Le renouvellement de la classe politique fait débat. Sur fond de victoire d’Emmanuel Macron en France, Jean-Luc Émile a réuni hier, dans le Grand Journal de Radio Plus, politiciens et aspirants politiciens. Arvin Boolell, Zouberr Joomaye, Nilen Vencadasmy et Tania Diolle se sont tous prononcés en faveur d’une refonte en profondeur du système.
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Un débat très animé entre «dinosaures et jeunes loups» de la classe politique mauricienne. Ils ont tous souligné les failles du système et donné leur vision d’un renouvellement dont l’électorat a soif. « Le renouvellement est vital, estime Nilen Vencadasmy. Regardez les travaux parlementaires tous les mardis. Vous constaterez que nous avons un gros problème de crédibilité des politiciens traditionnels. » L’avocat ne cache pas ses ambitions politiques, mais affirme ne pas trouver sa place dans les partis actuels.
« Il faut une réforme générale et un projet global pour une amélioration politique. Plusieurs initiatives de citoyens engagés, de jeunes et moins jeunes, ont démarré un processus de réflexion sur la réforme en profondeur du système politique », affirme-t-il. « Mais il est temps de dépasser le cap de la réflexion. Que ces groupes épars se réunissent pour décider d’un projet politique en consultant le citoyen. S’il faut valider ce projet à travers les élections, nous devrons le faire. Nous ne pouvons dire avec certitude que ce sera pour les élections de 2019, mais en 2024, bare la kes ! Nous devrons proposer aux Mauriciens l’alternative qu’ils recherchent ».
La question de moralisation de la politique a aussi été évoquée. Arvin Boolell a insisté sur la dépolitisation des institutions. Citant les récents scandales et autres cas d’abus, il souligne : « Le Premier ministre ne prend pas de mesures correctives parce qu’il en a envie. L’opinion publique a joué son rôle. Si la presse n’avait pas dénoncé le cas Choomka, par exemple, où en serions-nous ?» Pour Arvin Boolell, le principe de séparation des pouvoirs est primordial et la ligne de démarcation doit être claire. Il ne doit plus avoir de mainmise sur les institutions. Quid du passé du Parti travailliste au pouvoir? Arvin Boolell répond : « Tirant des leçons du passé, le parti se penche actuellement sur ces questions. Il nous faut une révision holistique. À la veille du 50e anniversaire de l’Indépendance, il faut mener une réflexion en profondeur.»
Rejetant l’idée de bousculer et de déstabiliser un système qui « nous a permis de progresser », Zouberr Joomaye du MSM s’est attardé sur le financement des partis politiques. Il s’interroge sur le besoin des partis de dépendre financièrement du secteur privé ou d’autres contributions obscures. « Fode pa nou ipokrit! Personne ne donne de l’argent sans rien attendre en retour.»
Le député orange estime qu’il est grand temps d’ouvrir le débat sur le financement public des partis. Le citoyen doit savoir que la démocratie, qui apporte stabilité, sécurité et rayonnement international, a un prix. « Ki sann la ki pou pey sa ? C’est le peuple qui jouit des privilèges de la démocratie. Il faut donc un changement de mentalité. Que tous comprennent l’importance du financement des partis politiques par l’État ». Ce n’est que de cette façon que l’État pourra contrôler les dépenses des partis politiques.
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