces termes que le leader de l’opposition a qualifié le Budget 2017-18. Xavier-Luc Duval était l’invité du Grand Journal de Radio Plus mercredi. Il a commenté son départ du gouvernement et les dernières Private Notice Questions. Les points forts de l’émission.

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«Départ justifié» du gouvernement

La question de crédibilité de Xavier-Luc Duval a été soulevée. Il a été ministre au sein de plusieurs gouvernements ces douze dernières années. Dans les rangs de l’opposition aujourd’hui, il critique l’alliance au sein de laquelle il a été Premier ministre adjoint. Xavier-Luc Duval a tenu à faire comprendre que son départ était justifié. Il affirme qu’il n’a « pas été d’accord » avec certaines positions du gouvernement et que c’est cela qui l’a poussé à partir. « J’ai quitté mes privilèges pour être dans l’opposition. Si le gouvernement faute, ce n’est pas de ma faute », a-t-il déclaré.

PNQ sur les courses hippiques 

Le leader de l’opposition a indiqué que les commissaires sont furieux envers le gouvernement. Celui-ci a affirmé que le rapport n’a pas été soumis. « Ils ont fait plusieurs recommandations, en vain. Cela démontre qu’il y a des fois cover-up. » Interrogé sur le financement du Parti mauricien social-démocrate (PMSD), Xavier-Luc Duval a affirmé : « Personne dans le giron des courses ne finance le PMSD. Je mets les gens au défi de venir prouver le contraire. » Il a souligné que les événements du parti sont modérés et que le financement vient des membres du PMSD.

Budget 2017-18

« Se enne bidze koz manti », a affirmé Xavier-Luc Duval. Il a avancé que le ministre des Finances, Pravind Jugnauth, a menti sur les chiffres de la croissance, du chômage et des projets. « La Banque mondiale parle d’une croissance de 3,4 %. » Concernant la Negative Income Tax, le leader de l’opposition a souligné que Pravind Jugnauth a exagéré sur les effets de cette mesure. « Il ne faut pas que cette mesure devienne une subvention pour les employeurs au lieu d’un montant qui aille aux employés. »

Xavier-Luc Duval a précisé qu’il ne faudrait pas contracter des emprunts en dollars, à cause de l’appréciation de la monnaie américaine de 3 % par an. Il a affirmé que des emprunts, ne dépassant pas une certaine somme, peuvent être contractés à Maurice pour éviter de devoir rembourser le surplus. Il a ajouté que beaucoup de projets ne verront pas le jour avant quatre ans. « Nous ne sommes pas obligés de contracter des emprunts en dollars. À Maurice, c’est possible. En 2016, la Banque de Maurice a stérilisé les emprunts par plus d’un milliard de roupies. » Il a fait la comparaison entre Maurice et la Grèce qui avait caché ses dettes et qui s’est finalement retrouvée en faillite.

Agalega

Xavier-Luc Duval a parlé d’un vaste projet à Agalega qui n’a pas été mentionné en détail dans le Budget 2017-18. Il a cité la construction d’une piste d’atterrissage de 3 kilomètres sur une île qui fait 12 kilomètres. Il a précisé que la piste de la Réunion fait 2,5 kilomètres et celle de Maurice 3,5 kilomètres. Xavier-Luc Duval veut connaître la nature du projet qui verra le jour à Agalega, car « pour protéger ces facilités, il faudra notamment installer des canons. Qu’en est-il des 300 habitants ? »

Solidarité au sein de l’opposition

« Nous travaillons séparément, mais au Parlement il y a une sorte de cohésion », affirme le leader de l’opposition. Concernant la rivalité qui existerait entre lui et Paul Bérenger, il a soutenu que c’est une question qu’il faut poser au leader du Mouvement militant mauricien. « J’aurais aimé avoir l’apport de tous. »

Le rapport Kroll défavorable à Alvaro Sobrinho

Xavier-Luc Duval a précisé que le rapport est public. « Il souligne qu’en dehors de l’Angola, il (Alvaro Sobrinho ; NdlR) est persona non grata. Le rapport parle aussi de plusieurs milliards saisis. » Il a fait ressortir que dans le service financier ce n’est pas la condamnation mais la réputation qui compte. Au sujet des quatre démissions au sein de la Financial Services Commission (FSC), Xavier-Luc Duval parle des événements qui ont suivi le départ du Solicitor General. Il affirme qu’il y a eu l’Appointment d’un membre un samedi, dans le but d’obtenir un quorum sur le conseil d’administration de la FSC.

Mission privée et factures de la présidente

Xavier-Luc Duval a parlé de l’utilisation de véhicules « à outrance » pendant cinq jours. « Qui paiera cela ? Le Planet Earth Institute ? Le gouvernement ? Ou la dame ? Ce n’est pas une mission du gouvernement. Il ne peut pas payer. »

Betamax

Xavier-Luc Duval a affirmé qu’il avait supplié ses anciens collègues de ne pas résilier le contrat de Betamax. Le ministre mentor sir Anerood Jugnauth devait même réfuter ses propos. Le leader de l’opposition a souligné que deux articles de presse avaient fait mention d’un désaccord sur la résiliation du contrat. Il les cite : « Une aile n’était pas d’accord et elle était menée par Xavier-Luc Duval. » Il a fait ressortir qu’au gouvernement, on exprime son désaccord au Conseil des ministres et qu’on le fait publiquement dans l’opposition. Il a ajouté qu’avec un remboursement de Rs 5 milliards et un intérêt de Rs 400 000 par jour, il faudra être sûr de gagner en appel avant de contester la décision du tribunal international. « Sinon on paiera », a-t-il lancé. 

Le PMSD au pouvoir

Le PMSD peut-il gagner les élections seul ? Pour Xavier-Luc Duval, c’est possible. Il a pris comme exemple les élections en France et au Royaume-Uni avec la victoire d’Emmanuel Macron et la prestation de Jeremy Corbin (qui avait peu de chances, selon les sondages). Il a souligné que dans les circonstances actuelles et avec une bonne campagne c’est possible pour le PMSD de remporter les élections et de l’installer dans le fauteuil de Premier ministre.

Au sujet d’une possible démission de Roshi Bhadain comme député au no 18 (Belle-Rose–Quatre-Bornes), Xavier-Luc Duval a souligné que le député répondra lui-même. Concernant un éventuel retour de Navin Ramgoolam, le leader du PMSD estime que rien n’est impossible. Il a pris, une fois de plus, l’exemple d’Emmanuel Macron et de Jeremy Corbyn. Il a tenu à préciser qu’il n’a pas rencontré Navin Ramgoolam depuis qu’il est parti du gouvernement.

 

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